QU
I EST
WILLIAM
SAMUEL
?
|
Que
règne la paix et l'amour parmi tous les êtres
de l'univers. OM Shanti, Shanti,
Shanti.
|
|
OUT
instructeur,
livre, écrivain, praticien, sage, Guru ou
vendeur de cacahuètes, quel que soit son
nom, son titre ou son étiquette, est un
aspect de la conscience [l'Identité]
que "nous" sommes.
|
Si nous prenons
un livre sur l'étagère, c'est
très probablement qu'il va nous rendre un
service précis à un moment
donné. De même, nous avons paru nous
diriger vers la philosophie, l'instructeur,
l'Église, l'ami, l'inconnu ou le vendeur de
cacahuètes qui s'est
révélé alors assurer notre
suffisance, notre content mais cette
philosophie, cet instructeur, cette Église,
cet ami ou cet inconnu se trouve À
L'INTÉRIEUR de la conscience que NOUS
sommes. Le vendeur de cacahuètes aussi.
Notre regard se pose en permanence sur notre
Soi.
William
Samuel
William Samuel était un auteur prolifique
qui écrivait sur la vérité, la
science, les religions et l'éveil spirituel.
"L'instructeur des instructeurs", c'est ainsi qu'on
avait baptisé William Samuel,
peut-être parce que nombre d'instructeurs
venaient étudier avec lui : une
quantité de philosophes, de
théologiens et d'universitaires. Les
dernières années virent arriver des
physiciens et des mathématiciens. William
avait l'impression que venaient à lui les
chercheurs les plus ardents, ceux qui
s'étaient totalement consacrés
à la recherche de la Vérité.
Bien des taoïstes et des bouddhistes qui
avaient découvert son message venaient
étudier auprès de lui et
même, parmi eux, certains qu'on appelait des
Maîtres. En repartant, nombre de ces
personnes devenaient elles-mêmes auteurs,
écrivains, instructeurs. Chose merveilleuse,
son histoire a touché l'élite
métaphysique et scientifique du monde entier
du moins quelques-uns de ses
représentants. Il disait : "Quand mon
histoire sera contée à la perfection,
mon monde tout entier entendra." William
était un instructeur hors pair qui sut
trouver un moyen de transmettre avec clarté
et précision ses intuitions sur l'Absolu et
les principes de la métaphysique et de la
non-dualité. Pourtant William Samuel ne
souhaita jamais se présenter comme un
Maître qui enseigne. "Pendant plus de trente
ans, j'ai raconté ma propre histoire,
expliquait-il, la façon dont elle s'est
déroulée et ce qu'elle m'a permis de
comprendre. Ce n'est pas la même chose que
d'être un instructeur."
|
Même si
William finit par devenir célèbre, il
n'encouragea jamais les gens à le suivre
comme des disciples. Il veillait
particulièrement à empêcher
toute vénération personnelle et ne
ménageait pas ses efforts dans ce sens :
"Laisser Samuel devenir objet d'éloges et de
vénération [à la place du
Soi divin] revient forcément à
créer les conditions susceptibles d'abaisser
Samuel aux yeux de celui qui le
vénère. C'est une auto-flagellation
dont je peux me passer. La situation est
déjà suffisamment difficile pour les
rares individus qui, sur terre, ont reçu
pour tâche de lutter à
l'échelle mondiale contre le pouvoir des
croyances. Parmi celles-ci, la plus tenace est la
folie qui consiste à considérer qu'on
doit être ou bien chef de file ou bien
partisan. La Totalité dirige quoi ?
L'Unicité se conforme à quoi ?
L'Idée Germe dévoile que
l'Identité n'est rien moins que la propre
conscience que l'Ineffable a de Soi-même !
Chaque grain de sable et d'étoile des cieux
en est la preuve criante. Toute fleur qui
éclôt et tout oiseau sauvage
vérifient l'immuabilité de cette
réalité. Quand l'histoire sera
contée comme il convient et que
l'homme lui prêtera une oreille d'enfant
l'individu s'éveillera à son
BIEN, au droit qu'il acquiert à la
naissance, à l'héritage qui est le
sien depuis le commencement, et il n'y aura plus
besoin d'instructeurs. QUELQU'UN doit affirmer
cette vérité avec conviction, et en
ce moment cette personne est moi et le sera
jusqu'à ce que l'heure sonne pour moi de
passer à autre chose. Dites-moi, si sur la
scène du monde j'ai réussi à
dévoiler leur BIEN à ceux qui sont
venus à moi, cela doit-il produire pour
autant toute une suite de flagorneurs ? Non. Nous
formons une camaraderie de Lumière et
d'Amour vivant vers laquelle le monde entier se
tournera quand notre temps sera venu. Pareils
à Lao-tzeu qui vivait sa Lumière en
silence et en solitude tout en travaillant au beau
milieu de la scolastique qui régnait sur son
temps, nous évitons de nous laisser
entraîner dans les affaires
embrouillées des humains et fuyons comme la
peste la popularité personnelle. Nous
honorons la Lumière qui est la Vie, et
qu'est tout homme. Il se peut que nous soyons
particulièrement sensibles à un
miroir qui nous parle avec clarté et
précision et peut-être
jugerons-nous ce miroir unique en son genre
mais l'autorité relève de la
conscience qui plonge le regard à
l'intérieur du miroir, et non point du
miroir".
