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SIDDHARAMESHWAR  MAHARAJ

JE  NE  SUIS  PAS  LE  CORPS



Que règne la paix et l'amour parmi tous les êtres de l'univers. OM Shanti, Shanti, Shanti.

"La compréhension de soi-même rend omniscient et Éternel."


IDDHARAMESHWAR  Maharaj est né en 1888 à Pathri, un petit village du district de Sholapur dans l'état du Maharashtra, en Inde. Il a réalisé le Soi à travers la voie de la méditation enseignée par son maître Bausaheb Maharaj.


La méditation est un chemin long et difficile que l'on nomme "le chemin de la fourmi" [pilpilya marg] dans la philosophie hindoue. Siddharameshwar Maharaj enseigna plus tard "le chemin de l'oiseau" [vihanga marg], c'est à dire le chemin de la connaissance, de la compréhension ; c'est la voie directe de la réalisation du Soi. Une fourmi peut mourir en chemin avant d'atteindre la cime de l'arbre alors que l'oiseau vole de branche en branche avec grande d'aisance.

Bien qu'il enseignait aussi les principes de la non-dualité [Advaita Vedanta], Siddharameshwar Maharaj s'est distingué de l'enseignement classique en bien des domaines. En effet, il insistait sur le fait que le maître doit dévoiler le but ultime sans attendre que le disciple ait franchi un certain nombre d'étapes sur la voie de la connaissance de Soi, comme le préconisent certaines méthodes traditionnelles. L'enseignement classique pose en effet pour condition première le renoncement au monde alors que pour Siddharameshwar Maharaj il est nécessaire de comprendre avant de renoncer. Le renoncement sans la compréhension n'a aucune valeur. Il devient possible pour le disciple, quand par la compréhension, il peut discerner l'essence de l'apparence. Mais Siddharameshwar Maharaj nous dit que le renoncement est encore du domaine de l'ego, aussi demandait-il ensuite à ses disciples de renoncer au renoncement. L'origine du monde est le zéro et sa fin également, alors puisque ce n'est rien, à quoi renonce-t-on ? Le disciple retourne alors dans le monde, mais en sachant que tout n'est qu'illusion. La source de la conscience ou connaissance [sat-chit-ananda] est encore une illusion, la Réalité est au-delà de l'ignorance et de la connaissance.

Enfin, Siddharameshwar Maharaj utilisait un langage simple et clair, dénué de concepts philosophiques compliqués. Grâce à cette simplicité, il a rendu la Réalité accessible à tous sans distinction, puisque nous sommes tous Elle. Où est donc la difficulté et combien de temps cela prend-t-il pour accomplir ce que nous sommes déjà ? Il n'y a ni temps ni espace entre nous et nous-même.


Siddharameshwar Maharaj était un maître d'une envergure exceptionnelle qui a donné la compréhension ultime à de nombreux disciples, dont Ranjit Maharaj et Nisargadatta Maharaj, avant de quitter son corps à l'âge de 48 ans en 1936.


SATSANG  DU  29  NOVEMBRE  1928


Tout ce qui est perçu par l'intermédiaire du mental et de l'intellect doit être vaincu et dépassé. Etant le produit de notre propre concept, le monde matériel doit être transcendé. Il ne restera plus alors que la pure conscience. La conscience même est née de l'ignorance. C'est à cause de l'ignorance que nous sommes "conscient" ! Vidya-maya [illusion ou voile de la connaissance-conscience], une impulsion spontanée, donne naissance à un concept qui est au début sous une forme latente [subtile]. Au moment où ce concept revêt une forme plus grossière, ou forme objective, la vidya-maya se transforme en avidya-maya [dualité : illusion ou voile de l'ignorance ou conscience objective] laquelle donne naissance à la connaissance objective.

La pureté est un état au sein duquel il n'existe aucune trace du sentiment "je suis le corps". Votre identification au corps n'aurait jamais eu lieu si l'intelligence ne s'était associée au corps physique. Donc, débarrassez-vous des pensées qui concernent votre corps et de l'idée que vous êtes ce corps. Alors la pure connaissance de votre Soi [Atman] brillera dans toute sa splendeur, et vous-même en serez le témoin. Sakshi, le témoin, ou spectateur, signifie : celui qui possède l'œil de la véritable connaissance de Soi.

Quel que soit l'état dans lequel se trouve votre corps : l'état de veille, du sommeil ou du rêve, le Soi demeure inchangé. À l'état de veille, l'âme du mortel est appelée vaishva-bhimani Atman : le Soi qui est conditionné par le monde et qui en retire l'orgueil du "je". Dans l'état de rêve, l'âme est appelée tejas, ou Soi lumineux. Comme la connaissance objective persiste dans turiya, le quatrième état, ce dernier n'est pas la véritable connaissance non plus. Au sortir du sommeil profond, vous devenez conscient de vous-même en tant que "je suis", cette conscience est naturelle, spontanée et varie d'intensité selon les personnes. C'est ainsi qu'il vous arrive parfois de ne pas savoir où vous êtes quand vous vous réveillez. Mais presque aussitôt vous êtes conscient de vous-même dans le sens profane de : "Je suis un tel, une telle." On appelle cette conscience d'être quelque chose ou quelqu'un : connaissance individuelle. Quand vous vous réveillez et que vous oubliez Paramatman [l'Atman suprême ou âme universelle.], vous descendez du plus haut niveau de la conscience, c'est à dire du sat-chit-ananda [existence-conscience-félicité ], au niveau le plus bas. La descente est naturelle et inévitable ; elle se produit pour toutes les créatures [jiva]. La conscience limitée par le corps est appelée Atman.


Dès que l'identification au corps est abandonnée, la conscience est Parabrahman ; vous êtes transfiguré, vous devenez le suprême, l'absolu, celui qui est au-delà de Brahman. En clair, dès que cesse l'identification au corps, l'Atman qui était limité par le corps est transfiguré en Parabrahman. Tout ce qui est vu ou ressenti est tangible, éphémère et imprégné de souffrance. Cela signifie que tout ce qui est expérimenté par les dix sens, le mental et l'intellect, n'est pas vous ; ce n'est pas réel. Le Soi est le témoin de tout ce qui est vu par le mental, l'intellect etc. L'état dans lequel on ressent : "Je suis le témoin, l'observateur", est appelé turiya, le quatrième état. La dualité existe toujours dans cet état où l'observateur et la chose observée sont tous deux présents, ce qui implique donc la dualité. L'observateur n'est encore qu'une idée, un concept. Cet état n'est donc pas celui de la véritable connaissance puisque la dualité est toujours là. La connaissance véritable est atteinte dans l'état d'unité totale, lequel n'inclut rien qui serait "autre". La conscience est altérée alors que Paramatman est non altéré et rien ne l‘affecte.

