Que
règne la paix et l'amour parmi tous les êtres
de l'univers. OM Shanti, Shanti,
Shanti.
|
|
.G.
Krishnamurti,
affectueusement appelé U.G. par ses amis et
admirateurs dans le monde entier, n'est plus.
|
La fin est
survenue le 22 mars 2007 à 14h30 dans un
appartement construit pour lui par ses amis Lucia,
Anita et Giovanni dans leur villa de Vallecrosia,
en Italie. En accord avec les instructions d'U.G.,
sans rituels ou rites funéraires, la
crémation a eut lieu le lendemain à
14h45 à Vallecrosia. Il avait 88 ans. Lui
survivent les membres de son ancienne famille,
composée de ses deux filles, Usha et Bharati
ainsi que leurs familles respectives et de son
fils, Kumar et sa propre famille. La famille
réelle d'U.G. est bien plus étendue
que cela, car répandue sur toute la
planète et composée de nombreux
"amis", avec lesquels il fut bien plus proche
qu'ils ne le sont de leur propre famille et
même de leur propre être.
|
Sept
semaines auparavant, U.G. a fait une chute et s'est
blessé. Ce fut la deuxième en 2 ans.
Il ne voulait pas qu'un tel incident se reproduise
et ne le rende encore plus dépendant de ses
amis pour ses besoins journaliers. Aussi, il refusa
toute attention médicale et toutes autres
interventions extérieures. Il décida
de laisser son corps suivre son cours naturel. Il
restait alité et sa consommation de
nourriture et d'eau se raréfia puis cessa
complètement. "C'est l'heure de partir",
déclara-t-il. Il joignit les paumes de ses
mains en "namaste", remercia ses amis et leur
recommanda de rentrer chez eux. Seuls des amis de
très longue date, le réalisateur
Mahesh Bhatt, Larry et Susan Morris et quelques
autres demeurèrent pour veiller sur son
corps et faire le nécessaire quand ce serait
la fin. U.G. n'est pas mort de maladie, bien qu'il
souffrait de palpitations cardiaques depuis de
nombreuses années et qu'ils s'étaient
aggravés pendant les derniers jours de sa
vie.
U.G. ne montrait jamais le moindre signe
d'inquiétude ou de peur au sujet de la mort
ou encore de préoccupation pour son corps,
même à la fin de sa vie. Il n'a pas
laissé d'instruction particulières
concernant son corps après son
départ. "Vous pouvez le jeter aux ordures,
pour autant que cela me concerne" disait-il
souvent.
En réponse aux questions concernant la mort,
U.G. disait : "La vie et la mort ne peuvent
être séparées. Quand ce que
vous appelez "mort clinique" survient, le corps se
décompose en ses éléments
constitutifs et apporte ainsi le matériau de
base nécessaire à la
continuité de la vie. En ce sens, le corps
est immortel."
U.G. est né le 9 juillet 1918, dans une
famille Brahmine de langue télugu à
Masulipatam, une ville côtière de
l'état d'Andhra Pradesh en Inde. Il perdit
sa mère alors qu'il avait 7 jours et fut
élevé par son grand-père
maternel qui était un éminent avocat
fortuné et membre important de la
Société Théosophique. U.G. a
grandit dans un milieu inhabituel ; un
mélange de Théosophie, de croyances
et de pratiques religieuses Hindoues orthodoxes.
Même garçon, il était rebelle,
tout en étant brutalement honnête dans
tout ce qu'il faisait.
|
|
Il
reçut son éducation dans la ville de
Gudivada et suivit son cursus universitaire en
philosophie et psychologie à
l'université de Madras. Mais, l'étude
des divers systèmes philosophiques et de la
psychologie occidentale ont eu très peu
d'effet sur lui. "Où est ce mental dont ces
types n'ont cessé de parler ?" demanda-t-il
un jour à son maître de psychologie.
Cette remarque était extraordinaire pour un
élève d'à peine vingt ans,
surtout alors que les idées de Freud
faisaient référence en matière
de mental humain.
Entre les âges de 14 et 21 ans, U.G.
séjourna par intermittences sur sept
années à Rishikesh où il
pratiqua le yoga et la méditation
auprès de Swami Shivananda. Là-bas,
U.G. eut diverses visions et expériences
mystiques, mais il remit leur validité en
question, car il pensait qu'il ne pouvait seulement
les reconnaître en raison de la connaissance
qu'il en aurait eu au préalable.