Depuis sa disparition, son enseignement clair,
brillant et efficace est de plus en plus
prisé. Ce succès croissant prouve
bien que, dans sa sagesse profonde, son uvre
est universelle et éternelle.
|
|
Ceux
qui le connaissaient le mieux le
considéraient comme un instructeur humble et
sans prétention, un homme affable qui
transmettait la vérité d'une
façon tendre, simple, et pourtant
particulièrement forte. Ceux qui, en
l'écoutant, entendaient son message,
étaient conduits à une paix et une
compréhension qui s'accompagnaient d'une
guérison.
Samuel avait aux quatre coins du monde des
correspondants qu'il avait aidés à
trouver la légendaire "paix qui passe
l'entendement". Et maintenant,
l'intérêt pour son enseignement clair,
brillant et efficace ne cesse de croître.
William Samuel était l'un des rares à
pouvoir faire la synthèse des enseignements
de la pensée orientale et des religions de
l'Occident. Son uvre offre une explication
claire de la nature de l'illumination dans une
langue simple et abordable. Il possède un
authentique don de communication. Sa façon
si personnelle de jouer avec le langage nous
conduit à dépasser le sens habituel
des mots et à communiquer au-delà de
l'intellect. Il écrit par couches et, tel un
compositeur, donne à entendre des
harmoniques. Ainsi que des notes individuelles, les
mots s'assemblent pour créer des accords.
Alors, couche après couche, résonnent
les bons accords, et le cur perçoit le
message. De ce fait, mieux vaut lire son uvre
tranquillement, sans s'efforcer de comprendre
à tout prix. William Samuel consacra sa vie
à la recherche de la vérité,
quête qui lui fit faire deux fois le tour du
monde, sans compter les années
passées en Chine pendant la Deuxième
Guerre mondiale, période que ses livres
décrivent en détail.
Il fut élevé dans les magnifiques
montagnes de l'Alabama où il passa son
enfance. Adepte de la Science Chrétienne, sa
mère emmenait le jeune William avec elle
à l'église tous les dimanches. Le
père de William était juif. Dans sa
jeunesse, c'est son père qui
représentait l'autorité et il ne lui
laissa pas le choix de ses études. Enfant,
William était très
apprécié et très brillant.
Pour lui, les situations qui se présentaient
dans son existence étaient toutes autant de
leçons et, dès son plus jeune
âge, il chercha à comprendre en posant
des questions. Son passe-temps
préféré consistait à se
promener au fond des bois sauvages et à
suivre les cours d'eau et les pistes, en
quête de pointes de flèches anciennes.
Il ne se lassait pas du chant des oiseaux. Les
vieux arbres et les prairies le ravissaient. Se
plonger dans la nature lui procurait beaucoup de
joie. Son amour de la vie au grand air ne le quitta
jamais.
Bien que William fût un garçon
pacifique enclin à la méditation, son
père jugea opportun de l'envoyer dans un
établissement militaire à l'âge
de quatorze ans. Brillant élève au Q.
I. de génie, il passa quatre années
à l'école militaire où il
apprit beaucoup et acquit une grande part de sa
sagesse dans l'adversité et la souffrance
qui fut son lot dans ce milieu très dur.
Tout jeune, un désir inné semblait le
pousser à découvrir une autre
dimension plus vaste à chaque
nouvelle situation, afin de mieux comprendre ce qui
se passait. C'est la clé qui lui permit de
traverser ces années difficiles, et il ne se
départit jamais de cette sage attitude.
|
CHERCHEUR
, SOLDAT,
MARI
, HOMME
D
' AFFAIRES &
GUÉRISSEUR
|
Nommé
capitaine d'infanterie à dix-huit ans, il
fut envoyé en Chine pendant la
Deuxième Guerre mondiale.
En tant que capitaine d'infanterie
américain, Samuel participa à
quelques-uns des plus violents combats de la
Deuxième Guerre mondiale. Il vécut
ses intuitions spirituelles en plein conflit et fut
à même de les vérifier sur le
champ de bataille.