Quand le Paramatman pur se transforme en un "je" particulier imprégné d'ego et que l'on échoue à comprendre que le monde matériel dans sa totalité, est illusoire, alors l'ego persiste, et l'on reprendra naissance. L'ego est responsable de votre naissance, c'est lui, le "je", qui prend naissance. Vous prenez un corps et le cycle du désir et de la peur, du "je" et du "mien" recommence. Bien que le corps soit impur, Rama le Seigneur réside en lui, car il est omniprésent ; il se trouve donc aussi dans l'impur [c'est le corps plein de désirs et de peurs que l'on appelle ici "impur"]. Vous ne trouverez la paix et n'atteindrez la connaissance qu'une fois débarrassé du désir et de la peur. Autrefois, à l'automne de leur vie, les gens se retiraient de l'activité du monde profane et s'isolaient dans la forêt pour trouver la paix. Isolez-vous avant qu'il ne soit trop tard, avant que la conscience en vous ne fasse le saut final ! L'aspirant doit toujours rester centré sur sa recherche, garder en lui l'étincelle vivante qui suffira à embraser le feu de la connaissance. La connaissance : "Je suis Brahman" peut être atteinte, mais comment ? Méditez sur : "Comment être Brahman ?" Si vous y réfléchissez profondément, ce que vous trouverez sera vous-même, votre Soi. C'est un exercice qui vous sera grandement bénéfique. Le fait que vous vous soyez oublié est l'obstacle que vous devez surmonter par la réflexion et la méditation ; la connaissance s'ensuivra automatiquement.

Maintenant vous êtes transformé, le changement s'est opéré pour durer car vous êtes uni à jamais au Soi. Le mental n'existe que lorsqu'il y a changement, altération. Sans changement, pas de mental, ou plutôt, pas de mouvement, ou séparation, dans le mental. La connaissance est atteinte lorsque l'on a exploré et compris l'origine des êtres animés et inanimés. Elle est atteinte parce qu'en effet, cette origine réside dans la connaissance même. La connaissance est l'origine du monde, c'est une évidence en soi qui n'a besoin d'aucune preuve extérieure, mais vous ne pouvez l'acquérir que lorsque vous vous immergez totalement dans l'état naturel.

L'état naturel est le summum
Méditation et pratique viennent ensuite,
Vaine est l'adoration de l'idole et
Le pèlerinage est ce qu'il y a de plus bas.

Quand vous atteignez la connaissance, vous transcendez l'espace. Semblablement, une fois retrouvée l'origine, à la fois de l'être animé et de l'être inanimé, vous dépassez les limites de l'espace, vous n'êtes plus limité. Vous comprenez alors la nature de votre Soi, car vous-même possédez la forme de la connaissance du Soi. C'est grâce au Soi que vous pouvez connaître et différencier l'animé de l'inanimé. "Dieu m'est redevable, à moi le Soi, de sa nature divine qui est ma propre expression. La pluie tient aussi sa propriété intrinsèque de moi, le Soi." Il est aussi ce qui anime le corps ; si votre jambe peut se mouvoir, c'est grâce à lui. Ainsi, le Soi est le tout puissant, il est Dieu. Celui en qui le Soi demeure, est investi du pouvoir absolu de qualifier et de mesurer tout ce qu'il perçoit. Il ne tient qu'à lui également de considérer ce qu'il voit comme vrai ou faux. S'il se concentre sur ce qui est irréel, il en sera profondément affecté, car le monde illusoire revêt un masque de Réalité, mais si au contraire, il se concentre sur ce qui est vrai, il se focalisera automatiquement sur le tout-puissant sans même le savoir et le rencontrera inévitablement.

Le tout-puissant demeure à l'intérieur
Si vous le cherchez ailleurs
Vous vous trompez de chemin
Vous vous égarez, dit Dnyanadeva

Il demeure dans le cœur de chacun, il est en tous. La vénération des idoles n'est un réconfort que pour l'ignorant. La plupart des aspirants s'en remettent à la méditation mais celui qui est mûr plonge sans hésitation en lui-même. Immergé dans son état naturel du "je suis", il demeure à jamais dans la félicité ! Le pèlerinage n'est qu'une consolation pour le pauvre des pauvres. Vénérer les idoles, c'est arracher la fleur vivante pour l'offrir à une image inerte ! Vous vénérez l'idole du seigneur Satya-Narayana [dieu créateur] mais vous ne comprenez pas qu'elle est irréelle, car l'idole est périssable. Le pèlerin est comme la rivière qui s'éloigne de sa source et se perd à jamais. La rivière coule à flots pour se perdre dans l'océan, son eau douce devient alors saumâtre et elle disparaît sans laisser trace. Si comme la rivière vous vous éloignez de votre état originel dans la recherche effrénée de la gratification de vos désirs, vous serez emporté et voué à la ruine. Quand vous retournez à votre origine, la connaissance que vous atteignez est la véritable connaissance du Brahman. Pour acquérir cette dernière, vous devez tout d'abord abandonner toutes les mauvaises habitudes et les tendances que vous avez accumulées aux pieds du maître. Vous les verrez alors s'étioler pour disparaître. Mais vous ne voulez pas vous connaître ! Vous n'essayez jamais de vous voir, vous voulez voir le monde phénoménal [jagat]. Jagat signifie aussi ce qui est terminé, passé. Arrêtez de revenir sans cesse sur le passé. Vous êtes tellement occupés à regarder le monde et à revivre le passé que vous en oubliez totalement le présent. Concentrez-vous sur le présent, c'est tout ce qui importe. Tournez le dos au passé et n'anticipez pas plus le futur . Vous n'avez prise ni sur le passé ni sur le futur.

Les Pandavas et leurs cousins les Kauravas se disputaient la couronne. Une profonde animosité régnait entre eux. À dessein les Kauravas entraînèrent leurs cousins dans l'enceinte d'une maison qu'ils incendièrent. Les Pandavas ne durent leur salut qu'à l'habileté de l'un des leurs, Bhimasena, le fils du vent [vayu]. Comme les Pandavas, vous avez été entraîné dans l'illusion du monde et vous êtes piégé dans ses labyrinthes. Hanté par le passé ou dans la crainte du futur, vous vous retrouvez prisonnier des filets de l'illusion. S'échapper étant impossible, vous êtes condamnés à mourir. Votre seul recours maintenant c'est le maître, il est le rédempteur. Ses seuls conseils vous mettent hors de danger.

La compréhension de Soi-même rend omniscient et Éternel. Alors seulement, on connaît la création de l'univers, son équilibre et sa destruction. Nous comprenons le tout, car nous sommes la connaissance même. Nous observons que nous sommes la manifestation de la connaissance. Quand notre être profond, notre existence, brille de la connaissance, notre suffisance vole en éclats. Le sens aigu de notre importance est réduit à néant.