En 1939, alors qu'U.G. avait vingt-et-un ans, il
fit le déplacement pour rencontrer Sri
Ramana Maharshi et lui demanda : "Cette chose
appelée 'Moksha', pouvez-vous me
l'octroyer ?" La réponse de Ramana :
"Je le peux, mais pouvez-vous l'accepter ?" le
frappa tel un "éclair" et le poussa vers une
incessante quête de vérité qui
se termina à l'âge de 49 ans, avec un
résultat complètement inattendu.
Après avoir quitté
l'université, U.G. rejoignit la
Société Théosophique comme
conférencier et parcourut le pays donnant
des conférences au sujet de la
Théosophie. Même après son
mariage avec Kusuma Kumari en 1943, il continua
à travailler pour la Société
Théosophique et à donner des
conférences en Europe, jusqu'à ce
qu'en 1953 il se rendit compte que ce qu'il faisait
n'était pas en accord avec son soi
véritable et, dégoûté,
il démissionna du poste. Peu après,
il rencontra J. Krishnamurti, qui était
déjà célèbre en tant
qu'enseignant spirituel non-conventionnel. U.G. le
côtoya irrégulièrement pendant
deux ans et l'engageait dans de houleuses
conversations au sujet de la spiritualité,
mais plus tard, il dut rejeter la philosophie de
J.K., la qualifiant de "voyage organisé
falsifié".
Pendant cette période, U.G. subit une
expérience mystique dont la transformation
eut un effet permanent sur sa vie et qu'il qualifie
parfois "d'expérience de la mort". Mais il
"mit l'ensemble de côté" comme n'ayant
aucune importance et continua de l'avant,
cherchant, creusant, vérifiant et
questionnant chaque expérience jusqu'au
bout.
En 1955, U.G. partit avec sa famille pour les
États-Unis pour soigner la polio de son
fils. Lorsque ses ressources diminuèrent, il
donna des conférences payantes. Ses
conférences traitaient des principales
religions et philosophies du monde ; rapidement il
fut reconnu comme un enseignant raffiné de
l'Inde. Mais, comme auparavant, il perdit tout
intérêt pour cette activité
à la fin de la deuxième année
et l'inévitable se produisit. Son mariage de
dix-sept ans fut rompu. Sa femme retourna en Inde
avec les enfants. Et, U.G. se laissa porter par le
courant des choses. Après de longues
pérégrinations sans but à
Londres et à Paris, tel une feuille morte
que le vent emporte de ci de là et n'importe
où, il se retrouva à Genève et
trouva enfin refuge dans le chalet de Valentine de
Kerven à Saanen. Des expériences
incroyables avaient commencé à lui
arriver et son corps était comme de la
"balle de riz brûlant de l'intérieur".
C'était le prélude à sa "mort
clinique" survenue à son
quarante-neuvième anniversaire [en
1967] et le début de transformations et
d'expériences physiques fulgurantes qui le
catapulteraient dans un état difficile
à comprendre dans le cadre des traditions ou
des mystiques de l'illumination connues jusqu'ici.
Sept transformations des plus déroutantes
ont pris place durant sept jours. À la fin,
U.G. se retrouva dans "l'état naturel". Ce
fut une révolution des cellules, une
mutation biologique complète.
En 1972, U.G. donna sa première
conférence publique à l'Institut
Indien de la Culture Mondiale à Bangalore.
Plus jamais il ne donna de conférences
après. Mais il n'arrêta, ni ne put
empêcher les gens qui venaient le consulter.
Il donnait suite à leurs requêtes, et
répondait à leurs questions d'une
façon qui lui était propre. Il
logeait généralement chez des amis ou
dans de petits appartements loués, mais ne
demeurait jamais dans un endroit plus de six mois.
