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RAMANA  MAHARSHI

INSTRUCTION  SPIRITUELLE



Que règne la paix et l'amour parmi tous les êtres de l'univers. OM Shanti, Shanti, Shanti.

instruction | la pratique | l'experience | l'accomplissement

INSTRUCTION





 QUOI  reconnaît-on un véritable enseignant [Guru] ?


Le véritable enseignant demeure constamment dans le Soi, il regarde tout d‘un œil égal, il a un courage inébranlable en tout temps, en tout lieu, en toute circonstance, etc.

2. À quoi reconnaît-on un disciple sérieux ?

On reconnaît un disciple sérieux à son intense aspiration à la suppression de l'affliction et à la réalisation de la joie ainsi qu'à une aversion sans bornes pour toutes sortes de plaisirs mondains.

3. Qu'est-ce qui caractérise l'instruction [upadesa] ?

Le mot "upadesa" signifie "près de" ou "siège". Le Guru, l'incarnation même de ce que l'on indique par les mots sat, chit et ananda [être, conscience et félicité], empêche le disciple de continuer à s'écarter de son état véritable et de se retrouver en conséquence tourmenté et balloté par les joies et les peines, en raison de son acceptation des formes des objets des sens. Ensuite, Il l'établit dans sa propre nature véritable dénuée de différenciation.

Upadesa signifie aussi montrer un objet distant comme étant proche. Le disciple est amené à comprendre que la Réalité qu'il pense être distante et différente de lui-même, est en fait proche et non différente de ce qu‘il est.

4. S'il est vrai que le Guru est notre propre Soi, sur quel principe se fonde la doctrine selon laquelle, peu importe le niveau d'érudition du disciple ou les pouvoirs occultes qu'il possède, il ne peut pas atteindre la réalisation du Soi sans la grâce du Guru ?

Bien qu'en vérité, l'état du Guru soit indéniablement aussi le nôtre, il est cependant difficile pour le Soi devenu une personne individualisée par ignorance, de réaliser sa nature, ou état véritable, sans la grâce du Guru. Tous les concepts mentaux se retrouvent sous contrôle par la simple présence du Guru véritable. Si, à celui qui dans sa suffisance déclare avoir vu la rive lointaine de l'océan du savoir ou posséder la capacité d'accomplir des actes quasiment impossibles, le Guru dit simplement : "Oui, tu as appris tout ce qu'il est possible d'apprendre, mais as-tu appris à connaître ton Soi ?", et : "Toi qui est capable d'accomplir de véritables exploits, as-tu vu ton propre Soi ?", celui-ci baissera la tête et restera silencieux. Ainsi, par la seule grâce du Guru, et à l'exclusion de tout autre accomplissement, il est bien évidemment possible de connaître son propre Soi.

5. Quelles sont les signes de la grâce du Guru ?

Elle dépasse les mots ou les pensées.

6. Dans ce cas, comment se fait-il que l'on dise que le disciple réalise son état véritable en vertu de la grâce du Guru ?

C'est comme l'éléphant qui se réveille à la vue d'un lion en rêve. De même que la vue du lion du rêve suffit à réveiller l'éléphant, le regard bienveillant de grâce du Guru réveillera certainement le disciple du sommeil de l'ignorance à la veille de la connaissance véritable.

7. Que signifie l'assertion : "La nature du Guru véritable est celle du Seigneur Suprême [Réalité]" ?

À l'âme individuelle qui désire atteindre l'état de connaissance véritable, ou état Divin, et qui dans ce but pratique constamment la dévotion, le Seigneur qui est à la fois le témoin de cette âme et identique à elle, se présente sous une forme humaine vivant dans l'être-conscience-félicité, au moment où la dévotion de l'individu a atteint une certaine maturité. Sous un nom et une forme indissociables de sa nature d‘être-conscience-félicité, qu‘il endosse par compassion, il semble bénir le disciple, alors qu‘il l‘absorbe en Lui-même. C'est pourquoi il est dit que le Guru peut vraiment être appelé Seigneur.

 

8. Comment alors, certains grands êtres ont-ils atteint la connaissance sans Guru ?

Le Seigneur brille en tant que lumière de la connaissance aux yeux de rares personnes mûres et leur octroie la conscience de la vérité.

9. Quel est le but de la dévotion ou de la voie de la tradition [siddhanta] ?

C'est d'apprendre la vérité selon laquelle toutes nos actions, effectuées dans une dévotion désintéressée avec l'aide des trois instruments purifiés [corps, parole, mental] et accomplies en tant que serviteur du Seigneur, deviennent Ses actions. C'est aussi se maintenir libre des sentiments de "je" et de "mien". C'est également la vérité que les Shaiva siddhantin [adorateurs de Shiva] appellent dévotion suprême ou vivre au service de Dieu.

10. Quel est le but de la voie de la connaissance ou, Vedanta ?

C'est de savoir qu'en réalité le "je" n'est pas différent de la Réalité ultime [Isvara] et d'être libre du sentiment d'être l'auteur des actions.

