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L' AVADHUTA  GITA

TOUJOURS  LIBRE



Que règne la paix et l'amour parmi tous les êtres de l'univers. OM Shanti, Shanti, Shanti.

i. soi | ii. réalité | iii. immortalité | iv. connaissance | v. esprit | vi. l'avadhut | vii. sagesse

'  Avadhuta Gita est attribué au sage Dattatreya. Il le chanta spontanément après s'être purifié par la méditation et avoir été absorbé dans la félicité ininterrompue de la Réalité. Considéré comme l'un des plus grands traités sur l'Advaita Vedanta, certains érudits estiment que le texte remonte à 5000 ans av. J.-C.


Le mot "avadhut" fait référence à celui qui a renoncé à tous les attachements et toutes les connexions au monde, et qui vit dans un état au-delà de la conscience du corps. Il s'est affranchi des soucis et responsabilités, des possessions et de toute position sociale. Il s'est libéré de tout concept et de toute classification qui s'interposent entre lui et sa perception directe de la Réalité. Il ne fait aucun compromis avec l'illusion, il n'offre aucune prise à la séparation, il ne permet à aucun semblant de dualité de s'immiscer dans sa perception directe. Il ne s'identifie ni à son mental ni à son corps, ni aux "noms et formes" et ne reconnaît pas de distinction entre lui-même et le monde qui l'entoure. D'après Dattatreya, un avadhut ne possède pas une apparence ni un style de vie, une religion ou un rôle social particuliers. Il peut se promener tout nu ou être vêtu comme un prince. Il peut sembler pieux ou blasphématoire, ressembler à un ascète ou être hédoniste. Un tel être est la pure conscience sous une forme humaine. Il est la Réalité toujours libre [Brahman].


I.  SOI


1. Par la grâce de l'Absolue Réalité impersonnelle ceux qui cherchent la libération sont avant tout animés par la prédisposition pour la non-dualité qui les libère de la grande peur.

2. Comment pourrais-je saluer le Soi [notre nature véritable] qui est indestructible, qui est tout de félicité, qui en Lui-même et par Lui-même imprègne tout, et qui est inséparable de Lui-même ?

3. Seul, je suis, et toujours libre de toute souillure. Le monde existe en moi tel un mirage. Devant qui m'incliner ? Lecteur, existes-tu ?

4. En vérité, tout est le Soi un, libre de la différentiation et de la non-différentiation. On ne peut pas plus en dire "Il est" qu' "Il n'est pas". Quel grand mystère.

5. Voici la substance du Vedanta ; ceci est l'essence de toute connaissance, théorique et intuitive. Je suis le Soi, par nature impersonnel et imprégnant tout.

6. Cette Absolue Réalité, qui est le Soi en tout, impersonnelle et immuable, semblable à l'espace, pureté même par nature, véritablement, véritablement cela je suis.

7.
Je suis pure connaissance, impérissable, Infinie. Je ne connais ni joie ni peine ; qui peuvent-elles bien toucher ?

8. Les actions du mental, bonnes et mauvaises, les actions du corps, bonnes et mauvaises, les actions de la voix, bonnes et mauvaises, n'existent pas au sein du Soi. Je suis le nectar qui est connaissance Absolue ; par delà la portée des sens je suis.

9.
Tel l'espace, l'esprit embrasse tout. Je suis au-delà de l'esprit. L'esprit ne saurait exister indépendamment de la Réalité.

10.
Comment peut-on dire du Soi qu'il est manifesté ? Comment peut-on dire du Soi qu'il est limité ? Je ne suis qu'existence ; ce monde objectivé entier je suis. Plus subtil que l'espace même je suis.

11.
Connais le Soi en tant qu'Infinie conscience, évident de soi-même, au-delà de la destruction, éclairant tous les corps de façon égale, toujours rayonnant. En lui, ni jour ni nuit.

12.
Connais le Soi en tant qu'un, toujours le même, immuable. Comment peux-tu dire : "Je suis celui qui médite et voici l'objet de la méditation" ? La perfection pourrait-elle être divisée ?