Il ne donnait pas de conférences et ne
faisait jamais de discours. Il n'avait pas
d'organisation, ni de bureau ou de
secrétaire et ne possédait pas
d'adresse fixe. Bien qu'il répétait
sans cesse qu'il n'avait "aucun message pour
l'humanité", l'ironie voulait que des
milliers de gens du monde entier ne le voyaient pas
ainsi et se précipitaient pour voir et
écouter son "anti-enseignement". Le premier
livre : L'éveil est un mythe, entretiens
déroutants avec U.G. [The
Mystique of Enlightenment The unrational
ideas of a man called U.G., édité
par Rodney Arms] fut publié en anglais
en 1982. En 1986, il devint connu et accorda sa
première interview
télévisée, qui serait
bientôt suivie par nombreuses autres
interviews à la télé et
à la radio dans le monde entier. U.G. entra
dans l'histoire de l'édition en interdisant
tout copyright sur ses textes, il déclara :
"Mon enseignement, si c'est le terme que vous
voulez utiliser, n'a aucun copyright. Vous
êtes libre de le reproduire, le distribuer,
l'interpréter, le détourner, le
brouiller, faites ce que vous voulez, même de
proclamer que vous en êtes l'auteur, sans mon
accord ou la permission de qui que ce soit."
Pendant ces sept dernières années
à Bangalore, il ne s'engageait que
très rarement dans des conversations
sérieuses. Il se lançait plutôt
dans une activité au lieu de répondre
à des questions épuisantes, car il
trouvait que toutes les questions [sauf dans le
domaine technique, qui est une chose
différente] n'étaient que
variations sur un même thème qui sans
cesse tournait autour "d'être" et de
"devenir". Il y avait de longue périodes de
silence complet. Cela en devenait gênant ;
mais c'était aussi un grand soulagement du
fardeau de la connaissance. Puis, U.G.
commençait à jouer à ses
petits "jeux" énigmatiques ou invitait des
amis à chanter, danser et à partager
des blagues. La pièce entière
explosait de rires : drôles, fous, sombres et
apocalyptiques ! Enfin libérés de la
tyrannie de la connaissance, de la beauté,
de la bonté, de la vérité et
de Dieu, nous nous moquions et nous plaisantions de
tout, riant des héros et des amants, des
penseurs et des politiciens, des scientifiques et
des voleurs, des rois et des sages, y compris
d'U.G. et de nous-mêmes !
Qui était donc cet U.G. ? Quel genre de
personne était-il ? Il était
l'être le plus énigmatique que vous
pourriez rencontrer : gentil et cruel à la
fois, le plus aimant mais sévère,
toujours en train de parler d'argent, en apparence
en train d'en "soutirer" à ses amis, et
pourtant donateur des plus généreux ;
il paraissait abusif et enclin à punir, mais
noyait d'affection cette même personne
à la seconde qui suivait ses
réprimandes ; il était
entièrement insouciant et en même
temps inquiet de ce qui pourrait arriver à
quiconque se tenait devant lui ; il dirigeait les
gens d'instructions précises tout en
acceptant complètement le résultat
quel qu'il soit ; il faisait preuve d'une logique
à toute épreuve tout en s'exprimant
de façon on ne peut plus contradictoire.
Pour un homme qui se plaignait de nous voir
constamment préoccupés par autre
chose que ce qui se déroule devant nous dans
le présent, il ne faisait que parler de
lui-même et de son passé. Il
était impossible de mesurer les
véritables intentions d'U.G. derrière
ses paroles ou ses actions.
Ses réponses à nos questions
jaillissaient telles des flèches
perturbantes pour nos esprits. Il était
connu non seulement pour détruire les
édifices que nous avons si
délicatement construits dans nos esprits,
mais il démolissait également les
fondations de la pensée humaine dans son
ensemble. U.G. était véritablement
énigmatique, subversif,
révolutionnaire, et sans peur aucune.
Il y avait une énergie unique chez U.G. :
dans la parole ou dans l'immobilité,
c'était constant et vibrant et avait un
effet profond sur ceux qui le côtoyaient.