Au temple nous tournons autour de la statue de Shiva [le dieu de la destruction et de la dissolution] dans l'intention de plaire à la déité et de nous élever jusqu'à elle pour parvenir à l'état de Shiva. Dans le sens des aiguilles d'une montre, nous faisons tout d'abord la moitié d'un tour, puis nous revenons sur nos pas jusqu'à notre position initiale, puis nous reprenons dans le même sens jusqu'à ce que l'autre moitié soit parcourue. Enfin, nous revenons encore à la position initiale. Ceci est bien entendu symbolique : parcourir la moitié d'un cercle dans le sens des aiguilles d'une montre signifie œuvrer dans le but d'atteindre la connaissance. Mais au final, cette connaissance aussi doit être éliminée de manière à ce que l'ego ne puisse pas resurgir, voilà la signification du parcours de la deuxième moitié dans le sens inverse. Le tour complet de Dieu signifie que la créature mortelle est transfigurée en Shiva immortel.

Dans la pratique, le maître explique tout, mais vous devez vous abandonner à lui. Acceptez et pratiquez ce qu'il vous dit, la connaissance de Soi s'ensuivra automatiquement. Cette connaissance possèdera encore malgré tout des réminiscences d'ego qu'il conviendra d'éliminer complètement. Seulement ceci une fois accomplit, vous êtes transfiguré en Shiva, l'immortel.

Le soleil ne sait pas quelle heure il est, si c'est le matin, l'après-midi ou le soir, il ne sait même pas ce qu'est un jour. C'est nous qui l'avons décidé, de plus nous l'avons déterminé en fonction de notre tête ! Midi est le moment de la journée où le soleil est juste au-dessus d‘elle. Mais le soleil n'est pas limité par le temps, tout comme le Brahman [l'Absolu immuable et Éternel] n'est pas limité par l'espace. Le Brahman ne peut être défini en termes d'espace, il n'appartient à aucun lieu en particulier, il est omniprésent. Il est plus petit que la plus petite des choses et plus grand que la plus grande ! Il est parfait et se suffit à lui-même, mais ce que vous êtes réellement est antérieur à Brahman et le dépasse infiniment.

"La créature mortelle qui appartient au monde est une partie de moi, le Soi immortel." [Bhagavad Gîta] "C'est parce que je suis, que le mortel existe, il m'est redevable, à moi, le Soi, de tous ses pouvoirs." L'impulsion de son pouvoir limité vient du pouvoir illimité du Soi. D'où la mangue tient-elle ce goût si suave si ce n'est du Soi ? Dès que vous comprenez et expérimentez que vous êtes le Soi, le sentiment d'être ceci ou cela s'évanouit totalement. Le Soi est altéré lorsqu'il revêt la forme mortelle. Les premiers pas sur le chemin spirituel débutent par la répétition du Naam mantra que donne le maître. Au sens littéral, naam signifie : je [l'ego] ne suis pas. Le maître nous donne un mantra tout en nous expliquant : "Je n'existe pas." De cette source jaillira la Vérité Ultime.

L'origine des Écritures sacrées des Védas n'est pas humaine ; elles ont été directement révélées par l'Être suprême, Brahman. On les appelle Shruti : "Ce qui est entendu." Sarasvati est la déesse de l'apprentissage du savoir, elle est la mère des Veda. C'est pour cela qu'on lui rend grâce avant d'entamer toute étude spirituelle. Vous devez lui rendre hommage en la vénérant pour bien entamer votre étude, car rappelez-vous que ce qui est bien commencé est déjà à moitié accompli ! Vénérez, en vous transformant vous-même en l'objet de votre vénération. Y a-t-il meilleure façon de vénérer la mère des Védas que d'écouter et d'entendre la parole du maître ?

Grâce est enfin rendue à Sarasvati, la déesse de la connaissance, lorsque le disciple ayant atteint la réalisation de Soi, commence lui-même à dispenser cette connaissance. Mais pour cela, il doit d'abord avoir entendu et mis en pratique l'enseignement du maître. C'est la seule façon d'apprendre que le seul et unique embrasse l'univers entier. Qui est le véritable dévot de la déesse Sarasvati ? C'est celui qui est tout ouïe, totalement absorbé dans l'écoute du sermon. Ce qui est entendu ne s'enracinera en lui que de cette façon. Le maître n'est satisfait que lorsque vous mettez en pratique ce qu'il vous a enseigné.

Les quatre corps [manifestations] du maître que le disciple perçoit et expérimente sont les suivants : Le premier est le corps physique visible du maître, le deuxième corps est l'expérience et les fruits que le disciple retire de la pratique de la méditation du mantra. Le troisième est la capacité à voir par lui-même si les signes de ce qu'il a acquis, alors que l'enseignement du maître grandit en lui, coïncident avec ceux du maître. Le quatrième corps du maître est la connaissance qu'acquiert enfin le disciple. Le maître est le seul qui peut l'aider à traverser et à surmonter les deux phases de la vie : celle du monde et celle du chemin spirituel. Votre unique refuge est aux pieds du maître, il est votre base. Le mantra et son enseignement sont les véritables "pieds du maître". Dans le monde spirituel, seules existent deux entités : le maître, qui est la connaissance incarnée et le disciple, qui, étant aveugle et ignorant, ne peut agir que sur les indications du maître. Le maître l'élève jusqu'à lui en l'aidant à assimiler la connaissance qu'il dispense. On doit donc écouter la parole spirituelle, méditer et réaliser l'unité avec le Soi. Tout ceci est dit dans le but d'inciter l'être ignorant à emprunter le chemin du disciple.

Ne dites pas : "Je suis le corps", mais dites plutôt : "Je vis dans le corps." Le propos de cet exposé est d'aider l'ignorant qui pense : "Je suis le corps", à se libérer. Bien que vous soyez le Soi, vous persistez à croire que vous êtes cette petite créature, d'où l'émergence de la conscience du corps. C'est pour vous convaincre que vous n'êtes pas seulement un corps, que je vous parle et je vous conseille, la connaissance du Soi m'inspire à vous délivrer ce message.

Si le Soi n'illumine pas l'intelligence de l'homme, ce dernier reste dans l'ignorance. D'abord, la conscience interne prend forme, et c'est ensuite que l'impulsion de la parole surgit. Cette conscience interne est la fontaine de la connaissance. L'impulsion première de la parole y demeure sous une forme subtile, ensuite elle surgit du nombril pour se manifester. Un concept jaillit dans la conscience et l'impulsion de la parole, issue de l'état latent, assume maintenant une forme plus définie. Puis elle progresse vers le cœur et sa forme se précise, mais elle n'est toutefois pas encore audible. À ce stade on l'appelle Pashyanti [un son qui se développe en direction du visible]. Au stade suivant, le concept se transforme en conviction, et parallèlement la parole s'élève jusque dans la gorge et le son devient audible mais pas encore articulé. Ce murmure est nommé Madhyama. C'est l'articulation ténue du concept. Tandis que la conviction prend forme et se manifeste, le monde illusoire surgit simultanément. Maintenant la parole atteint les lèvres, elle est entièrement formée et son expression parfaitement audible. À ce stade, elle est Vaikhari.

Le véritable dévot est celui qui s'immerge totalement en Dieu, la séparation entre le "je" et le "vous" est illusion. Si vous rencontrez le guide qui vous dévoile la nature éphémère et futile du désir pour les choses du monde, vous réaliserez que l'existence mondaine est sans valeur. Vous serez alors détaché. Qu'est-ce que le détachement ? C'est le sentiment que tout, du plus insignifiant comme une brindille d'herbe par exemple, jusqu'au créateur lui-même, le seigneur Brahma, est irréel.