13. Toi, le Soi, n'es jamais né et tu n'es jamais mort non plus. Le corps n'a jamais été tien. Les Écritures antiques ont affirmé maintes et maintes fois : "Tout ceci est Brahman [la Réalité]."

14. Tu es l'entière Absolue Réalité, libre de tout changement, identique au-dedans et au-dehors, félicité Absolue. Ne cours pas ça et là comme un fantôme.

15. Ni unité ni séparation en toi, ni en moi. Tout est le seul Soi. "Je", "tu", le "monde" ne possèdent pas de véritable existence.

16. Les facultés subtiles du toucher, du goût, de l'odorat, la forme et le son, qui constituent le monde au-dehors ne sont pas plus ce que tu es qu'elles ne se trouvent en toi. Tu es la grande Réalité qui transcende tout.

17. Naissance et mort n'existent ni dans le mental ni en toi, de même pour la servitude et la libération. Bon et mauvais appartiennent au mental et ne se trouvent pas en toi. Bien-aimé pourquoi pleures-tu ? Noms et formes ne se trouvent ni en toi ni en moi.

18. O mon mental, pourquoi erres-tu aussi sujet à l'illusion que l'est un fantôme ? Sache que le Soi est au-dessus de la dualité et sois heureux.

19. Tu es l'essence de la connaissance, indomptable, éternel, toujours libre des modifications. Et en toi, pas plus d'attachement que d'indifférence. Ne laisse pas les désirs te faire souffrir.

20. Toutes les Écritures décrivent le Soi comme étant sans attributs, toujours pur, impérissable, sans corps et Vérité éternelle. Connais Cela comme étant ce que tu es.

21. Connais toutes les formes, physiques et subtiles, en tant qu'illusion. La Réalité qui les sous-tend est éternelle. En vivant cette Vérité on passe au-delà de la naissance et de la mort.

22. Les sages nomment le Soi le "toujours pareil". En abandonnant l'attachement, l'esprit ne voit ni dualité ni unité.

23. La concentration n'est possible ni sur les objets périssables, en raison de leur mutabilité, ni sur le Soi. "Est" et "n'est pas" ne s'appliquent pas au Soi non plus. Dans le Soi, l'Absolue liberté, comment un état d'absorption dans le Soi pourrait-il être possible ?

24. Soi sans naissance, pur, sans corps, constant et impérissable, tu sais que tu es. Peux-tu jamais dire : "Je Me connais" ou "Je ne Me connais pas" ?

25. Ainsi, les Écritures sacrée ont dit du Soi : "Cela Tu Es !" Du monde illusoire né des cinq éléments physiques, les Écritures déclarent : "Neti neti." ["Ni ceci, ni cela" ou litt. "Pas ceci, pas ceci"]

26. Tout ceci est constamment imprégné de toi en tant que Soi. En toi, ni méditant ni objet de méditation. Pourquoi, mental, médites-tu sans vergogne ?

27. Je ne connais pas la Réalité. Comment puis-je En parler ? Ce qu'est la Réalité, je ne le sais. Comment pourrais-je La vénérer ?

28. Je suis l'unique Réalité, à la façon dont l'espace Absolu est ma nature. En moi, ni unité ni diversité. La cause de l'imagination aussi est absente de moi.

29. Libre du sujet et de l'objet je suis. Comment pourrais-je Me réaliser ? Infinie est ma nature, rien d'autre n'existe. L'Absolue Vérité est ma nature, rien d'autre n'existe.

30. Soi par nature, Réalité Suprême je suis ; je ne suis ni le tueur ni le tué.

31. Lors de la destruction d'un pot, l'espace qu'il contenait s'unit à l'espace qui est tout. Dans mon Soi et dans la Réalité je ne vois aucune différence lorsque le mental est purifié.

32. Seule est l'Absolue Réalité, en tant que pure conscience. En Vérité, n'existent ni pot ni espace dans le pot, aucune Âme incarnée ni sa nature.