Les deux années où il combattit les
troupes japonaises sur le continent chinois, il eut
pour interprète un moine taoïste
vénéré qui, pendant cette
période, devait devenir son ami, son guide
et son instructeur. Peu après la guerre,
Samuel revint en Chine étudier plusieurs
mois auprès de M. Shieh, qui lui assignait
des "tâches". Il demandait par exemple
à Samuel d'aller s'asseoir sur la place de
la fontaine du village et de trouver quelque chose
de positif à tous les passants qui se
présentaient. Après avoir
quitté la Chine, son désir de puiser
à la source de la sagesse lui fit faire deux
fois le tour du monde. C'est ainsi qu'il
séjourna dans les endroits les plus
reculés, dont plusieurs années en
Orient et en Inde. En Inde, William fut le premier
Américain à venir s'asseoir en
silence auprès d'un Guru. Ce séjour
dura une semaine et, si William précisa que
ce Guru devait devenir célèbre dans
le monde entier, il ne révéla pas
pour autant son identité.
Dans les années cinquante, marié et
père de trois jeunes garçons, William
ne se consacrait pas qu'à l'écriture.
Il avait repris la boulangerie et le petit
restaurant de son père dont il était
devenu propriétaire, mais, en 1952, il fut
rappelé et contraint de repartir à la
guerre. Pendant plusieurs mois, il commanda des
troupes en Corée où, à l'en
croire, les combats furent encore plus meurtriers
que ceux auxquels il avait pris part en Chine.
Revenu de ses obligations militaires en
Corée, il retrouva sa famille et reprit son
travail au restaurant et à la boulangerie.
C'est à cette époque qu'il
écrivit son premier ouvrage intitulé
Deux plus deux égale Réalité.
Ce petit livre qui ne comptait que soixante pages
débordait pourtant d'une intuition
stupéfiante. Nombreux furent ceux qui
découvrirent ainsi la sagesse de William, et
des gens commencèrent à se rassembler
autour de lui pour l'écouter et
étudier. Il était également
devenu un praticien et un guérisseur de
renom au sein de la masse de plus en plus
considérable d'hommes et de femmes qui se
tournaient vers la métaphysique. Des gens de
toutes conditions sociales et de tous les coins du
monde venaient le voir. Tout d'abord,
essentiellement des métaphysiciens, mais
ensuite apparurent des représentants de tous
les horizons religieux et philosophiques, orientaux
ou occidentaux. Nombre d'entre eux se rendaient
à sa boulangerie de Birmingham où ils
avaient de longues conversations et discussions
philosophiques avec lui.
C'est alors qu'il consacra davantage de temps
à écrire, à enseigner et
à donner des causeries. Ses ouvrages et son
enseignement oral présentaient, pour
reprendre son expression, "un nouveau mode de
compréhension". En 1967, il avait
rédigé et publié son livre le
plus célèbre, Le Livre de la
Conscience et de la Tranquillité et, en
1970, l'ouvrage qui lui fait pendant, La
Conscience de la Découverte de Soi. Il
avait vendu la boulangerie et se consacrait
désormais entièrement à ses
nombreux correspondants et à ceux qui
venaient étudier avec lui. Son amour de la
vie au grand air était tel qu'il donnait la
plupart de ses cours sous les sapins de sa maison
de Mountain Brook, en Alabama, et à bord de
sa péniche, "le bon navire Lollygog" au fil
des eaux paresseuses de la Coosa River.
Dans ses livres et ses causeries
enregistrées, il revient souvent sur les
événements qui provoquèrent
son propre éveil. Son uvre est
iconoclaste d'un certain côté, tendre,
chaleureuse et stimulante de l'autre. Il
possède le don exceptionnel de marier la
métaphysique chrétienne occidentale
et la pensée de l'Orient, et offre du
même coup un guide indispensable à
tout chercheur en quête d'éveil. Les
écrits de William Samuel n'ont rien de
théorique. Au contraire, tout ce qu'il a
écrit, il l'a vécu, et il nous en
transmet la sagesse. Ce faisant, il nous a
laissé des découvertes et des
intuitions extraordinaires qui nous aident à
redécouvrir le divin qui réside
déjà en nous.