Et, que ceci soit bien clair : Quand U.G. rejetait
la notion de l'âme, ou atman, et qu'il
déclarait que notre recherche de permanence
était la cause de notre souffrance, on
aurait dit le Bouddha. Quand il foudroyait tous les
discours spirituels comme "balivernes" et trucidait
les 'maîtres' spirituels en les qualifiant
"d'imbéciles heureux", nous pensions aux
paroles de feu et injurieuses du grand mystique
chinois du 9è siècle, Rinzai Gigen
déclarant : "Je n'ai point de dharma
à transmettre... Il n'y a pas de Bouddha, ni
de Dharma, ni d'entraînement, ni aucune
réalisation..." Lorsqu'il parlait de
"l'affection" en termes "d'à-coups"
ressentis au niveau de la thyroïde, nous
faisions le lien avec ce que disait Sri Ramana au
sujet du "cur véritable" situé
du côté droit de la poitrine. En
outre, nous faisions également un lien entre
ses paroles radicales et certaines expressions ou
déclarations de l'Avadhuta
Gîta, l'Ashtavakra Gîta, des
Upanishads, des koans zen et nous les comparions
aussi aux enseignements de J. Krishnamurti, de
Nisargadatta Maharaj et même aux paroles des
"déconstructionistes" postmodernes. Nous
pourrions continuer ainsi nos comparaisons et
connections, mais cela ne nous a été
d'aucune aide pour se faire une idée de ce
mystère que fut U.G. !
Ce mystère, cette énigme, n'est plus.
Un jour, il y a de ça environ deux ans,
quand Mahesh Bhatt lui a demandé : "U.G.,
comment aimeriez-vous que l'on se souvienne de vous
?" U.G. lui a dit : "Quand je serai mort et
disparu, il ne doit rien demeurer en vous ni hors
de vous. Je suis parfaitement capable de m'assurer
qu'aucun établissement ou institution que ce
soit ne pousse autour de moi quand je suis en vie.
Mais, comment vais-je pouvoir empêcher tous
ces types que vous êtes de m'enchâsser
dans vos cerveaux ?"
|
Je n'ai pas
d'enseignement. Il n'y a rien à
préserver. Enseigner signifie quelque chose
qui puisse être utilisé dans le but
d'amener un changement. Désolé, pas
d'enseignement ici, mais seulement des phrases
décousues et déconnectées. Ce
qui est ici n'est que votre interprétation,
rien d'autre. C'est pour cela que, ni maintenant ni
jamais, il y aura de copyright quel qu'il soit sur
ce que je dis. Je n'ai aucune revendication.
Je n'offre aucun enseignement et jamais ne le
ferai. "Enseignement" n'est pas le terme qui
convient. Un enseignement implique une
méthode ou un système, une technique
ou un nouveau mode de pensée qui soit
appliqué dans le but d'amener une
transformation de votre mode de vie. Ce dont je
parle est en dehors du domaine de ce qui peut
être enseigné ; c'est simplement une
description de la façon dont je fonctionne.
Ce n'est rien d'autre que la description de
l'état naturel de l'homme, c'est la
façon dont vous - une fois
débarrassés des machinations de la
pensée - fonctionnez
également.
Mon enseignement, si c'est le terme que vous voulez
utiliser, n'a pas de copyright. Vous êtes
libre de le reproduire, le distribuer,
l'interpréter, le prendre à
contresens, le détourner, l'embrouiller,
faites ce que vous voulez et même en
revendiquer la paternité, sans mon
autorisation ni celle de qui que ce soit.
Ce qui m'intéresse c'est de vous montrer que
vous pouvez marcher, et s'il vous plaît,
jetez toutes ces béquilles. Si vous
étiez vraiment handicapés, je ne vous
conseillerais pas de le faire. Mais l'idée
d'être un handicapé vous est
imposée par les autres qui veulent vous
vendre leurs béquilles. Jetez-les et vous
pouvez marcher. C'est tout ce que je peux dire. "Si
je tombais..." : c'est là votre peur.
Abandonnez vos béquilles, et vous n'allez
pas tomber.
Les gens me qualifient "d'éveillé"
je déteste ce terme ils
n'arrivent pas à en trouver d'autre pour
décrire la façon dont je fonctionne.
Pourtant, je souligne bien qu'il n'existe aucun
éveil. Je dis cela, car toute ma vie j'ai
cherché et désiré être
un éveillé, et, j'ai découvert
qu'il n'existe rien de tel que l'éveil, et
donc, la question de savoir si untel est
éveillé ne se pose pas. Je me fiche
d'un Bouddha du 6è siècle, sans
compter des autres prétendants qui nous
entourent. Ils ne sont qu'un tas d'exploiteurs dont
la prospérité dépend de la
crédulité des gens. Il n'y aucun
pouvoir à l'extérieur de l'homme.
L'homme a créé Dieu par peur. Donc,
le problème c'est la peur et non Dieu.