33. N'existent ni mondes, ni Écritures, ni divinités, ni sacrifices, ni castes, ni tribus familiales, ni nationalités, ni chemin de fumée, ni chemin de lumière.

34. Certains accordent une grande valeur au non-dualisme, d'autres au dualisme. Ils ne connaissent pas la Vérité qui dépasse les deux.

35. Comment pourrait-on décrire la Réalité ultime puisqu'Elle n'est ni blanche ni d'une quelconque couleur, qu'Elle ne possède pas de caractéristiques telles que le son et qu'Elle est au-delà de la voix et du mental ?

36. "Je mange", "Je donne", "J'agis"; telles déclarations ne s'appliquent pas au Soi, qui est pureté, sans naissance et impérissable.

37. Alors que seule est la Réalité une, comment peut-on dire du monde qu'"il est illusoire" ou qu'"il n'est pas illusoire", "ceci est une ombre" ou "cela n'en est pas une" ?

38. Je suis sans commencement et sans fin. Jamais je n'ai été lié. Pur par nature, mon Soi est immaculé. Cela je le sais de façon certaine.

39. De la substance subtile à la création formée, il n'existe rien d'autre que la Réalité une ; clairement je perçois ceci. Où alors sont les divisions de castes ?

40. La vacuité Absolue et son opposé, éternellement je suis les deux.

41. Le Soi n'est ni mâle, ni femelle, ni neutre ; Il n'est ni bonheur ni souffrance. Comment oses-tu Le pervertir ?

42. Le Soi n'est pas purifié par les six méthodes du yoga. L'absence de mental ne Le rend pas plus clair. L'enseignement d'un Guru ne Le révèle pas. Il est tout de pureté, en Lui-même, par Lui-même.

43. Je ne suis ni asservi ni libre. Je ne suis pas distinct de la Réalité.

44. Ni celui qui agit ni celui qui récolte les fruits de l'action je ne suis. Ce qui habite tout ou cela en quoi tout habite je ne suis pas.

45. Tout comme un volume d'eau s'unit de façon inséparable à l'eau dans laquelle on le verse, la matière et l'esprit que je perçois ne font qu'un.

46. Pourquoi qualifies-tu le Soi de personnel et d'impersonnel, puisque tu n'es ni lié ni libre ?

47. Pur, pur tu es, sans corps, sans lien au mental, au-delà du monde illusoire ; pourquoi rechignes-tu à reconnaître : "Je suis Soi, la Suprême Réalité !" ?

48. Mon esprit bien-aimé, pourquoi pleures-tu ? Sois ton Soi, bois le prodigieux nectar intemporel de la non-dualité.

49. Connaissance née de l'intellect je ne suis pas. Par nature Vérité éternelle je suis. Je suis immuabilité perpétuelle.

50. Ni sans forme ni avec forme, décrit dans les Écritures comme "ni ceci ni cela", libre de la séparation et de l'unité, le Soi véritable règne Suprême.

51. N'existent ni père, ni mère, ni parents, ni fils, ni épouse, ni ami, ni préjugé, ni doctrine. Pourquoi es-tu troublé, mon esprit ?

52. Pourquoi les sages imaginent-ils que la Réalité sans corps est incarnée ? En Elle ni jour ni nuit, ni lever ni coucher.

53. Etant donné que les imperfections de l'attachement et autres imperfections semblables ne sont pas en moi, je suis au-delà de la souffrance du corps. Connais-moi comme étant Infini, semblable à l'espace, Soi unique.

54. Mon mental, mon ami, de nombreux mots ne sont pas nécessaires et le monde comprend à peine la raison. En un mot, Je t'ai exposé l'essence de la vérité : "Tu es la Vérité, tu es tel l'espace."

55. Quel que soit le lieu où meurt le yogi et quel que soit son état, son esprit est absorbé dans Cela, tout comme l'espace dans le pot que l'on brise s'unit à l'espace Absolu.