Pour le citer sur ce sujet : "Chaque mot que j'ai
publié, je l'ai vécu. Je
n'écris nullement en me fondant sur une
théorie, des spéculations, ou
l'opinion d'autrui mais seulement sur ma
propre expérience VÉCUE. Il me
paraît essentiel de soumettre toute
révélation, ou la moindre lueur de
vérité, à l'épreuve de
la vie. C'est précisément ce que j'ai
fait et je n'ai jamais rien publié qui ne se
soit d'abord révélé utile pour
moi. J'avais aussi un autre critère. Non
seulement ce que j'ai mis dans mes livres devait
avoir porté des fruits pour moi, mais
également pour d'autres, qui l'avaient
à leur tour vérifié de la
même manière. La seule
différence, c'est qu'intellectuellement
parlant, je l'ai peut-être fait avec plus de
logique". Quelques années après la
sortie de ses livres, William fut ravi de trouver
cette injonction dans Les Enseignements de Silvanus
[vii, 4] découverts parmi les
parchemins de la Bibliothèque de Nag Hamadi
: "Vérifie tous les mots avant qu'ils
sortent de ta bouche". Après avoir
examiné Le Livre de la Conscience et de
la Tranquillité, la
Société philosophique britannique fit
savoir à William qu'elle trouvait "son
système philosophique parfaitement
cohérent. Dans son ouvrage, chaque assertion
s'appuie sur la raison et la logique qu'un
philosophe juge nécessaires. M. Samuel
présente la Totalité de Dieu d'une
façon juste et satisfaisante même aux
yeux des membres les plus exigeants de
l'Académie, les philosophes. S'adresser au
Cur sans exaspérer l'intellect
relève de la prouesse ". William
répondit à sa manière humble
et honnête : "L'intelligence humaine n'aurait
pas pu accomplir une chose pareille, mais la
conscience est cette prouesse à
l'uvre".
L'intelligence supérieure de Samuel
alliée à sa conscience aiguë de
la vie spirituelle éclate à
l'évidence dans sa capacité à
s'exprimer en un style aimable et naturel. D'un
côté il est violemment iconoclaste et,
de l'autre, tendre, chaleureux et stimulant. Il
exprime la Vérité sans le jargon
guindé de la non-dualité orientale ou
de la théologie occidentale. Son uvre
présente un point de vue non sectaire et une
beauté originale qui ne doivent rien au
pouvoir en place ou à une quelconque
organisation.
Les livres de William abondent en anecdotes
personnelles qui racontent comment il a
vérifié ses intuitions et montrent
précisément comment nous pouvons
appliquer ces préceptes dans notre propre
vie et constater leur efficacité.
Si vous cherchez à en finir avec vos
tribulations personnelles, les livres de William
Samuel seront pour vous les manuels et les guides
d'un instructeur exhaustif qui va de l'alpha
à l'oméga en un langage clair,
simple, sensible et délicat. Ses ouvrages
s'adressent à ceux qui veulent
l'Illumination elle-même pas sa
description et désirent savoir
comment la vivre.
Sandy
Jones
|
L' HOMME
EN
QUÊTE
DE
LA
VÉRITÉ
|
DA
SHAN
, MONTAGNE
MYTHIQUE
DE LA
RECHERCHE
ET
DE
L'
ABOUTISSEMENT
|
HARMONIQUES
DU
FANTASSIN
Dans Le Livre de la Conscience et de la
Tranquillité, j'ai consacré
quelques pages à mon expérience de
soldat et à l'une des grandes leçons
que m'a donnés un épisode guerrier
sur la manie que nous avons tous de porter des
jugements. Au fil des années, les lecteurs
m'ont souvent dit combien cette histoire les avait
touchés, peut-être plus que toutes les
anecdotes que j'ai racontées.
De par sa tournure d'esprit, l'Occidental juge
assez inconvenant qu'un vieux soldat ait pu
bénéficier de
révélations sur la Lumière. Je
le comprends très bien. À
l'époque des faits, j'eus l'occasion de
vivre nombre d'événements singuliers
dont je n'ai jamais soufflé mot dans mes
livres. Après tout, j'ai participé
à deux longues guerres en tant que capitaine
d'infanterie. J'ai vécu sur le terrain en
compagnie de fantassins chinois pendant près
de trois ans. J'ai subsisté avec eux. J'ai
failli mourir de faim avec eux. Les quelques
soldats américains qui se trouvaient alors
en Chine reçurent fort peu d'aide des
États-Unis au cours de la Deuxième
Guerre mondiale. Nous étions à
l'extrémité de la plus longue voie de
ravitaillement au monde, et tout ce qui nous
parvenait d'Amérique avait été
transporté en avion par-dessus des pays
occupés par le Japon. Tout devait franchir
l'immense chaîne de l'Himalaya avant
d'atteindre Kunming où des camions et des
animaux prenaient le relais pour nous faire
parvenir des vivres où que nous nous
trouvions.
Cette période ne fut pas facile pour moi. La
dernière année que je passai en Chine
à la fin de la guerre, j'épaulai des
troupes chinoises engagées dans la lutte
contre les Japonais et je pris part aux combats qui
permirent de reprendre Ishan, Liuchow et
Kwelin.