L'état naturel n'est pas l'état dans
lequel se trouve l'homme réalisé ou
divinisé, ce n'est pas quelque chose
à atteindre, à accomplir ou que l'on
doive faire exister ; c'est là c'est
l'état de vie. Cet état n'est autre
que l'activité fonctionnelle de la vie. Par
"vie" je n'entends pas quelque chose d'abstrait ;
j'entends la vie des sens qui fonctionnent
naturellement sans l'ingérence de la
pensée. La pensée est un intrus qui
s'introduit de force dans les affaires des sens. Sa
motivation est le profit : elle dirige
l'activité des sens pour en obtenir quelque
chose et les utilise pour s'assurer de sa
continuité.
Dieu est le plaisir ultime, la joie ininterrompue.
Il n'existe rien de tel. Votre désir de
quelque chose qui n'existe pas est la cause de
votre problème. La transformation, moksha,
la libération, et toutes ces balivernes ne
sont que variations sur une même note : le
bonheur en permanence.
Toutes vos expériences, toutes vos
méditations, toutes vos prières, tout
ce que vous faites, est égocentrique. Cela
renforce le soi [ego], augmente son
dynamisme, lui fait accumuler de la force, et donc
vous emmène dans la direction
opposée. Tout ce que vous faites pour vous
libérer de ce soi est également
égocentrique.
Il n'y a rien ici, uniquement vos données
expérientielles relatives, votre
vérité. Il n'existe aucune
vérité objective. Rien n'existe au
dehors de notre esprit ou qui soit
indépendant de notre mental.
Le mental ou la pensée n'est ni votre ni
mien. C'est notre héritage commun. Il
n'existe rien de tel que votre mental et mon mental
[en ce sens le mental est un mythe]. Il n'y
a que mental ; la totalité de ce qui a
été su, ressenti et
expérimenté par l'homme, transmis de
génération en
génération. Nous pensons tous et
fonctionnons tous dans cette sphère mentale,
tout comme nous partageons tous la même
atmosphère pour notre respiration.
On vous a dit de pratiquer l'état sans
désir. Vous l'avez pratiqué pendant
trente ou quarante ans, mais le désir vous
assaille toujours. Donc, quelque chose ne va pas
quelque part. Il n'y a rien à redire au
sujet du désir ; quelque chose doit donc
clocher chez celui qui vous a dit de pratiquer
l'état sans désir. Il [le
désir] est une réalité ;
ça [l'état sans désir]
est faux il vous falsifie. Le désir
est là. En tant que tel, il ne peut
être mauvais, il ne peut être faux, car
il est bien là.
La nature humaine est fondamentalement violente,
car la pensée est violente. Tout ce qui
naît de la pensée est destructif. Vous
pouvez essayer de la dissimuler avec phrases
merveilleuses et romantiques : "Aime ton voisin
comme toi-même." N'oubliez pas qu'au nom du
"Aime ton voisin comme toi-même", des
millions et des millions de gens sont morts, en
plus grand nombre que dans toutes les
récentes guerres mises ensemble. Nous en
sommes maintenant arrivés à un point
où nous sommes capables de nous rendre
compte que la violence n'est pas la bonne solution
aux problèmes humains. Donc, la terreur
apparaît comme l'unique possibilité.
Je ne parle pas des terroristes qui font exploser
des églises ou des temples et tout le reste,
mais de la terreur ressentie par le fait qu'en
détruisant son voisin, on pourrait se
détruire soi-même. Cette
réalisation est parvenue au niveau de
l'homme ordinaire.
Le véritable problème, c'est la
solution. Vos problèmes sont sans fin en
raison des fausses solutions que vous leur avez
inventés. Sans réponse, la question
n'a pas lieu d'être. Elles sont
interdépendantes ; vos problèmes et
vos solutions vont de pair. C'est parce que vous
voulez utiliser certaines réponses pour
mettre fin à vos problèmes que ces
problèmes sont sans fin. Les nombreuses
solutions offertes par tous ces saints, les
psychologues, les politiciens, ne sont pas vraiment
des solutions du tout. C'est évident. Ils ne
peuvent que vous exhorter d'essayer plus ardemment,
de pratiquer toujours plus de méditation, de
cultiver l'humilité, de vous tenir sur la
tête, et encore et encore plus ; toujours
dans la même veine. C'est tout ce qu'ils
savent faire. Si vous rejetiez vos espoirs, vos
peurs, votre naïveté et traiteriez ces
types comme des hommes d'affaires, vous vous
apercevriez qu'ils ne tiennent pas leurs promesses,
et qu'ils ne le feront jamais. Mais, vous
persévérez à gober les fausses
promesses que vous proposent les experts.