11. Comment expliquer que la finalité de ces deux voies soit la même [Siddanta et Vedanta] ?

Quels que soient les moyens utilisés, le but est la destruction des sentiments "je" et "mien", et, comme ils sont interdépendants, la destruction de l'un amènera la destruction de l'autre. En conséquence, pour atteindre cet état de silence qui dépasse la pensée et la parole, il suffira de suivre l'une ou l'autre voie, soit celle de la connaissance qui détruit le sentiment du "je", ou celle de la dévotion qui anéantit le sentiment de "mien". Il ne fait donc aucun doute que la finalité des voies de la dévotion et de la connaissance est entièrement la même.

12. Qu'est ce qui caractérise l'ego ?

L'âme individuelle sous la forme du "je" est l'ego. Le Soi, dont la nature est intelligence, n'a aucun sens du "je", et le corps, qui n'a conscience de rien, ne possède pas de sentiment du "je" non plus. L'apparition mystérieuse d'un ego artificiel entre ce qui est intelligent et ce qui n'a conscience de rien étant la cause première de tous les troubles, sa destruction par n'importe quel moyen, aura pour résultat la connaissance de ce qui existe réellement dans son état véritable. Voilà ce que l'on appelle libération.


LA  PRATIQUE


1. Quelle est la méthode à suivre pour pratiquer ?

Comme le Soi d'une personne qui essaye d'atteindre la réalisation du Soi n'est pas différent de ce qu'elle est, qu'il n'existe rien d'autre ni quoi que ce soit de supérieur à atteindre, et que la réalisation du Soi est simplement la réalisation de sa nature véritable, la personne qui cherche à se libérer se rend compte, sans nul doute ni méprise, de sa nature réelle en distinguant l'éternel de l'éphémère et elle ne se départit jamais de son état naturel. Cela s'appelle la pratique de la connaissance et c'est l'investigation qui mène à la réalisation du Soi.

2. Cette voie de l'investigation convient-elle à tous les aspirants ?

Elle ne s'adresse qu'aux âmes mûres. Les autres devraient suivre des méthodes différentes en fonction de l'état d'esprit dans lequel ils sont.

3. Quelles sont les autres méthodes ?

Ce sont : stuti, japa, dhyana, yoga, jnana, etc.

Stuti signifie chanter les louanges du Seigneur avec un profond sentiment de dévotion.

Japa est la répétition, mentale ou verbale, des noms des divinités ou des mantra sacrées comme OM.

La répétition des noms, etc., mentalement [japa] avec un sentiment de dévotion porte le nom de dhyana. Cette méthode permet de comprendre l'état d'esprit aisément, car le mental ne peut pas en même temps se concentrer et se disperser. Pendant dhyana, il n'entre pas en contact avec les objets des sens, et, lorsqu'il est en contact avec des objets, il n'est pas en dhyana. Ainsi, comme dans cet état on est mieux à même d'observer précisément les fantaisies et l'instabilité du mental, on peut le stopper net dans ses divagations et le ramener en dhyana. Etre parfaitement établi en dhyana est l'état de demeurance dans le Soi. Comme la méditation à la source du mental fonctionne de manière extrêmement subtile, il est facile de percevoir l'émergence et le repli de ce dernier.

La source du souffle est aussi celle de l'activité mentale ; ainsi, la ralentissement de l'un amène la diminution de l'autre sans le moindre effort. Le yoga est la pratique qui consiste à immobiliser le mental par le contrôle de la respiration [pranayama].

Les yogis qui fixent leur esprit sur des centres psychiques comme le sahasrara [le lotus aux mille pétales] peuvent demeurer sans conscience du corps pendant aussi longtemps que dure l'exercice. Se faisant, ils semblent absorbés dans un état de bonheur. Mais, quand la pensée qui s'était calmée se réactive, elle reprend alors le cours de ses réflexions mondaines. De ce fait, lorsque le mental s'externalise, il est nécessaire de l'entraîner à l'aide de pratiques comme dhyana [méditation]. Il atteindra alors un état au sein duquel il ne se produit ni émergence ni repli.

Jnana est l'annihilation du mental au cours de laquelle il endosse la forme du Soi par la pratique constante de dhyana ou investigation. L'extinction de l'activité mentale est l'état où cesse tout effort. Ceux qui sont établis dans cet état ne se départissent jamais de leur état véritable. Les termes : "silence" et "inaction" ne font référence qu'à ce seul état.

4. L'état dans lequel on demeure immobile et silencieux implique-t-il l'effort ou en est-il dénué ?

Il ne s'agit pas d'un état d'indolence sans effort. Toutes les activités mondaine que l'on qualifie normalement d'effort sont effectuées à l'aide d'une partie du mental et avec de fréquentes interruptions. Mais l'acte de communion avec le Soi, ou demeurer intérieurement immobile et silencieux, est une activité intense effectuée avec la totalité de l'esprit et sans interruption.

L‘illusion, ou ignorance, qui ne peut pas être détruite autrement, est entièrement anéantie par cette activité intense qui porte le nom de "silence".