Moins de dix ans plus tard, je me trouvai en
Corée à la tête de la King
Company du 279e régiment d'infanterie. Les
choses furent beaucoup plus dures pour moi en
Corée qu'au cours de la longue et curieuse
guerre que j'avais faite en Chine. Le fait
d'être plus âgé ne me fut
d'aucun secours en Corée et je n'avais pas
le vieux sage, M. Shieh, à mes
côtés sur le 38e parallèle, au
Grand Château de Sacs de Sable ou au Perchoir
du Vautour.
Il est remarquable que je n'aie rien écrit
sur cette période, alors que j'en ai
raconté les événements
marquants pour moi porteurs d'enseignement
aux chercheurs venus me voir ici en Alabama.
Je me délectais particulièrement
à raconter ces épisodes guerriers aux
"absolutistes" métaphysiques ou aux jeunes
idéalistes fanatiques qui pensaient
n'entendre ici que de suaves paroles de paix de la
bouche d'un homme de Dieu. Puisque ces histoires de
conflit, de guerre et de souffrance sont la
dernière chose que ces gens attendent d'un
"métaphysicien", c'est souvent ce qui leur
est donné.
Montrez-moi une révélation et je vous
montrerai le traumatisme d'où cette
Lumière a jailli. Montrez-moi une vision
céleste authentique et je vous montrerai la
plongée dans les affres de l'enfer où
cette vision a été mise à
l'épreuve et vérifiée avant
d'être certifiée exacte.
"Mettez-moi ainsi à l'épreuve, dit le
Seigneur..." et, dans la même veine, Paul a
affirmé : "Éprouvez tout..." Et
à présent, n'ayant presque plus rien
à ajouter au livre définitif, en
cette nouvelle Journée du Souvenir, je songe
à mes soldats qui ont participé avec
moi à tant de combats.
Permettez-moi de vous livrer un ou deux
Aperçus sur ces temps de guerre. Pour
commencer, retour en Chine. Une patrouille
japonaise à nos trousses, cinq compagnons
d'armes américains, M. Shieh et
moi-même étions en train de
"rétrograder". Couvrant l'arrière de
notre petite patrouille, nous tentions de nous
mettre à couvert au plus vite en regagnant
des lignes amies. L'ennemi qui nous talonnait
était bien près de nous capturer. En
ce temps-là, ni les Chinois ni les Japonais
ne faisaient de quartier. C'est-à-dire qu'il
n'y avait pas de prisonniers. Je savais que si nous
étions pris par les Japonais, cela
signifiait une mort certaine. M. Shieh, lui,
pourrait toujours se faire passer pour un paysan
chinois. Oh, je n'arrive pas à raconter
cette histoire ! Pour l'heure, le souvenir suivant
suffira. Je revois M. Shieh me faisant remarquer la
beauté de ces fleurs violettes, loin devant
nous, sur la montagne que nous allions devoir
escalader. Je m'étonnai qu'un homme
pût percevoir la beauté dans des
moments si oppressants. Je m'étonne encore
davantage qu'il ait pu m'aider à y
parvenir.
Un jour, au cours de la guerre de Corée, une
salve d'artillerie éclata sur le flanc
gauche de mon régiment. Plusieurs corps
volèrent sous la violence des projectiles.
Je me précipitai pour constater
l'étendue des dégâts et voir si
le responsable de la section était indemne.
Le spectacle que je découvris me souleva le
cur et je tombai assis au milieu de trois
corps affalés sur le versant. Je devins
alors conscient d'une "présence" visuelle en
suspension à côté d'eux : une
espèce de vapeur lumineuse blanche et
bleutée ; une clarté d'un autre
ordre, primordiale, convaincante et puissante. Je
n'aurais su dire ce que je voyais alors, et je ne
suis pas davantage en mesure de l'expliquer
maintenant, mais avec cette vision, et grâce
à elle, j'eus l'absolue conviction en mon
for intérieur qu'on me montrait la preuve de
l'immortalité de la Vie de la survie
de l'Enfant, de l'Âme des hommes.
J'éprouvai un merveilleux sentiment de
soulagement, presque de gratitude, pour ces hommes
et tout ce qui se passa ce jour-là. Quelques
minutes s'étaient à peine
écoulées que mon régiment, et
en particulier la partie de la colonne où je
me trouvais, fut pris sous un déluge de feu.
Des obus nous pilonnaient en même temps que
des soldats chinois fonçaient sur nous. Ce
fut une éruption infernale dont nul ne
saurait donner une idée précise. On
ne peut comprendre ce genre de chose que si on l'a
vécu.
Mais venons-en à l'Aperçu que
j'aimerais vous donner ici, si toutefois je suis en
mesure d'écrire ce qui s'est passé.