56. Qu'il meurt conscient ou dans un coma, dans un saint temple ou dans la demeure d'un intouchable, il obtient la libération et devient la Réalité omniprésente.

57. Les yogis considèrent la vertu, la prospérité, le désir du paradis et la libération, ainsi que les objets en mouvement et les objets fixes comme simples chimères.

58. L'Avadhut [celui qui est libéré] dont l'équanimité est inébranlable, qui vit dans les saint temples du rien, déambule nu, sachant que tout est la Réalité.

59. Là où ne se trouvent ni troisième état [sommeil profond] ni quatrième état [Turiya], où tout est connu pour être le Soi, où ne règnent ni vertu ni vice, comment l'asservissement ou la libération peuvent-ils se produire ?


II.  RÉALITÉ


L'Avadhut dit :

1. Ne considère pas l'immature, le crédule, l'idiot, le lent, le dilettante et le déchu comme n'ayant en eux rien de bon. Ils enseignent tous quelque chose. Apprends d'eux. Assurément, abandonnons-nous un jeu simplement parce que nous le maîtrisons ?

2. Ne prends pas ton Guru à la légère dans le cas où il ne serait pas très érudit. Adoptes la Vérité qu'il enseigne et ignore le reste. Sache bien qu'un bateau décoré et joliment peint te fera tout autant traverser la rivière que celui qui est ordinaire et simple.

3. L'intelligence supérieure qui sans effort imprègne à la fois le changeant et l'immuable, et qui par nature est toute paix et conscience, Cela je suis.

4. Comment la conscience Suprême une, qui sans effort préside au vivant comme à l'inerte et qui habite tout, pourrait-elle être autre que moi ?

5. Je suis plus subtil que la substance primordiale, au-delà des éléments et des composés, je suis libre de la naissance, de la mort et au-dessus de la dualité et de l'unité.

6. Les modifications au sein de la conscience au-dedans [intellect, mental, instinct et ego] n'ont rien à voir avec ce que je suis. Telles des bulles agitées par la rivière, les pensées et les intentions surviennent pour disparaître dans la conscience au-dedans.

7. Tout comme le moelleux n'est perçu que dans des objets mous, la douceur n'est goutée que dans le miel, l'amertume n'est ressentie que dans le goût très amer des feuilles de neem, la fluidité et la fraicheur sont la nature de l'eau, la forme primordiale de la matière n'est autre que le Soi. Tout comme les rayons du soleil ne diffèrent pas du soleil, la matière ne diffère pas de la Réalité.

8. Comment "Je" ou "Tu" peuvent-ils faire référence à la Réalité qui est plus subtile que la forme primordiale de la matière, qui est libre des attributs, plus grande que tout, au-delà du domaine du mental et des émotions, sans support ni limite et le seigneur de l'univers ? On ne saurait la qualifier ni de statique ni de dynamique.

9. Comme l'espace ne peut être comparé à un autre espace, la Réalité est au-delà de la dualité et ne peut donc pas être comparée à quelque objet. La Réalité seule est perfection, pure et toute connaissance.

10. Cela ne foule pas la terre de ses pieds, Cela n'est nullement déplacé par le vent, Cela n'est jamais recouvert par l'eau, Cela se tient au milieu de la lumière subtile du dedans.

11. Cela imprègne l'espace-temps. Rien n'imprègne Cela. Constamment libre des limitations, éternellement identique, sans rien au-dehors ni rien au-dedans, Cela demeure.

12. Le Soi dont parlent les grands yogis, des plus subtils, au-delà de la perception, sans attributs, doit être réalisé pas à pas et non par une violence soudaine.

13. Pratiquant constamment le yoga, ne dépendant d'aucun objet, le yogi voit sa conscience se fondre dans la Réalité, et devient la Réalité.

14. Il n'existe qu'un seul antidote aux passions hautement dangereuses qui engendrent l'engouement, c'est de retourner au Soi. On ne se rapproche pas du Soi par les émotions, Il est constamment sans forme et indépendant.