5. Quelle est la nature de la maya ?

La maya est ce qui nous fait considérer le Soi, la Réalité, qui est toujours présent, omniprésent et lumineux de lui-même comme étant inexistant d'une part, et d'autre part, l'âme individuelle, le monde et Dieu comme existants, même s'il a été pourtant prouvé de façon probante qu'ils sont inexistants de tout temps et en tout lieu.

6. Comme le Soi brille entièrement de soi-même, pourquoi n'est-Il pas largement reconnu par tous à la façon dont le sont les autres objets du monde ?

La connaissance d'objets particuliers relève du Soi qui se reconnaît sous la forme de ces objets. Car ce que l'on connait en tant que connaissance ou présence n'est autre que la puissance du Soi. Le Soi est la seule chose qui soit douée de conscience. Il n'existe rien en dehors du Soi. Si l'on est en présence de tels objets, ils sont tous dénués de conscience et ne peuvent en conséquence ni se connaître eux-mêmes ni mutuellement. C'est parce que le Soi ne connaît pas sa nature véritable de cette façon que sous la forme d'une âme individuelle il paraît être immergé et semble se débattre dans l'océan des naissances et des morts.

7. Bien que le seigneur pénètre tout, il semble cependant d'après des citations telles que "L'adorant par Sa grâce", qu'on ne peut le connaître que par Sa grâce. Comment, alors, l'âme individuelle peut-elle gagner la réalisation du Soi par ses propres efforts en l'absence de la grâce du Seigneur ?

Comme le Seigneur est identique au Soi et que la grâce signifie la présence ou révélation du Seigneur, Il ne peut jamais demeurer inconnu. Si la lumière du soleil reste invisible pour la chouette, c'est à cause de son propre défaut et non de celui du soleil. Pareillement, comment la non conscience du Soi, dont la nature est constamment celle de la présence-conscience, peut-elle ne pas être la faute des ignorants ? Comment cela peut-il être la faute du Soi ? C'est parce que la grâce est de la nature même du Seigneur qu'Il est bien connu comme étant "la grâce bénie". Ainsi, le Seigneur, dont la nature est la grâce même, n'a pas à conférer Sa grâce, et il n'existe pas non plus de moment approprié pour le faire.

8. Quelle partie du corps est la demeure du Soi ?

On indique communément le côté droit de la poitrine, car, lorsque l'on se désigne soi-même, on pointe généralement vers cet endroit. D'aucuns indiquent le sahasrara [le lotus aux mille pétales] comme siège du Soi. Mais si c'était le cas, la tête ne tomberait pas en avant quand on s'endort ou quand on s'évanouit.

9. Quelle est la nature du Cœur ?

Les Écritures le décrivent ainsi : Entre les deux seins, en bas de la poitrine et au-dessus de l'abdomen, on trouve six organes de différentes couleurs. L'un deux ressemble à un bouton de nénuphar et à sa droite, à deux doigts, se trouve le cœur. Il est inversé et comporte un petit trou qui est le siège d'une dense obscurité [l'ignorance] remplie de désirs. Tous les nerfs psychiques [nadi] en dépendent. C'est la demeure des forces vitales, du mental et la lumière de la conscience.

10. Pourquoi les pensées de nombreux objets surviennent-elles dans l'esprit même en l'absence de contact avec les objets au-dehors ?

Ces pensées émergent toutes en raison des tendances latentes. Seule la conscience individuelle [jiva] les perçoit, car elle a oublié sa nature véritable et s'est extériorisée. À chaque fois qu'apparaissent des choses particulières, l'investigation : "Qui les voit ?" doit être effectuée ; elles disparaîtront alors sur le champs.

11. Comment le facteur triple, ou triade, [par ex. celui qui sait, ce qui est su et la connaissance], qui est absent dans le sommeil profond, le samadhi, etc., se manifeste-t-il dans le Soi [au sein des états de veille et de rêve] ?

Du Soi, s'élèvent successivement :

[i] chidabhasa [la conscience reflétée] qui est une sorte de luminosité,

[ii] jiva [la conscience individuelle] ou, celui qui voit, ou le premier concept,

[iii] les phénomènes, qui sont le monde.

12. Étant donné que le Soi est dégagé des notions de connaissance et d'ignorance, comment se fait-il qu'on lui attribue le fait d'habiter tout le corps sous la forme de la conscience ou de conférer aux sens leur sensibilité ?

Les sages déclarent qu'il existe une connexion entre la source des divers nerfs psychiques et le Soi – cette connexion est le nœud du cœur. Ils disent aussi que la connexion entre ce qui est doué de conscience et ce qui ne l'est pas ne perdure pas quand elle est tranchée à l'aide de la connaissance véritable et que tout comme la force subtile et invisible de l'électricité se déplace dans les fils et produit des phénomènes extraordinaires, la force du Soi se déplace de façon analogue dans les nerfs psychiques, se répand dans tout le corps et octroie la faculté de conscience aux sens. Ils nous informent enfin, que si ce nœud est tranché le Soi restera tel qu'Il est toujours, sans le moindre attribut.

13. Comment peut-il y avoir une connexion entre le Soi, qui est connaissance pure, et le facteur triple, qui est connaissance relative ?