Vénérez le Soi comme la femme dévouée vénère son mari. Ne vénérez rien ni personne d'autre ou cela vous conduira à l'infidélité et votre vénération sera feinte. Le septique se demande toujours comment le divin Brahman pourrait-il être identique à l'individu limité et mortel. L'ignorant en proie à ces doutes finit par conclure qu'il est impossible que le Brahman s'avilisse en devenant une créature mortelle. Pour corriger cette notion erronée, vous devez écouter attentivement la parole spirituelle et y réfléchir profondément. Votre intérêt pour la parole du maître doit être si intense que cela en devient une obsession et votre pratique doit également être soutenue. C'est alors seulement que l'expérience suivra. Le maître opère un changement radical, une transformation incroyable de notre condition misérable de mortel [jiva] en Shiva immortel. Il nous élève à un état supérieur. Comme vous avez oublié votre véritable nature, vous êtes affligé d'une maladie : la maladie de l'existence mondaine.

Il y existe deux obstacles majeurs à votre progrès spirituel : le premier est la notion d'impossibilité : "Je ne peux pas être le tout puissant, c'est impossible, il est impensable que je puisse être le Soi !" Le deuxième, est l'idée bien ancrée de croire que l'on est le corps : "Comment est-ce possible que tout d'un coup je ne sois plus le corps ?"

Pour vous aider à atteindre l'océan de félicité et à vous immerger en lui, le maître a élaboré une méthode en trois phases :
– Pramata [l'aspirant, le sujet connaissant] : celui qui cherche une preuve.
– Prameya [l'objet de connaissance, la théorie] : l'hypothèse : "Je suis Parabrahman" qui doit être prouvée par la réalisation de Soi.
– Pramana [la preuve] : Vous devez ici vous défaire des deux phases précédentes qui, à ce stade sont devenues illusoires. La seule méthode à suivre pour obtenir une preuve consiste à écouter la parole spirituelle et à la méditer profondément jusqu'à l'obsession. Être obsédé par sa recherche est le signe d'un désir intense d'atteindre la Réalité finale.

Répétez : "Je ne suis pas le corps" des centaines de fois ! La répétition d'un acte de nombreuses fois finit par le rendre naturel car, comme vous le savez, l'habitude est une seconde nature. Vous serez alors totalement possédé par le désir intense de l'expérience directe ; d'expérimenter le Soi par vous-même. Quand l'obsession pour le Soi est telle, l'expérience est certaine de se produire, vous avez alors accès à la perception "directe".

Pourtant, vous êtes dévoré par l'inquiétude et le tourment qui vous harcèlent sans relâche, et ceci pour la seule raison que vous vous êtes identifié au corps. Les cinq éléments qui constituent le corps ont aliéné le Soi ; ils doivent donc être maîtrisés. Laissez le sentiment : "Je ne suis pas le corps" grandir en vous. Avant de manger un fruit vous le pelez, c'est l'intérieur que vous consommez, mais quand il s'agit du fruit de l'homme vous ignorez totalement son cœur pour ne vous concentrer que sur l'apparence extérieure, le corps grossier.

Abandonnez l'orgueil que vous nourrissez pour ce corps et cherchez qui vous êtes avec détermination et persévérance en éliminant au passage tout ce que vous n'êtes pas. Votre mental et vos désirs font obstacle à la recherche de votre nature véritable. Le mental n'est qu'une accumulation de mémoire des expériences passées et de désir, lequel consiste à entretenir leur souvenir dans l'espoir d'en jouir encore et toujours. Pour vous libérer du mental vous devez le réorienter vers le Soi, en détournant votre attention des désirs. Quand le but du mental est pur, il devient pur lui-même. C'est le seul remède pour se libérer du mental. Vous n'atteignez le détachement que lorsque votre attitude est ferme envers les désirs et que votre attention est réorientée du désir vers le Soi.

C'est seulement lorsque vous vivez dans la constante félicité du Soi que plaisirs et douleurs ne vous affectent plus. Lorsque l'on dit que le seigneur Rama prend forme dans la matrice de sa mère Kaushalya [la dextérité], cela signifie que Rama, le Soi, s'épanouit en ceux qui écoutent attentivement les conseils du maître et les appliquent avec justesse et dextérité à la réalisation de Soi.

Alors que les objets excitent les sens, l'Atman [le Soi] pressent que le plaisir est dans leur sillage. S'étant oublié lui-même, il est stimulé dans leur poursuite par le désir de les posséder. Le Soi, qui par nature est pur, se cristallise en concepts et convictions qui le rendent impur, il prend alors forme mentale. Ces désirs ne sont que concepts conçus par le Soi via le mental. Ainsi le mental et les pensées qu'il produit ne sont que le Soi. Ayant produit ces pensées, le Soi se lance à leur poursuite.

Le Soi est appelé pur avant que les concepts ne surgissent, mais dès qu'un concept jaillit, on l'appelle "mental". Puisque les "dix sens" sont à l'origine de cette déviation du Soi, ils doivent être vaincus, et pour cela vous devez être le seigneur Rama, le vainqueur de Ravana, le monstre à dix têtes [les dix sens]. [Dans l'épopée du Ramayana, le démon à dix têtes Ravana ne peut être vaincu par les armes, car si l'une de ses têtes est coupée elle repousse aussitôt. Seule la compréhension que le démon n'existe pas peut le vaincre.] Le Seigneur Rama est omniprésent, il embrasse l'univers entier, il est le tout-puissant, l'origine même de tous les pouvoirs. Il prédomine parmi les dieux, il est Atmaram, celui qui se réjouit en lui-même, le Soi. De lui s'élève le pouvoir imaginatif qui prend spontanément la forme de concepts qui, à leur tour, vont le distraire et le divertir. Son attention est alors captivée par ces concepts et détournée de lui-même. Aussitôt son attention divertie, les concepts se précipitent, et d'Atmaram il devient l'Atman, altéré, absorbé dans le processus conceptuel. Ces concepts prolifèrent et enveloppent le Soi pour finir par le recouvrir ; le Soi est alors défini comme "mental". Les concepts ayant une forme précise, le monde illusoire est né. Ainsi, le monde perçu et vécu par l'ignorant n'est autre que l'extension de l'imagination projetée par le Soi. C'est une illusion, un simple vagabondage du Soi, rien de plus.

Au cours du processus de développement du mental, le Soi commence à imaginer les sens et, peu à peu, ces fantasmes se cristallisent en convictions. Maintenant, seul un grand bouleversement pourra rétablir le Soi et permettre de passer au crible du discernement sa production fantasque. Ce grand bouleversement est appelé "éveil", ce qui signifie se rappeler de Soi-même. Ainsi, celui qui comprend que le monde est illusion est le conquérant du monde. Il est Dieu, le tout-puissant, le vainqueur, ou tout autre nom que vous choisissez de lui donner.