15. Cachée dans le champ de l'éternelle conscience, se trouve la cause du monde. Au sein de cette cause est la Réalité. La coque de la noix de coco figure le monde, la pulpe sa cause, l'eau sucrée et rafraichissante contenue dans la pulpe est la Réalité.

16. Semblable à la pleine lune, est le Soi. Vois-Le en tout. La dualité est le produit d'une vision défectueuse. Tout comme il n'y a qu'une seule lune, il n'y a qu'un seul Soi en tout.

17. Aucune dualité ne peut approcher le concept de la Réalité, car Elle imprègne tout. Les sages qui enseignent cela gagnent en illimitée patience, et leurs disciples ne les remercient jamais assez.

18. Le talentueux, tout autant que le sot, atteignent l'état dénué de désirs en prenant conscience du mystère du Soi par la grâce de leur maître spirituel.

19. Cet état de la Réalité qui transcende tout est atteint par ceux qui sont libérés de l'attachement et de l'aversion, qui sont constamment engagés à faire le bien à tous les êtres vivants, dont la connaissance est fermement enracinée et qui sont patients.

20. Le yogi se fond à la Réalité après avoir quitté le corps, à la façon dont l'espace dans un pot se fond à l'espace cosmique lorsque ce pot est détruit.

21. La déclaration selon laquelle la condition future est déterminée par l'état des pensées au moment de la mort concerne les non-initiés, pas les initiés.

22. Celui qui connaît la Réalité peut tout autant abandonner son corps dans un lieu saint que dans la demeure d'un intouchable, il est absorbé dans la Réalité.

23. Lorsqu'un yogi a réalisé son Soi véritable, sans naissance et au-delà du champs du mental et des émotions, les actions et leurs conséquences ne l'affectent plus. Il se peut qu'il accomplisse les rituels ou qu'il les délaisse. Pour lui, tout est Un.

24. Le maître de la création a réalisé le Soi, Il est éternel, indestructible, sans forme, sans dimensions, entièrement indépendant, sans plaisir ni peine, et tout puissant.

25. Les sages découvrent que l'on ne peut pas plus voir le Soi par l'étude des anciennes Écritures, par les initiations ou en se rasant la tête qu'en étant un Guru, un élève dévoué ou un disciple. On ne le voit pas à travers les postures non plus.

26. Cette Réalité, le Soi, dont le pouvoir donne naissance à tout l'univers, dans laquelle il demeure et à laquelle il finit par retourner à la façon des bulles et des vagues dans l'océan, est réalisé par les sages.

27. Le Soi, que réalisent les sages, n'est pas le but du contrôle du souffle ou de postures physiques et ainsi de suite. En Lui ne se trouvent ni connaissance ni ignorance.

28. Le Soi ne comporte ni unité ni dualité, et pas plus d'unité-dualité non plus. Il ne comporte ni petitesse ni grandeur, ni vide ni plénitude. Tout cela existe dans le mental, et le mental n'est pas le Soi.

29. L'enseignant ne peut pas enseigner le Soi ; le disciple ne peut pas L'apprendre.


III.  IMMORTALITÉ


1. Comment vénérer ce grand Soi qui n'est ni personnel ni impersonnel ? Il est immaculé, au-delà de l'amour et de l'aversion, incréé, omniprésent, de la forme de l'univers, sans attributs et pourtant pas dénué d'attributs, cette Réalité toute de félicité, mon Soi ?

2. Comment me prosterner devant mon propre Soi, en mon propre Soi et par mon propre Soi ? Je suis sans couleurs, blanche ou jaune ; Réalité éternelle je suis.

3. Je suis déraciné, sans racine, libre des émanations et sans la moindre émanation, je suis sans lumière et dénué de lampe, je suis équanimité, tel un soleil toujours au zénith.

4. Comment puis-je déclarer que le Un, détaché et sans désir, puisse avoir des désirs ? L'Absolu ne saurait être décrit en termes de conditions ; comment puis-je parler de Ce que je suis ? Je ne suis ni doté d'une essence ni dénué d'une essence. Toute équanimité semblable à l'espace, je suis.