Cela se produit en quelque sorte comme dans une projection cinématographique, expliqué ci-dessous :

PROJECTION CINEMATOGRAPHIQUE

1.
La lampe à l'intérieur [l'appareil]

2. La lentille devant la lampe

3. Le film [une longue succession d'images distinctes]

4. La lentille, la lumière qui la traverse et la lampe –
qui ensemble forment la lumière focalisée

5. La lumière qui traverse la lentille
et atterrit sur l'écran

6. Les images variées qui apparaissent
dans la lumière sur l'écran

7. Le mécanisme qui actionne la bobine

LE SOI

1. Le Soi

2. L'esprit pur [sattvique] proche du Soi

3. Le flot des tendances latentes composé de pensées subtiles

4. Le mental, son éclairage et le Soi, qui ensemble composent
celui qui voit, ou jiva

5. La lumière du Soi émerge du mental à travers les sens
et se pose sur le monde

6. Les noms et formes variés apparaissent en tant qu'objets
perçus à la lumière du monde

7. La loi divine manifeste les tendances latentes du mental


À la façon dont les images continuent d'apparaître sur l'écran aussi longtemps que le film projette ses ombres à travers la lentille, le monde phénoménal continuera d'apparaître aux yeux de l'individu dans les état de veille et de rêve aussi longtemps qu'il sera la proie des impressions mentales latentes. Tout comme la lentille amplifie les points minuscules sur le film en image de très grande taille et qu'un certain nombre d'images sont projetées par seconde, en un rien de temps le mental agrandit les tendances de la taille d'un germe en mondes innombrables et en pensées géantes comme un arbre. Et, tout comme seule la lumière de la lampe est visible quand il n'y a pas de film, le Soi brille seul sans la triade quand les concepts mentaux sous forme des tendances sont absents dans les états de sommeil profond, d'évanouissement ou de samadhi. La lampe éclaire la lentille, etc. sans en être affectée, pareillement le Soi illumine l'ego [chidabhasa], etc., tout en demeurant immuable.

14. Qu'est ce que dhyana [méditation] ?

C'est demeurer en tant que son Soi sans jamais se départir de sa propre nature véritable et sans avoir le sentiment de méditer. Comme dans cette condition, l'on est pas conscient du tout des différents états [veille, rêve, etc.], le sommeil qui s'y produit est considéré comme étant aussi dhyana.

15. Quelle différence y a-t-il entre dhyana et samadhi ?

On parvient à dhyana par un effort mental délibéré ; le samadhi est dépourvu d'un tel effort.

16. Que doit-on garder à l'esprit au cours de dhyana ?

Il est important, pour celui qui est établi dans son Soi, de veiller à ce qu'il ne se départisse jamais de son absorption, car en déviant de sa nature véritable, il peut apercevoir des rayons lumineux, etc., ou entendre des sons [inhabituels], ou encore considérer comme réelles les visions divines qui se produisent en lui ou au-dehors. Il ne faut pas qu'il soit leurré par tout cela et oublier ce qu'il est.

17. Quelles sont les règles de conduite que devrait suivre l'aspirant [sadhaka] ?

La modération dans la nourriture, le sommeil et les paroles.

18. Combien de temps doit-on pratiquer ?

Jusqu'à ce que, sans effort, l'esprit atteigne son état naturel libéré de concepts, c'est-à-dire jusqu'à ce que les sentiments "je" et "mien" cessent d‘exister.

19. Que signifie "demeurer dans la solitude" ?

Comme le Soi est omniprésent, il ne possède pas de lieu particulier pour pouvoir être en solitude. L'état d'être libre de concepts mentaux est lui-même appelé "demeurer dans la solitude".

20. Quel est le signe de la sagesse ?

Sa beauté est de demeurer libre de l'illusion après que la vérité ait été réalisée une fois. Seul est pris de peur celui qui voit la moindre différence dans la Réalité suprême. Qui que l'on soit, aussi longtemps que perdure l'idée selon laquelle le corps est le Soi, on ne peut pas être un réalisant de la vérité.

21. Si tout se déroule en fonction du karma, comment alors surmonter les obstacles à la méditation ?

Le prarabdha est cette portion du karma passé qui est responsable du corps présent, il ne concerne que l'esprit tourné vers le dehors, et non l'esprit tourné vers le dedans. Celui qui recherche son Soi véritable ne craindra aucun obstacle.

22. L'ascétisme [sannyasa] est-il l'une des choses essentielles requises pour qu'une personne puisse s'établir dans le Soi ?