Dans les Purana [textes mythologiques], le mental est symbolisé par le personnage de Narada, un grand sage, dévot de Vishnu. Il provoquait habilement toutes sortes de situations pour convaincre l'homme de prendre le chemin de la dévotion, les aidant ainsi à atteindre la réalisation de Soi. C'est par un manque singulier de discernement que le Soi se tourne vers le royaume des concepts. Des ondes de concepts s'élèvent alors en Lui et c'est ainsi que naissent les désirs. Tandis que nous sommes concentrés sur la gratification de ces désirs, vague après vague les concepts surgissent et nous noient dans l'illusion. Donc le Soi est limpide et paisible lorsqu'il n'est pas altéré ni obscurci par les effluves des concepts que l'on appelle mental ; l'Atman altéré est le mental.

Pourquoi vénérons-nous l'idole ? Elle ne possède, en fait, rien de particulier, tout ce qui la constitue n'est qu'apparence extérieure, l'intérieur est vide. De la même façon il n'y a rien à l'intérieur de votre intériorité, qui en d'autres termes, est parfaitement paisible. Vous êtes Dieu. Maintenez-vous en cette paix intérieure, ne permettez pas qu'elle soit troublée. Une idole brisée, ou seulement abîmée, ne peut être vénérée. Il y a une cassure dans l'état naturel et la paix profonde est altérée, vous ne pouvez donc plus être considéré comme Dieu.

Quand vous vous concentrez sur votre but, qui est le Soi, et que votre mental est fixé sur le mantra donné par le maître, vous êtes transfiguré en Lakshman, le bien-aimé du seigneur Vishnu, le Soi. Lakshman est la combinaison de Laksha, le but, et de manas, le mental. Restez tel que vous êtes dans votre état naturel, non troublé par les pensées, c'est l'état de samadhi. "Abandonne tout devoir et dédie ton être à moi seul" dit le seigneur Krishna dans la Bhagavad Gîta [chap. 18 verset 66]. En abandonnant tout, c'est à dire les pensées, tu médites sur moi, reste là, alors, tu es celui qui fait son véritable devoir.

Maintenant que la connaissance du Soi vous a été donnée et que les saints vous assurent de la réalisation, il ne tient plus qu'à vous de passer à la pratique. Laquelle est nécessaire pour que cette connaissance du Soi s‘enracine. Il faut donc tout d'abord, développer son intérêt pour le discours spirituel, se prendre de passion pour l'écoute de la parole du maître.

Il y a trois étapes à franchir sur le chemin de la non-dualité du Brahman :
– Je suis le Brahman : l'homme ordinaire est le Brahman même.
– Tout est le Brahman : toute la création est véritablement le Brahman.
– Il n'y a que le Brahman : le Brahman est en tout et partout, rien n'existe à part lui. Lui seul est.

Parallèlement le discernement s'exerce sur trois phases :
– Discerner le Soi de l'illusion
– Discerner l'Éternel du temporel
– Discerner l'essence première de la non-essence

Que veut-on dire par "essence première" ? Il s'agit du Brahman, la connaissance non altérée par les concepts, alors que par "non-essence" on entend l'Atman étroitement associée aux concepts, cependant, l'Atman lui-même est un concept, car dire : "Je suis l'Atman" est encore un concept. Ainsi l'Atman n'est pas réel car il est lié au corps. C'est seulement en comprenant que vous n'êtes pas le corps que vous êtes transfiguré en l'Éternelle Réalité, la Vérité Ultime, le Paramatman.

Vous devez être très attentif lorsque vous écoutez l'enseignement sur le Soi, attentif au point d'être totalement captivé, absorbé en lui. Quand vous vous perdez en lui vous devenez le Brahman. L'étude des Écritures est vaine si vous ne reconnaissez pas que vous n'êtes pas le corps, que vous êtes autre que lui. Votre pratique consiste à suivre les indications établies par les saints. Ce que l'on entend par "rester en compagnie du maître" c'est d'être dans le souvenir constant de sa parole, puis de la mettre en pratique.

Ecoutez attentivement la philosophie du Vedanta, comprenez-la bien et mettez-la en pratique ; l‘expérience ne manquera pas de s‘ensuivre. Les trois expériences : l'expérience décrite par le maître, celle décrite par les Écritures et enfin votre propre expérience, doivent concorder.

Toutes les Écritures s'accordent à dire que le péché c'est de s'identifier au corps, de dire : "Je suis le corps." Elles concourent toutes à détruire la perception de la dualité. La dualité fait apparaître uniquement tout ce qui n'est pas le Soi. Et ce qui est autre que le Soi n'est qu'un tourment sans fin, un cortège de misères et de souffrances. La connaissance de Soi a été négligée depuis si longtemps qu'elle a été oubliée. Cette connaissance doit être recherchée, puis une fois acquise, il faut l'établir fermement en soi et la consolider par une constante réflexion. Toute tendance négative doit être débusquée, analysée et rejetée tandis que les qualités positives seront cultivées. L'attention au discours spirituel, la contemplation profonde et soutenue des préceptes qui en découlent et la détermination à suivre les conseils du maître, conduiront à la perception directe, à l'expérience divine. Cela qui ne peut être perçu doit devenir notre but, notre méditation. C'est cela la concentration, dhyana. Acceptez : "Je suis sans attribut et sans forme", réfléchissez-y constamment, retournez-le dans tous les sens jusqu'à ce que cela devienne une conviction [dharana]. Immergez-vous en elle, c'est cela le véritable sens de la méditation. C'est à cette condition seulement que l'on réalise ce qui est au-delà du royaume des mots. Le mental et l'intellect sont des obstacles à la réalisation de Soi. Le Soi demeure au-delà mais tout près du domaine mental.

Aux pieds d'Atmaram se trouvent tous les lieux sacrés
Il est éternellement présent dans le battement de ton cœur
Mais hélas ! Si tu le cherches et le pries ailleurs
Tu te perdras en chemin, dit Dnyanadeva

Atmaram, le seigneur de la connaissance réside dans votre cœur. Ceux qui vont de pèlerinage en pèlerinage ne le connaissent pas, ils sont maudits par ces lieux saints mêmes qu'ils hantent. En clair, ils n'atteindront jamais l'illumination. La seule Vérité dans ce monde, c'est la Réalité Finale. Vous ne dites la Vérité que lorsque vous parlez du Soi, la Vérité Éternelle. Les Écritures disent que la Vérité ne consiste pas à affirmer des faits. Elles disent également qu'elle réside juste derrière les limites du mental et de l'intellect.

Quelle que soit la Vérité que vous croyez énoncer, ce que vous dites est faux et voué à l'échec parce que soumis aux cinq éléments, le corps grossier. Celui-ci est corrompu par les désirs et ne peut donc être vrai. En fait, vous ne pourrez atteindre la Vérité que si vous abandonnez le corps grossier.