Au tout début de cet horrible carnage
où tout ce qui bougeait était
réduit en charpie soldats se portant
en avant, hommes, femmes, enfants, chiens et
poulets, et toute créature en mouvement
clouée sur place je fus soudain
incapable d'entendre. Mon monde se tut et je fus
enveloppé d'une paix incommensurable. Au
beau milieu de cet affreux vacarme d'obus et de
corps qui explosaient, je n'entendais plus que ma
propre voix. Par une espèce de prodige, je
me trouvai pris dans une dimension de paix et de
tranquillité, détaché, mais
également lié au carnage qui faisait
rage. Je n'avais pas été
blessé. Je me sentais aussi bien qu'on peut
le souhaiter en pareilles circonstances.
J'entendais très distinctement ma propre
voix et même ma respiration. J'allais d'un
poste de mitrailleuse à l'autre encourager
mes hommes avec le plus grand calme. Je voyais
leurs lèvres bouger pour me répondre
et exprimer leur gratitude ainsi que leur
terreur mais je ne les entendais pas. Je
m'entendais moi-même, mais non pas les obus
qui m'éclataient à la figure.
J'étais au cur d'une merveilleuse
bulle de sérénité qui me
permettait de me déplacer et d'accomplir
sans crainte ce que le moment,
particulièrement atroce, exigeait de
moi.
Face à l'horreur, le corps est
peut-être capable de produire des substances
chimiques appropriées qui vont dresser une
barricade entre l'homme et la situation qu'il juge
insupportable. Mais, alors que cela m'arrivait en
Corée au cours de cette journée
interminable, j'avais la certitude qu'une
Réalité suprême se tenait
derrière les événements ;
qu'il y avait une autre Scène juste
au-dessus de celle-ci et qui l'entourait ;
qu'empruntant ce corridor de chaos, la
Réalité faisait irruption dans ma
sensibilité qui en prenait conscience. Je
marchais avec un courage tout de
détachement, comme si le corps mortel ne
pouvait pas être atteint et ne serait pas
blessé. Je courais d'un soldat à
l'autre, d'une mitrailleuse à l'autre.
J'étais précipité au sol. Le
souffle des explosions faisait pivoter mon corps
comme une toupie. Une pluie de pierres et de terre
me fouettait la peau et, avec un calme
imperturbable, je sentais distinctement l'empire de
la Vie sur les spectacles et les bruits du monde ;
comme si, grâce à la Présence
que j'avais ressentie et vue quelques instants plus
tôt parmi les premiers corps abattus, je
VOYAIS et ÉPROUVAIS de façon
ininterrompue la Nature éternelle de la Vie,
même face à la mort. Peut-être
était-ce cette paix bienfaisante que M.
Shieh avait ressentie des années plus
tôt, en voyant les fleurs au loin sur la
montagne.
Le feu de cet enfer et cette damnation en
Corée dura quatre nuits et trois jours
d'affilée, au cours desquels mes hommes et
moi ne pûmes fermer l'il. Je n'ai
jamais oublié le cadre de temps
différent qui fut alors le mien sans parler
de la paix intérieure qui me nimbait, et la
façon dont je fus soutenu et aidé
pendant ce temps ou ce non-temps.
Plus important, cette Paix ne m'a jamais
abandonné depuis, du moins jamais quand j'y
ai été attentif ou que j'ai fait
appel à Elle dans les moments cruciaux.
Comment est-ce que je procède alors ? Je
mets au monde l'Enfant qui est en Moi.
Je ne sais vraiment pas pourquoi je raconte ces
choses après tant d'années. Mais en
cette Journée du Souvenir où j'ai le
sentiment que tout ce qui est nécessaire au
livre a été écrit, je m'assois
pour rédiger ces lignes qui pourraient
apprendre à d'autres, comme Janice et Bill,
qu'il y a des moments où l'angoisse de la
leçon est absolument nécessaire
que fuir l'angoisse n'est peut-être
pas la réponse. Maintenant, avec une
certitude absolue, je puis affirmer, aux vieux
comme aux jeunes, qu'il est possible d'apprendre
ses leçons dans les circonstances les plus
difficiles et les plus éprouvantes. Mais
mieux vaut abandonner nos filets de
sécurité une fois la leçon
apprise. Mieux vaut s'en remettre à l'Enfant
parce que l'Enfant sait quoi faire. L'Enfant et la
Présence figurent la même unique
Présence et Elle est ici même
où nous sommes, transcendant l'espace et le
temps de ce monde.
En point d'orgue à ces harmoniques
militaires : le jour où, en Corée, je
montai en première ligne avec la King
Company, me fut remis l'ordre de bataille
précisant la nature des troupes "ennemies"
qui, de l'autre côté de la
vallée, me faisaient face sur la montagne.
En face de mon régiment, et de moi en
particulier, se trouvait la 60e armée
chinoise, les soldats mêmes que j'avais
côtoyés et formés pendant deux
années en Chine. Nous nous retrouvions, huit
ans plus tard, dans un massacre à la fois
horrible et absurde.