L'effort que l'on fournit pour se débarrasser de l'attachement à son corps vise à demeurer dans le Soi. Seules la maturité mentale et l'investigation défont l'attachement au corps, ce que ne peuvent faire les étapes de la vie [asramas] comme celle de l'étudiant [brahmachari], etc. Car l'attachement se trouve dans l‘esprit, alors que ces étapes se rapportent au corps. Comment des étapes de la vie peuvent-elles défaire l'attachement que l'esprit nourrit ? Étant donné que la maturité mentale et l'investigation se rapportent à l'esprit, elles seules, par l'intermédiaire d'une investigation conduite par ce même esprit, peuvent défaire les attachements qui se sont immiscés en lui par manque de vigilance. Cependant, si la discipline de l'ascétisme est le moyen qui permet l'ataraxie, et que le détachement est le moyen de l'investigation, se joindre à un ordre d'ascètes peut être considéré d'une certaine manière, comme un moyen de conduire l'investigation à travers le détachement. Au lieu de gaspiller sa vie en se joignant à l'ordre des ascètes avant même d'être prêt, il est préférable de vivre une vie de famille. Pour fixer l'activité mentale dans le Soi, qui est sa nature véritable, il est nécessaire de le séparer de la famille de l'imagination et des désirs [samkalpas] ainsi que des doutes [vikalpas], autrement dit de renoncer à la famille [samsara] dans l'esprit. C'est cela l'ascétisme véritable.

23. Il est une règle établie selon laquelle la connaissance de Soi ne peut pas être atteinte tant que demeure l'idée "je suis celui qui fait", mais est-il alors possible pour l'aspirant qui vit une vie de famille d'accomplir son devoir correctement sans cette idée ?

Comme il n'y a pas de règle selon laquelle l'action doit nécessairement dépendre du sentiment d'être celui qui fait, il n'est pas nécessaire de douter de l'accomplissement d'une action en l'absence de l'agent ou du fait d'agir. Bien que le fonctionnaire du ministère des finances semble, aux yeux des autres, être occupé toute la journée à accomplir son devoir avec attention et responsabilité, il le fait sans attachement et tout en se disant : "Je n'ai aucun lien véritable avec tout cet argent." Son esprit sera donc vide de tout sentiment d'implication. De la même façon, un chef de famille éclairé peut lui aussi remplir son devoir sans attachement et s'atteler à toutes les demandes de la maisonnée qui lui incombent en fonction de son karma passé, avec l'attitude de celui qui observe un outil dans les mains d'un autre. Les actions et la connaissance ne se font pas mutuellement obstacle.

24. Quelle est l'utilité pour sa maisonnée d'un chef de famille éclairé qui n'a cure de son confort physique et à quoi la famille peut-elle bien lui servir ?

Bien qu'il soit entièrement indifférent à son confort physique si, en raison de son karma passé, sa famille doit dépendre de lui, on peut alors le considérer comme étant au service des autres. Si l'on se demande quel bénéfice il tire de l'acquittement de ses devoirs domestiques, la réponse peut bien être que, comme il a déjà atteint l'état d'entière satisfaction qui comprend la totalité de tous les bénéfices et le bien le plus élevé qui soit, il ne s'attend pas à gagner quoi que ce soit de plus en s'acquittant de ses devoirs familiaux.

25. Comment peut-on atteindre la cessation de l'activité et la paix de l'esprit au beau milieu des tâches domestiques dont la nature est activité constante ?

Comme les activités du sage n'existent qu'aux yeux des autres et non aux siens, même s'il accomplit des tâches immenses, il ne fait réellement rien. Donc, ses activités n'empêchent jamais l'inaction et la paix de l'esprit. Car, il sait qu'en vérité toutes les activités se déroulent au sein de sa simple présence et qu'il ne fait rien. En conséquence, il demeurera le témoin silencieux de toutes les activités.

26. À la façon dont le karma passé du sage est la cause de ses activités présentes, n'aura-t-il pas à supporter dans le futur les impressions [vasanas] causées par ses activités présentes ?

Seul celui qui est libre de toutes les tendances latentes est un sage. En conséquence, comment les tendances associées au karma peuvent-elles l'affecter, lui qui est totalement non-attaché à l'activité ?

27. Que signifie brahmacharya ?

Seule l'investigation sur la nature de la Réalité devrait être appelée brahmacharya.

28. Brahmacharya pratiqué en conformité avec les quatre étapes de la vie [la vie estudiantine, la vie de famille, la retraite et la vie renoncée] peut-il être un moyen vers la connaissance ?

É
tant donné que les divers moyens pour accéder à la connaissance, comme le contrôle des sens, etc., font partie du brahmacharya, les pratiques vertueuses que suivent ceux qui appartiennent à l'ordre des étudiants [brahmacharins] sont une grande aide pour leur progression.

29. Peut-on devenir membre de l'ordre des ascètes [sannyasa] en venant directement de celui des étudiants [brahmacharya] ?

Ceux qui possèdent les compétences n'ont pas besoin de se joindre de façon formelle à l'ordre du brahmacharya, etc., dans l'ordre de succession prescrit. Celui qui s'est réalisé en tant que Soi ne fait pas la distinction entre les différents ordres. C'est pourquoi aucun des ordres de la vie ne l'aide ni ne l'entrave.