Avoir une forte aspiration pour la Vérité est certainement bénéfique, il s'agit du premier pas vers la réalisation de Soi. La puissance de la concordance des trois données que sont l'être humain, l'aspiration propice et l'enseignement d'un véritable maître, manifeste un phénomène que l'on appelle le seigneur des trois mondes. Vous atteignez le royaume divin par la simple obéissance aux préceptes du maître, ou plutôt, en vous immergeant dans sa parole et en laissant de coté tous les plaisirs des sens.

Les Écritures précisent que pour s'unir au Soi, il faut éliminer la conscience altérée, c'est à dire la conscience individuelle [chitta]. Le mot "éliminer" a été mal compris, car on le prend généralement dans le sens d'une opposition à la conscience individuelle [virodha]. L'opposition ayant remplacé l'élimination explique pourquoi l'élimination de la conscience individuelle [nirodha] a été placée dans un contexte de lutte. Ce contexte a mené à la création des pratiques d'austérité [le jeûne par exemple] et des pratiques physiques telles que les exercices de respiration ou la rétention des sens, lesquelles ont pour résultat de faire perdre de vue le but, l'unification au Soi. Pour le réaliser on doit tout d'abord comprendre ce qu'est le mental. C'est à cause de l'ignorance que les concepts s'élèvent dans l'Atman, faisant de lui le mental. Les concepts se déploient sur l'Atman, à la façon dont les vagues se déroulent à la surface de l'océan. Celui qui se perd dans l'observation des vagues est piégé dans sa propre contemplation et oublie l'océan. Les concepts s'élèvent parce que l'on échoue à discerner le mental de l'Atman, lequel devient alors comme invisible. Le mental est, en fait, une partie de l'Atman. Votre attention est constamment rivée sur les concepts et donc sur le mental mais si vous vous concentrez sur l'Atman, vous vous immergez en lui.

Maintenant, voyons ce que signifie l'élimination du mental. Dès que vous commencez à vous concentrer sur l'Atman, vous vous immergez en lui, les concepts n'apparaissent plus et ils sont étouffés ; c‘est de cette façon que l‘on élimine le mental. Quand il disparaît, vous êtes uni au Soi. Le but est atteint. En fait c'est l'harmonie avec le Brahman qui doit être réalisée et cela, par l'élimination de toutes les pensées.

On ne doit pas s'opposer activement aux pensées. Par l'opposition [virodha], on ne fait que renforcer notre concentration sur elles, et dès qu'il y a une faille dans notre opposition, elles resurgissent avec une vigueur décuplée. Ainsi, soyez celui qui regarde passivement et concentrez-vous sur le Soi ; les pensées mourront alors petit à petit. Vous êtes serein désormais sans irruption de concepts en vous. C'est cela l'élimination, nirodha. Les concepts ne décroissent pour disparaître complètement que quand la relation du mental [qui est un subalterne] avec l'Atman est comprise.

Le mental a leurré plus d'un être formidable
Mais il est un serviteur pour le maître qui a atteint la Réalité.


SATSANG  DU  14  JUIN  1929


Celui qui transcende la connaissance du monde matériel atteint la perfection. Les sciences du monde, celles des cinq éléments, ne vous permettent pas de l'atteindre. Si l'on explore ces sciences, on y trouvera facilement des imperfections puisque par nature les sciences du monde sont imparfaites. Ce n'est pas le cas de la science du Soi car quand vous l'avez accomplie on ne peut trouver de faille en vous. Celui qui a accompli la perfection a pour demeure le royaume des cieux.

Le sage a une approche spontanée de la vie. Ce qu'il fait bien sûr ne va pas dans le sens ordinaire parce qu'il agit sur la base du Soi qu'il a accompli. Mais ce que l'on voit chez tous les êtres réalisés c'est qu'ils agissent en accord avec leurs paroles. C'est pour cela que ce qu'ils ont dit hier sera toujours vrai demain, ce qui n'est pas le cas des connaissances du monde matériel. Glaner des connaissances de seconde main et imiter, c'est tout ce que l'ignorant peut faire ! Il ne pense pas avant d'agir et se contente d'imiter stupidement. Il prend le relais là ou un autre ignorant s'est interrompu et même si rien n'est établi durablement il fera comme son prédécesseur.

L'aspirant embarque pour un pèlerinage vers le monde de l'au-delà des apparences. Ce monde n'est connu d'aucun être vivant puisqu'il ne fait pas partie du monde manifesté. Vous devez juste abandonner vos désirs et vous tenir comme un roc au milieu d'une foule qui transpire le désir ! Par ignorance, les gens croient que le monde de l'au-delà est un autre monde et qu'ainsi ils ne pourront jamais l'atteindre.

Vous voyagez à perpétuité dans un train qui s'arrête fréquemment pour différentes naissances jusqu'à ce que vous arriviez au terminus qui est la naissance humaine. C'est ici que vous pouvez arriver à votre destination, la réalité. Si vous travaillez à votre propre bien, en essayant d'acquérir la connaissance pour atteindre la réalité, vous descendez du train. Si vous ne le faites pas, vous continuez votre pèlerinage sans fin à travers nombre de naissances et de morts. Alors, réveillez-vous et travaillez à votre but ! Pendant toute votre existence vous oscillez entre bonnes et mauvaises actions, mais même si vous avez nombre d'actions justes à votre actif, il n'en résultera qu'une renaissance car ces actes ont été faits dans l'intention d'en retirer un bénéfice matériel ou du moins tangible. Le désir est la cause de la naissance et vous ne pourrez échapper à cette spirale des naissances et des morts que par la connaissance.

Durasha signifie "mauvais désir" [du, autre ; asha, désir], c'est le désir pour autre chose que le Soi. Le fruit que le disciple doit désirer n'est pas celui qui rassasie la faim, c'est celui de la connaissance qui le rendra immortel. Vous êtes enchaîné à l'illusion comme le boeuf est attaché à la roue du moulin. Comme lui vous tournez en rond, attaché à la roue des naissances. Les sages sont là pour mettre fin à votre errance dans le cycle des naissances. En abandonnant le monde vous ouvrez les portes du royaume de la connaissance.

Pourquoi errer d'un lieu sacré à un autre quand vous avez 108 lieux saints près de votre coeur [il y a 108 lignes d'énergie qui convergent vers le chakra du coeur] ? L'homme mène une existence aussi futile que celle du buffle qui passe son temps à manger !

Le Soi est la seule chose qui importe mais, comme le buffle, vous vous concentrez sur quelque chose qui a aussi peu de valeur que le corps et vous passez votre vie, qui est si précieuse, à soigner son apparence et à satisfaire ses désirs. Oubliez le corps et efforcez-vous d'atteindre la connaissance parce que sans elle vous n'êtes qu'un cadavre ambulant ! Vous êtes mort pour le monde quand vous dormez. De même, alors que vous êtes dans l'état de veille, soyez mort pour le monde.