Je ne peux jamais me tenir sur une plate-forme et
faire une conférence. C'est trop artificiel.
Discuter des choses de façon
hypothétique ou abstraite est une perte de
temps. Un homme en colère ne prend pas le
temps de s'asseoir pour converser aimablement au
sujet de la peur ; il est trop en colère
pour le faire. Donc, n'allez pas me dire que vous
êtes en crise ou que vous êtes en
colère. Pourquoi parler de la colère
? Vous vivez, puis décédez dans
l'espoir qu'un jour, d'une manière ou d'une
autre, vous ne serez plus jamais en colère.
Vous êtes tenaillés par l'espoir, et
si cette vie vous semble trop
désespérée, vous inventez une
prochaine vie. Il n'y a pas d'autres vies à
venir.
Cela ne m'intéresse pas de taper sur ce que
d'autres ont dit [c'est trop facile] mais
plutôt, d'abattre ce que je dis. Plus
précisément, j'essaye d'enrayer ce
que vous construisez à partir de ce que j'ai
dit. C'est pourquoi je peux paraître
contradictoire pour les autres. Je suis
obligé, de par la nature de votre
écoute, de toujours renier votre
déclaration initiale avec une autre
déclaration. Puis, la seconde
déclaration est rejetée par une
troisième, et ainsi de suite. Mon but n'est
jamais une thèse dialectique confortable,
mais la négation totale de tout ce qui peut
être exprimé.
|
Un messie c'est
celui qui laisse la pagaille après lui dans
le monde.
[Ici, U.G. fait un jeu de mots avec deux mots
anglais dont la sonorité est proche, mais
dont ce n'est pas le cas en français. Il
utilise le mot "messiah", en français :
"messie" et le mot "mess", en français :
"pagaille". On pourrait néanmoins, se
rapprocher du jeu de mot avec des mots
français en traduisant : "Un prêcheur
est celui qui ne laisse que du péché
derrière lui dans le monde."]
Les religions ont promis des roses mais vous
finissez avec les épines seules.
Aller au bar ou au temple revient exactement au
même ; c'est prendre sa dose quotidienne.
Le corps n'a aucune existence indépendante.
Vous en êtes un squatter.
Dieu et le sexe vont de pair. Si Dieu
disparaît, le sexe aussi.
Toutes les expériences, même les plus
extraordinaires, sont du domaine de la
sensualité.
L'homme ne peut jamais être autre que ce
qu'il est. Quel que soit ce qu'il est, il
créera une société qui le
reflète.
L'amour et la haine ne sont pas les
extrémités opposées d'un
spectre ; ils sont une et même chose. Ils
sont bien plus proches que deux cousins qui
s'embrassent.
En se servant de modèles comme Jésus,
Bouddha ou Krishna nous détruisons la
capacité de la nature à créer
des individus uniques.
Il serait plus intéressant d'apprendre des
enfants, que d'essayer constamment de leur
enseigner comment se conduire, comment vivre et
comment fonctionner.
Tout ce que je peux vous garantir, c'est qu'aussi
longtemps que vous serez à la recherche du
bonheur, vous demeurerez malheureux.
Vous ne mangez pas de la nourriture, mais des
idées. Ce que vous portez ne sont pas des
vêtements, mais des marques et des noms.
Le fait est simplement que si vous n'avez pas de
problème, vous en créez un. Sans
problème, vous ne vous sentez pas
vivant.
Cette chose compliquée que vous appelez
"mental" a créé beaucoup de choses
destructrices. De loin la plus destructrice de
toutes est Dieu.
La pollution atmosphérique est des plus
inoffensives comparée aux pollutions
spirituelles et religieuses qui ont
pestiférées le monde.
La nature s'occupe de créer des individus
absolument uniques, alors que la culture n'a
inventé qu'un seul gabarit auquel tous
doivent se conformer. C'est grotesque.
|
haut
de la page
mentions
légales
2024
InnerQuest
| B.P.
29
| 75860
Paris cedex 18
| France
| +33
(0)1 42 58 79 82
| contact@inner-quest.org