30. Que perd l'aspirant qui n'observerait pas rigoureusement les règles des castes et des ordres de la vie ?

La réalisation et la pratique de la connaissance étant le but suprême de toutes les autres pratiques, aucune règle ne lie celui qui continue à acquérir la connaissance, quel que soit le stade de la vie où il se trouve et les règles le régissant. S'il se plie aux règles de la caste et des stades de la vie, il le fait pour le bien du monde. Lui-même ne tire aucun bénéfice de l'observance de ces règles pas plus qu'il perd quoi que ce soit en les ignorant.


L' EXPERIENCE


1. Qu'est-ce que la lumière de la conscience ?

C'est l'existence, lumineuse par elle-même, qui révèle à l'observateur le monde des noms et des formes du dehors et du dedans. On déduit la présence de cette conscience-existence en raison des objets qu'elle éclaire. Cependant, elle ne se transforme pas pour autant en objet de conscience.

2. Qu'est ce que la connaissance [vijnana] ?

C'est cet état de conscience-existence tranquille dont l'aspirant fait l'expérience et qui ressemble à l'océan sans vagues ou à l'éther immobile.

3. Qu'est ce que la félicité ?

C'est l'expérience de la joie, ou paix, dans l'état de vijnana dégagé de toute activité et qui ressemble au sommeil profond. On l'appelle aussi l'état du kevala nirvikalpa [demeurer sans concepts].

4. Quel est l'état qui se trouve au-delà de la félicité ?

C'est l'état de paix ininterrompue de l'esprit que l'on trouve dans la quiétude absolue, jagrat-sushupti [sommeil conscient] qui ressemble au sommeil profond inactif. Cet état, dénué de toute conscience du dehors en dépit de l‘activité du corps et de l‘esprit, ressemble à celui de l'enfant complètement endormi qui n'a pas conscience de la nourriture que lui donne sa mère. Le yogi qui est dans cet état est inactif même s'il est engagé dans une activité. Cela porte aussi le nom de sahaja nirvikalpa samadhi [état d'absorption naturel dans son Soi dénué de concepts].

5. De quelle autorité vient le fait de dire que les mondes mobiles et immobiles dépendent du Soi dans leur totalité ?

Le Soi signifie l'être incarné. Il n'y a connaissance des objets que lorsque l'énergie, qui était latente dans l'état du sommeil, émerge avec l'idée du "je". Le Soi est présent dans chaque perception en tant que Celui qui perçoit. Aucun objet en tant que tel ne peut être perçu en l'absence du "je". C'est pour ces raisons que l'on affirme sans l'ombre d'un doute que tout émerge du Soi et retourne au Soi.

6. Étant donné que les corps et les sois qui les animent sont effectivement perçus comme étant innombrables, comment peut-on affirmer qu‘il n‘y a qu‘un seul Soi ?

Si l'on accepte l'idée "je suis le corps", les sois sont multiples. L'état dans lequel disparait cette idée est le Soi, puisque dans cet état il n'existe aucun objet étranger, ou qui lui soit autre. C'est pour cette raison que le Soi est considéré comme n'étant qu‘un.

7. En quoi le fait de dire que la Réalité peut être appréhendée par le mental et qu'en même temps il est impossible de l'appréhender par le mental fait-il autorité ?

La Réalité ne saurait être appréhendée par le mental impur, mais Elle peut l'être par le mental pur.

8. Qu'est-ce qu'un mental pur et un mental impur ?

Quand le pouvoir indéfinissable de la Réalité se sépare de la Réalité et qu'il revêt des formes différentes en s'unissant au reflet de la conscience, on l'appelle mental impur. Quand, par le discernement, il se libère du reflet de la conscience, il s'appelle alors mental pur. Son état d'union à la Réalité équivaut à son appréhension de la Réalité. L'énergie accompagnée du reflet de la conscience est appelé mental impur et son état de séparation d'avec la Réalité est tout autant sa non-appréhension de la Réalité.

9. Est-il possible de triompher, même pendant que le corps existe, du karma [prarabdha] dont on dit qu'il dure jusqu'à la fin du corps ?

Oui. Si l'agent [celui qui fait] dont dépend le karma, autrement dit l'ego qui vient à exister entre le corps et le Soi, se fond dans sa source et perd sa forme, alors comment le karma qui ne dépendait que de lui peut-il survivre ? Donc, il n'a pas de karma en l'absence du "je".

10. Comme le Soi est existence et conscience, pour quelle raison le décrit-on comme étant différent de ce qui existe et de ce qui n'existe pas, du conscient et du non-conscient ?

Le Soi est le réel et il comprend tout, il n‘y a donc pas lieu de poser des questions concernant la dualité et si elle est réelle ou non. C'est pourquoi on le dit être différent du réel et de l'irréel. Semblablement, bien qu'il soit conscience, comme il n'existe rien qu‘il puisse connaître ou qui puisse se faire connaître de Lui, on le dit différent de ce qui est conscient et de ce qui ne l'est pas.