La naissance et la mort sont les conditions du corps grossier. Ce corps grossier n'est pas réel, mais vous y accordez une importance démesurée parce que vous le croyez vrai. Ne soyez pas le fou qui se donne en spectacle au festival de Shimga. Déguisé en ours, il se comporte comme un ours : cet homme serait pris pour un fou dans la vie quotidienne ! Vous portez toute votre attention au corps et vous en devenez esclave car vous oubliez que vous êtes le Soi qui est à la base même de ce corps. Vous le cajolez comme l'ours du spectacle cajole ses petits. N'êtes-vous pas devenu fou ?


SATSANG  DU  25  AVRIL 1928


La vie dans ce monde est pleine de souff rances et c'est folie que de croire qu'il suffi t d'y développer des moyens habiles pour atteindre le bonheur. Dans le Dasbodh il est dit que le plus grand des fous est celui qui croit pourvoir atteindre le bonheur dans ce monde. L'existence temporelle est le réservoir même de la souff rance, aussi Swami Ramdas disait-il : "Il n'y a pas souff rance plus atroce que celle subie par l'homme du monde."

Dans les aff aires du monde quand on décerne un diplôme à quelqu'un, c'est un fou qui honore un autre fou. C'est ainsi parce que celui qui croit connaître ne connaît rien, il est totalement ignorant du véritable accomplissement qui ne concerne que le suprême. Comment pourrait-il même rencontrer Vishnu [la connaissance] qui est la source du bonheur alors que l'ignorance le recouvre totalement ?

Vous avez obtenu ce corps humain grâce aux actions et aux eff orts méritoires accomplis durant de nombreuses
vies antérieures, mais maintenant, ce même corps doit se parer de la guirlande de la connaissance qui l'honorera du titre du Soi "témoin", celui qui connaît [purush]. Le plus grand des hommes [purush veut dire aussi "homme"] est le Soi suprême parfaitement libre mais pour pouvoir le reconnaître on doit tout d'abord comprendre cette conscience/connaissance. C'est pour cette seule raison que vous avez obtenu un corps humain et non pas pour vénérer les objets du monde né de la manifestation de la nature primordiale [prakruti]. Vous avez oublié votre Soi en tant que témoin et même si on vous appelle "homme" [purush] vous êtes en fait une femme [prakruti] dévouée à la manifestation, mais si cette femme se retourne et se dévoue au témoin [purush], elle est alors le véritable homme, elle devient elle-même ce témoin.

Dans ce monde il y a trois choses qui sont très diffi ciles a acquérir : le corps humain, le désir pur et le véritable
maître. La bonne fortune qui fait que l'on possède ces trois trésors est tout simplement indescriptible. Le corps humain est la terre, le pur désir d'atteindre la réalité est l'eau nourricière, le "je suis" est la graine plantée par le fermier qui n'est autre que le maitre suprême. Quelle récolte merveilleuse lorsque ces trois facteurs sont réunis ! Quand la pensée est juste, peut-on récolter autre chose que la félicité suprême ?

Le corps humain est le sommet de l'incarnation et dans cette incarnation,
le Brahmane est le sommet.
– Dasbodh

Le fruit de l'incarnation humaine que l'on doit s'eff orcer d'obtenir est la connaissance du Brahman. Le véritable brahmane est donc celui qui connaît le Brahman et non pas celui qui n'a de brahmane que le nom. Ce dernier s'identifi e à son corps et à son nom et c'est ainsi que la réalité suprême [le Soi] devient un homme de basse caste [celui qui s'identifie au corps] . Le Soi qui est si grand devient alors tout petit en devenant un expert dans les choses du monde. Il faut boire le nectar du Soi pour être un vrai brahmane et lui seul pourra alors avoir autorité sur les Védas [primeauté de l'expérience directe sur les Écritures]. Celui qui s'identifi e au corps n'a pas cette autorité mais si jamais cet homme de basse caste abandonne cette identifi cation au corps et au mental et s'établit dans un pur esprit qui ne contemple que le Brahman, il devient alors le brahmane authentique.

Selon les Védas, un brahmane doit accomplir certains rituels quotidiens. Le matin, quand il se lève, il doit
prendre le bain sacré après s'être purifi er en soulageant son intestin le plus loin possible de sa maison, puis il doit prier et psalmodier le Gayatri mantra. Essayons de comprendre le sens véritable de ces rituels. Dans le Sadachar il est dit : "Ce corps est sale mais ce qui réside en lui est extrêmement pur. Je ne suis pas ce corps car je suis le Soi qui est libre de tout." Cette expérience même est votre purification, c'est la compréhension que votre véritable nature [swarup] est totalement différente du corps. Le corps draine tout un tas d'impuretés comme la naissance, la mort, l'enfance, la jeunesse, la vieillesse, les maladies, la caste et la nationalité, etc. Ces limitations n'ont rien à voir avec celui qui réside en lui. Ce Soi est pur et sans liens, il est même au-delà de la connaissance. Ce que l'on appelle la purification, c'est donc d'avoir cette conviction et d'abandonner la croyance d'être un corps. On dit que cette purification doit être accomplie à l'aube et dans un endroit retiré, de manière à ce que personne ne nous voit. Autrefois, et c'est toujours le cas dans de nombreux endroits aujourd'hui, on devait aller au loin pour faire ses besoins car il n'y avait pas de toilettes dans les maisons, mais il faut bien comprendre le sens subtil que recèle cette injonction de quitter sa maison et d'aller au loin pour se purifier. Cette connaissance "je suis" est cet endroit éloigné de la maison du corps et pour l'atteindre il faut quitter l'identification au corps [à sa maison]. Néanmoins, ce "je suis" ne peux pas connaître le Soi suprême ni aller là où il est.

Le sens profond de la purification c'est donc de voir clairement le quatrième corps qui est celui de la connaissance
[mahakarana]. Cette purification s'accomplie à l'aube quand la lumière du Soi s'élève à l'intérieur. En marathi l'aube se dit prabhata [praba : lumière et ata : intérieur]. La lumière du Soi s'élève et brille à l'intérieur, puis elle se diffuse comme le soleil se lève à l'aube. Quand cette purification s'est opérée en vous, c'est une bonne fois pour toutes, nul besoin de se purifier à nouveau. Vous êtes alors le véritable brahmane mais le soi-disant brahmane qui reste dans la maison du corps et va aux toilettes trois fois par jour puis aussitôt rempli son ventre d'impuretés, doit être considéré comme un homme de basse caste puisqu'il s'identifie au corps

Après cette purification, le devoir du brahmane est de prendre le bain sacré, c'est-à-dire de se baigner dans la
rivière sacrée du Gange qui est la connaissance. Dès que l'on s'immerge dans la rivière de la connaissance, les impuretés du corps et du mental sont lavées, l'identification au corps s'arrête mais il ne suffit pas de se baigner littéralement dans le Gange pour être purifié, ou très rapidement le corps sera recouvert de saletés à nouveau. Le troisième devoir du brahmane est la prière que l'on appelle sandhya. Pour accomplir sa prière dans un esprit juste, il ne suffit pas de répéter le Gayatri mantra à tout va mais il s'agit de distinguer clairement l'espace qui est présent entre chaque action, chaque mot et chaque pensée. La lumière du Soi brille dans cet espace et maintenir continuellement son attention dans cet espace est la manière correcte de chanter le Gayatri mantra. La pratique de cette prière implique la compréhension du sens profond véhiculé par chaque mot du Gayatri mantra et la vérification par sa propre expérience que la lumière du Soi réside dans cet espace. Si on ne fait que répéter ce mantra sans en comprendre le sens, on n'en retirera rien