Dans le monde apparent, nos amis et nos ennemis
sont les mêmes et quelquefois,
inutilement, de façon insensée, nous
essayons de nous détruire, afin de
découvrir que la Vie est éternelle.
Comme Arjuna, dans d'atroces combats on me fit
pénétrer certains Mystères et
j'acquis le sens de l'absurde.
UN
MOT
AUX
AGNOSTIQUES
Il y a peu, j'ai rencontré un jeune
homme qui se disait agnostique. Il déclarait
: "Je me désintéresse
complètement de Dieu. Je n'ai aucune preuve
qu'un Dieu existe, et l'idée qu'un
Être supérieur veille en permanence
sur moi et sur ce monde me paraît
plutôt ridicule au regard de la situation du
monde. Qui plus est, poursuivit-il, l'hypocrisie
éhontée des "religieux" suffit
à me soulever le cur".
Pareille affirmation résume bien l'opinion
de nombre de gens frustrés, chez les jeunes
comme chez les vieux. "Et encore une chose,
ajouta-t-il, comment comprendre quoi que ce soit
quand même les chefs religieux les plus
âgés, après des années
d'études, ne parviennent pas à
trouver un terrain d'entente et sont apparemment
incapables de résoudre les problèmes
du monde ? Tout ça me donne à penser
que Dieu est une invention de gens frustrés
qui attendent qu'une force qui les dépasse
résolve tous leurs problèmes."
À l'heure actuelle, nombreux sont ceux qui
partagent cet avis. Les rangs des
désenchantés grossissent, surtout
parce que les rejoignent en masse tous ceux qui ont
été déçus par les
organisations religieuses. De plus en plus de
fidèles s'interrogent sur le
bien-fondé des dogmes de leur confession.
Les vieilles idées naguère
jugées vérités absolues
paraissent à présent
insensées, pures superstitions à la
lumière de la nouvelle dimension
technologique du monde. Pour ces gens, la rupture
avec les vieilles conceptions théologiques
est rupture avec Dieu. Ils reprennent les arguments
présentés contre les anciennes
pratiques pour démontrer l'inexistence de ce
qu'ils appellent "Dieu"... Il convient de
préciser ici que leur argumentation ne
touche nullement l'existence de Dieu, mais
s'attaque plutôt aux vieilles conceptions de
Dieu, aux vieilles idées sur Dieu et aux
vieilles pratiques qui, aujourd'hui, envahissent
tous les cultes organisés.
Je n'ai pas encore rencontré d'agnostique ou
d'athée qui refuse l'existence et la
présence de Dieu une fois que nous nous
mettons simplement d'accord sur ce qu'est la
Réalité.
En général, les athées nient
et les agnostiques mettent en doute la
réalité de Dieu tel qu'ils Le
comprennent et Le définissent. Ils ont
parfaitement raison, car Dieu, tel qu'ils Le
définissent, ne peut absolument pas exister.
Mais Dieu tel que Dieu est, n'est ni mis en doute
ni nié par un seul habitant de cette terre,
et ne l'a jamais été. Dieu, tel que
Dieu est, est accepté sans discussion et
même sans résistance par tout un
chacun, parce que Dieu est le fondement même
de l'être, le fait de l'existence
réelle. À vrai dire, Dieu est la Vie
elle-même. Montrez-moi un athée qui
niera être en vie !
Ceux qui doutent et qui nient jettent
forcément des pierres à leurs propres
conceptions erronées de Dieu, aux
définitions habituelles de Dieu, ou à
l'idée généralement
acceptée de ce que Dieu peut faire.
Je suis bien d'accord : l'idée qu'on se fait
habituellement de Dieu est incorrecte et un tel
Dieu n'existe pas et n'a jamais
existé. Mais Dieu, tel que Dieu est, existe
bel et bien en tant que Réalité
très présente et qu'indéniable
fondement de l'Existence. La Vérité,
la Réalité, le Fait constant
existent. C'est tout ce qui existe
véritablement ici même, à cet
instant.
L'agnostique ne conteste pas le Fait constant. Il
conteste un exposé inexact de ce Fait. Cet
exposé erroné n'a pas plus de rapport
avec le Fait réel que la fausse
équation 2 plus 2 égale 5 n'en a avec
la réalité de
l'arithmétique.
Il faut être aveugle pour se couper du Fait
constant et contester son existence simplement
parce qu'un individu ou une organisation affirme
une chose inexacte au nom du Fait réel.
La Réalité absolue est le fondement
de l'existence des "choses" et la science
est l'étude des "choses". La science montre
maintenant de façon remarquable
l'unité holistique et l'absolue perfection
de l'existence.