L' ACCOMPLISSEMENT


1. Qu'est ce que l'état de réalisation de la connaissance ?

C'est de demeurer fermement et sans effort dans le Soi. Dans cet état, le mental est devenu identique au Soi et n'émerge plus du tout. C'est-à-dire, à la façon dont chacun se dit tout naturellement en pensant à son corps : "Je ne suis pas une chèvre, ni une vache ni n'importe quel autre animal, mais un être humain" ; celui qui, au sujet du Soi, sait "Je ne suis pas les principes à commencer par le corps et finissant par le son, mais le Soi qui est existence, conscience et félicité", ou la conscience-soi innée, est aussi celui dont on dit que sa connaissance est stable.

2. À laquelle des sept étapes de la connaissance [jnana bhumikas] le sage appartient-il ?

Il appartient à la quatrième.
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Note : Les sept jnana bhumikas sont :

1. subheccha [désirer l'illumination]
2. vicarana
[investigation]
3. tanumanasa
[mental subtil]
4. sattvapatti
[réalisation du Soi]
5. asamsakti
[non-attachement]
6. padarthabhavana
[non-perception des objets]
7. turyaga
[transcendance]
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3. Dans ce cas, pourquoi a-t-on distingué trois étapes supérieures ?

Les étapes quatre à sept sont caractérisées par les expériences de la personne réalisée [jivanmukta]. Ce ne sont pas des états de connaissance et de délivrance pour lesquelles aucune distinction n'est faite dans ces étapes.

Ceux qui ont atteint les quatre derniers bhumikas sont appelés respectivement brahmavit, brahmavidvara, brahmavidvariya et brahmavid varistha.

4. La libération étant commune à tous, pourquoi seul le varistha [le plus excellent] est-il glorifié à l'excès ?

Pour ce qui est de l'expérience ordinaire de la félicité du varistha, il n'est célébré qu'en raison du mérite spécial qu'il a gagné dans ses vies précédentes et qui en est à l‘origine.

5. Étant donné qu'il n'est personne qui ne désire pas l'expérience permanente de la félicité, pour quelle raison les sages [jnanis] n'atteignent-ils pas tous l'étape de varistha ?

On ne l'atteint pas à travers le simple désir ou par l'effort. Sa cause est le karma [prarabdha]. Comme l'ego meurt en même temps que sa cause dès la quatrième étape [bhumika], quel agent pourrait demeurer au-delà de cette dernière pour désirer quelque chose ou pour faire un effort ? Aussi longtemps qu'ils font des efforts, ce ne seront pas des sages [jnanis]. Les Écritures [srutis] qui font une mention spéciale de varistha, déclarent-Elles que ceux qui se trouvent dans les trois autres stades ne sont pas des êtres éveillés ?

6. Comme certains textes sacrés déclarent que l'état suprême est celui dans lequel les organes des sens et le mental ont été entièrement détruits, comment cet état peut-il être compatible avec l'expérience quotidienne du corps et des sens ?

Si c'était le cas, il n'y aurait aucune différence entre cet état et l'état de sommeil sans rêves. De plus, comment peut-on le qualifier d'état naturel alors qu'il existe à certains moments et pas à d'autres. Cela arrive à certaines personnes, comme nous l'avons dit plus haut, en fonction de leur karma [prarabdha], temporairement ou jusqu'à la mort. Cela ne saurait être considéré comme étant l'état final. Car dans ce cas, toutes les grandes âmes et le Seigneur, qui furent les auteurs des œuvres Védantiques [jnana granthas] et des Védas, n'étaient pas des éveillés. Si l'état dans lequel ni les sens ni le mental n'existent est l'état suprême, et qu'il n'est pas non plus celui au sein duquel ils existent, alors comment pourrait-il être l'état parfait [paripurnam] ? Comme seul le karma est responsable de l'activité ou de l'inactivité des sages, les grandes âmes ont déclaré que le seul l'état de sahaja nirvikalpa [l'état naturel dénué de concepts] était l'état ultime.

7. Quelle est la différence entre le sommeil ordinaire et le sommeil éveillé [jagrat sushupti] ?

Non seulement, il n'y a pas de pensées dans le sommeil ordinaire, mais il n‘y a aucune présence non plus. Dans le sommeil éveillé, on est uniquement présent ou en simple veille. Voilà pourquoi on l'appelle "éveillé tout en dormant", c‘est-à-dire, être endormi tout en étant conscient.

8. Pourquoi décrit-on le Soi comme étant à la fois le quatrième état [turiya] et au-delà du quatrième état [turiyatita] ?

Turiya signifie le quatrième. Le jiva : celui qui expérimente les trois états de veille, rêve et sommeil profond, appelés visva, taijasa et prajna, et qui erre successivement dans ces trois états, n'est pas le Soi. C'est pour éclaircir ce point – comme quoi le Soi est à la fois différent du jiva tout en étant le témoin des trois états – que l'on parle du quatrième [turiya]. Une fois cela vécu, les trois expériences disparaissent avec l'idée du Soi en tant que témoin – le quatrième. Voilà pourquoi on décrit le Soi comme étant au-delà du quatrième [turiyatita].

9. Quel bénéfice le sage tire-t-il des Écritures [srutis] ?

Le sage, qui est l'incarnation même des vérités qu'explicitent les Écritures, n'en a aucune utilité.