Tous les mots et toutes les affirmations que l'on fait sont de la nature du mantra. Si l'enfant demande à sa
mère : "Apporte moi de l'eau", c'est un mantra qui une fois prononcé fait que l'eau va apparaître. N'est-ce pas là le pouvoir du mantra ? La demande exprimée met tout simplement la mère en action et l'eau apparaît, si elle n'avait fait que répéter : "Apporte-moi de l'eau, apporte-moi de l'eau" l'enfant n'aurait jamais obtenu son verre d'eau. C'est quand elle a compris le sens de la phrase [ou du mantra] qu'elle a pu agir et accomplir la tâche et que l'enfant a pu avoir l'expérience directe de l'eau. De même si nous comprenons le sens interne du Gayatri mantra et que nous agissons en conséquence, nous aurons l'expérience directe du Soi. Diyo yo nah prachodayat cette dernière partie du Gayatri mantra signifie : "ce qui illumine notre esprit". La prière bien accomplie consiste à comprendre celui qui illumine notre esprit.

Sat-chit-ananda est aussi un mantra car dans l'union de la conscience, de l'êtreté et de la félicité on atteint la
compréhension du Soi suprême et en ce sens on peut dire qu'il s'agit du mantra source [Gayatri mantra]. On a déjà expliqué cet état du sat-chit-ananda. Par le biais de ce mantra ou de celui du Shivoham, ou Hari OM…, le chercheur atteindra son but dès qu'il reconnaîtra cet espace entre les pensées qui s'élèvent et disparaissent. Cet espace est la source et le support de la pensée, il est "l'art de la connaissance" [le logos ou le pur sattva guna de la connaissance]. le chant correct du mantra est accompli lorsqu'on atteint cet espace indivisible et omni-pénètrant, perceptible entre deux pensées. Cet espace détruit l'identification au corps et celui qui accompli cette prière avec cette compréhension, atteint le bonheur suprême; il est le véritable brahmane.

Après avoir accompli ses prières, le brahmane se doit de faire ses louanges à Dieu [puja]. Qui est Dieu et que
signifie "louer Dieu"? Cela nous devons le savoir. Louer Dieu c'est comprendre le "je suis" et garder le mental absorbé dans cette connaissance. Vous devenez Shiva en louant Shiva. La manière juste de louer Dieu est d'atteindre l'union avec lui et de se maintenir ensuite dans le Soi sans pensées. C'est cela la véritable dévotion. Rester en permanence dans ce mouvement de la connaissance qui est "je suis en tout et partout" est le devoir qui incombe au brahmane. Et si l'on a obtenu un corps humain c'est dans le but d'accomplir cette connaissance du "je suis", connaissance qui transforme l'homme en "brahmane". Occuper le corps et l'esprit à de vaines actions et de vaines histoires, comme jouer aux cartes, se laisser captiver par les comédies et tous les divertissements possibles est un gaspillage terrible du temps qui vous est imparti, car vous oeuvrez contre vous-même. Un écrivain anglais affirmait que "le temps, c'est de l'argent", ce qui veut dire qu'il faut "protéger" chaque moment de notre temps. Comme un homme devient riche en épargnant chaque sou ou comme le goutte à goutte finira par remplir un grand bassin, si on ne gaspille pas notre temps et que chaque moment est absorbé dans la pensée "je suis", on est assuré d'atteindre Dieu et le but suprême qui est de se connaître. Quand vous allez au marché pour acheter un bouquet de coriandre, vous passez en revue tous les étals avant de sélectionner le moins cher, vous ne voulez pas dépenser un sou de trop. Le temps c'est exactement comme l'argent, si on n'est pas vigilant il nous file entre les doigts. Si vous ne voulez pas être pétri de regrets à la fin de votre vie, imprégnez-vous de l'importance de ne passez aucun moment sans faire le bhajan de Dieu, c'est-à dire sans l'attirer à vous. Ensuite on se doit d'accorder nos actions à notre compréhension. Des milliers de sages ont répété cela ils l'ont chanté et même crié dans les oreilles des hommes, mais qui écoute ? S'ils ont des oreilles pourquoi ne peuvent-ils pas entendre ? Mais leurs oreilles sont déjà pleines des chansons, des histoires, des drames et des lamentations du monde. Y reste-t-il une place pour accueillir la parole des sages ?

Dans ce monde, il y a quatre genres d'oreilles [d'attentions]. Certains ont des oreilles de serpents, c'est à dire qu'ils
n'en ont pas. Ils se meuvent sur leurs estomacs tout comme les serpents. Ils n'ont pas un seul instant à consacrer à l'écoute de la parole du sage car ils sont trop occupés à remplir leurs ventres. La connaissance en eux n'est dirigée que dans ce but. À cause de leurs désirs égoïstes, ces "reptiles" totalement identifiés au corps n'ont aucune connaissance de leur devoir envers le "je suis" et n'hésitent pas à mordre quiconque se trouve sur leurs chemins.

D'autres ont de petites oreilles comme celles des singes et leurs intellects n'est pas plus développés. Leurs petites
oreilles n'entendent que les sujets insignifiants et étriqués du monde et leur connaissance sautille de ci, delà comme le font les singes. D'autres encore ont des oreilles longues comme celles des ânes, ils ont pour habitude d'écouter d'interminables histoires des mondes étranges et lointains et se complaisent a ressasser le passé. Pendant ce temps, ce témoin [purush] qui réside dans cette connaissance et qui est le plus proche de nous, le plus précieux, reste totalement incompris. Ils ne peuvent pas entendre le chant du "je suis", ni les instructions qui nous permettent d'atteindre l'autre rive. Tout comme les lunettes sont différentes pour les myopes et pour les presbytes, ces longues oreilles ne sont bonnes qu'à entendre les histoires lointaines et ne peuvent pas entendre le "je suis" qui est si proche. Saint Tukaram a dit : "Dans ce corps et avec ces yeux mêmes, je me suis délecté du nectar de la libération." Mais ces hommes ne croient même pas en la libération...

Maintenant, parmi des milliers, il n'y en a qu'un seul qui a la chance d'avoir des oreilles en forme d'éventails
comme celles de l'éléphant. Quel est l'intérêt de ces éventails ? He bien, quand on utilise un tamis habilement, la balle du blé est éventée et seul le grain, la partie comestible, est conservé. De même ces oreilles éventent l'insignifiant et l'insipide pour ne retenir que l'essentiel. Cet homme pourvu de cette capacité d'entendre, rejette les sujets médiocres et les longues histoires insensées, il accepte l'enseignement du sage et accompli ainsi le but suprême de la vie.

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