Tout le monde, chaque habitant de cette terre sans
exception, peut parvenir à une intelligence
précise de Dieu ! Comment peut-il en
être ainsi ? Parce que DIEU est
dénué de toute complication et se
comprend aisément !
Quand nous oublions tout ce qu'on raconte sur Dieu
et que nous cessons de le prendre
aveuglément pour nos propres croyances, Dieu
devient remarquablement apparent. Et pourquoi ?
Quelle sorte de Dieu Se refuserait à tous
ceux qui n'ont pas suffisamment souffert, pas
suffisamment étudié, pas
cherché assez assidûment, ou pas
prié avec assez de ferveur et selon les
règles ? Quelle sorte de Dieu priverait de
sa présence ceux qui n'ont pas
été baptisés d'une
façon ou d'une autre, ou n'ont pas
adhéré à telle ou telle
organisation ? Quelle sorte d'amour se
dissimulerait à la moitié de la
population du monde parce qu'elle n'est pas
chrétienne ou musulmane, parce qu'elle
ignore tout de tel arcane, sagesse que nul n'a
profanée ? Quelle sorte d'Amour se
dérobe à ceux qui ne souscrivent pas
à tel ou tel ensemble de dogmes et de
croyances, ne pratiquent pas tels ou tels rituels
ou cérémonies ?
Eh bien, soyez assurés que Dieu ne se refuse
à rien ni à personne. Dieu est ici
même, à l'instant même, plus
proche que les doigts et les orteils, plus
près que la respiration. Il n'y a ni
distance ni séparation entre soi-même
et Dieu, d'un point de vue mental ou autre. Vous
découvrirez que Dieu est tout ce qui est
ici, et "tous me connaîtront depuis le plus
petit jusqu'au plus grand, dit le Seigneur". La
simplicité de Dieu est confondante. C'est
précisément cette simplicité
que l'intellect humain plein de son importance ne
peut voir ni comprendre tandis qu'il avance
à grand-peine dans sa jungle de croyances
érudites. Que les croyances disparaissent !
Que tout ce qu'"elles affirment" disparaisse !
Laissez tomber les vieilles convictions
personnelles, et peu importe que vous y teniez
comme à la prunelle de vos yeux. Reprenez au
commencement, plongez à l'intérieur
du cur. Alors, quand vous parvenez à
votre propre sens de Dieu, vous avez le bonheur de
vous apercevoir que vous découvrez du
même coup votre propre Identité
Réelle et sa simplicité enfantine. De
même qu'il est impossible de mettre le
principe de l'arithmétique à
l'intérieur d'un seul nombre [ou de tous
à la fois], il n'est pas vraiment
possible d'assujettir cette conscience unique
à un seul corps fini.
Le spectacle de l'univers vu par une conscience
dotée d'un propriétaire et maintenue
en captivité s'appelle l'"expérience
humaine", laquelle est un tissu d'embarras sans
fin. Pour mettre un terme à ces
perplexités, on cesse de se prendre pour un
ego distinct qui est conscient. On s'identifie
à LA CONSCIENCE ELLE-MÊME. L'individu
qui le fait se découvre immanquablement
dégagé de toute prison, de toute
corruption, de toute entrave, et libre. Il
découvre que la seule conscience à
l'uvre est la conscience qu'a Dieu
d'être tout ce qu'est Dieu.
Tout le monde, tout habitant de cette terre peut
parvenir à une intelligence précise
de Dieu ! Comment cela est-il possible ? Parce que
Dieu est simple et se comprend aisément !
Quand nous faisons table rase de ce qu'on dit de
Dieu et que nous cessons de l'accepter
aveuglément et d'en faire nos propres
croyances, Dieu devient remarquablement apparent.
L'homme admet volontiers que la sphère
d'influence de Dieu embrasse l'univers entier. Il
reconnaît même intellectuellement que
Dieu est partout, mais il n'est pas aussi prompt
à admettre que Dieu, Fait constant,
Réalité, Principe, est le tout de
tout que Dieu est l'être de
l'existence même que le Principe Divin
lui-même est continûment tout ce qui
constitue cet univers que les gens et les
choses, en tant qu'objets de perception, ne sont
rien en eux-mêmes et par eux-mêmes,
mais que Dieu est sans cesse tout ce qui constitue
les gens et les choses que la valeur et
l'importance ne résident pas dans l'objet
perçu mais en Dieu, Réalité,
Fait perpétuel qui est continûment la
totalité de l'objet et de la perception de
celui-ci.
William
Samuel
|
haut
de la page
mentions
légales
2024
InnerQuest
| B.P.
29
| 75860
Paris cedex 18
| France
| +33
(0)1 42 58 79 82
| contact@inner-quest.org