10. Existe-t-il quelque lien entre l'acquisition de pouvoirs surnaturels et la libération ?

Seule l'investigation éclairée mène à la libération. Les pouvoirs surnaturels sont tous des apparitions illusoires amenés par le pouvoir de la maya. La réalisation du Soi, qui est permanente, est le seul véritable accomplissement. Étant l'effet de la maya, les pouvoirs qui apparaissent et disparaissent ne sauraient être réels. Leur but est de profiter de la célébrité, du plaisir, etc. En raison de son karma, une personne peut en avoir sans les rechercher. Sachez que l'union à la Réalité est le but véritable de tout accomplissement. C'est aussi l'état de libération appelé union.

11. Si telle est la nature de la libération, pourquoi certaines Écritures la relient-elles au corps en disant que l'âme individuelle ne peut atteindre la libération que si elle ne quitte pas le corps ?

On ne doit prendre en considération la libération et la nature de son expérience que si l'asservissement est réel. Pour ce qui est du Soi, il n'est sujet à l'asservissement dans aucun des quatre états. Comme selon la proclamation catégorique du système védantique, l'asservissement est une hypothèse purement verbale, comment la question de la libération qui en découle, peut-elle survenir en l'absence de cet asservissement ? S'enquérir de la nature de l'asservissement et de la libération, sans connaître cette vérité, en revient à s'enquérir de la taille, de la couleur, etc. de l'enfant d'une femme stérile ou des cornes d'un lièvre.

12. Dans ce cas, les descriptions de l'asservissement et de la délivrance que l'on trouve dans les Écritures n'en deviennent-elles pas hors de propos et fausses ?

Non, elles ne le sont pas. Au contraire, l'illusion de l'asservissement inventée par ignorance depuis des temps immémoriaux ne peut être dissipée que par la connaissance, et c'est dans ce but qu'en général on accepte le terme "libération". C'est tout. Le fait que les caractéristiques de la libération sont décrites de façon diverses prouve qu'elles sont imaginaires.

13. S'il en est ainsi, les efforts que l'on fournit tels l'étude, l'écoute, la réflexion, etc., sont-ils futiles ?

Non. La conviction inébranlable selon laquelle il n'existe ni asservissement ni libération est le but suprême de tout effort. Comme ce but, qui est de voir courageusement par expérience directe que l'asservissement et la libération n'existent pas, ne peut être atteint qu'à l'aide des pratiques précédemment citées, ces efforts sont utiles.

14. Y a-t-il une autorité pour déclarer que ni la servitude ni la libération n‘existent ?

Cela se détermine sur la force de l'expérience et non sur l'assertion textuelle des Écritures.

15. Si c'est une expérience, comment la vivre ?

"Asservissement" et "délivrance" ne sont que de simples mots. Ils ne possèdent aucune réalité intrinsèque. En conséquence, en tant que tels, ils sont incapables de fonctionner. Il est donc nécessaire d'accepter l'existence d'un fondement dont-ils seraient les modifications. Si l'on se demande : "Qui subit l'asservissement et la libération ?", on s'apercevra que : "C'est moi." Si l'on se pose ensuite la question : "Qui suis-je ?", on verra alors qu'il n'existe rien de tel que le "je". Ensuite, aussi clairement que l'on tient un fruit dans la main, on s'aperçoit que ce qui demeure est notre être véritable. Tout comme cette vérité sera vécue de façon naturelle et évidente par ceux qui abandonnent les simples discussions verbales et qui s'enquièrent au-dedans, il est indubitable que concernant le Soi véritable, tous les êtres réalisés uniformément ne voient ni asservissement ni délivrance.

16. S'il n'existe véritablement ni esclavage ni délivrance, quelle raison y a-t-il pour les expériences concrètes des joies et des peines ?

Elles ne semblent vraies que pour qui se détourne de sa nature véritable. Elles n'existent pas réellement.

17. Est-il possible à tous de connaître directement et sans aucun doute ce qu'est exactement notre nature véritable ?

Sans l'ombre d'un doute, c'est possible.

18. Comment ?

Tous, sans exception, que nous soyons dans les états de sommeil profond ou d'évanouissement, etc., vivons la même expérience au moment où disparaît l'univers entier, animé et inanimé allant de la Terre à ce qui n'est pas manifesté [prakriti], nous ne disparaissons pas. Donc, l'état de pur être, commun à tous et dont tous font constamment l'expérience directe, est notre vraie nature. La conclusion est que toutes les expériences qui se produisent dans l'état d'éveil ainsi que dans celui de l'ignorance, que l'on peut décrire à l'aide de mots sans cesse renouvelés, sont à l'opposé de notre nature véritable.

BENEDICTIONS

Que ce livre composé des paroles d'expérience, venues du cœur de lotus de Bhagavan Ramana Maharshi, brille telle une lampe de connaissance véritable pour éclairer les esprits véridiques de ceux qui ont réellement renoncé au monde.

Que le monde soit longtemps béni par les pieds de Guru Ramana qui demeure en tant que ce principe silencieux qui nous absorbe tous et qui demeure de lui-même en tant que racine des trois principes : âme, monde et Seigneur.

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