5. Comment pourrais-je déclarer que la non-dualité est toute cette création, ou qu'elle est ceci ou cela ? Quand bien même il y aurait dualité, je ne saurais y voir quelque création ou dissolution. Comment jamais exprimer l'Eternel, le Tout, de quelque façon que ce soit ? Semblable à l'espace, toute félicité je suis.

6. Ni grossier ni subtil est mon Soi ; Il ne vient ni ne va ; sans commencement ni fin ; ni élevé ni bas Il est ; cette Vérité Absolue, comme l'espace, connaissance qui confère l'immortalité je suis.

7. Sache bien que les cinq sens sont tel l'espace, de même que leurs objets. Sache que le Un est immaculé, le Un n'est ni lié ni libre. La Réalité omniprésente de félicité continue, connaissance qui confère l'immortalité je suis.

8. La connaissance du Soi, difficile à obtenir, dont on fait l'expérience, n'est pas Soi ; l'objet de la méditation, sur lequel il est difficile de se concentrer, n'est pas Soi ; cela qui est proche, cela qui est loin très loin, n'est pas Soi. Semblable à l'espace, Réalité toute de félicité je suis, la Réalité je suis.

9. Sans actions, je suis, je consume les karmas ; sans douleur je suis, je consume les souffrances ; sans corps, sans demeure je suis et je les consume pourtant tous : toute équanimité, semblable à l'espace je suis.

10. La graine de la plante du monde n'existe pas en moi, assouvissement et plaisirs n'existent pas en moi ; servitude et ignorance ne sont pas en moi ; semblable à l'espace, Réalité Absolue je suis.

11. Le Soi n'est ni celui qui sait ni ce qui est su. La déduction ne l'explique pas. Les mots ne sauraient dire cette Absolue conscience. Le mental se perd dans Sa majesté. Comment peut-on jamais te L'expliquer ? Semblable à l'espace, je suis la réalisation qui confère l'immortalité.

12. En Cela ni séparation ni unité. Cela n'est ni intérieur ni extérieur. C'est Vérité Transcendante. On ne peut pas en dire que "c'était là avant". En vérité, rien n'existe hormis le Soi. Et je suis cette connaissance qui confère l'immortalité semblable à l'espace.

13. Je suis le principe éternel. Dégagé de l'attachement et de l'aversion, libre des imperfections je suis, le destin et la providence n'existent pas en moi. Éternellement libre des souffrances du monde, en vérité, je suis cette connaissance qui confère l'immortalité semblable à l'espace.

14. Étant donné que les trois états de conscience n'existent pas dans le Soi, comment pourrait-Il jamais être le Quatrième [Turiya] ? Dégagé du passé, du présent et du futur, comment pourrait-Il être doté de points cardinaux ? Paix éternelle, Vérité Transcendante semblable à l'espace je suis.

15. Ni mère ni père je n'ai, pas plus que d'épouse ou d'enfant. Naissance et mort me sont inconnues. Mon esprit n'est pas à moi. Paix éternelle, paix Transcendante semblable à l'espace je suis.

16. Divinités et Dieux, comme Indra et Brahma, n'ont pas de place dans le Soi. Ni le paradis ni les cieux n'existent dans le Soi. La Vérité Transcendante une et immaculée je suis.

17. L'expression tirée des Écritures "ni ceci ni cela" ne s'applique pas au Soi. Comment alors pourrait-on en dire : "Une fois que tout a été retiré seul le Soi demeure" ? Il est symbolique mais n'est pas un symbole ; pourtant, même ceci ne peut être dit du Soi. Semblable à l'espace, l'eau de l'immortalité je suis.

18. Le monde illusoire n'est pas ma modification, pas plus que son éclat n'est mien. Tromperie et hypocrisie, vérité et non-vérité n'ont aucune place en moi. Connaissance qui confère l'immortalité semblable à l'espace je suis.


IV.  CONNAISSANCE


1. Rien ne peut être ajouté ni enlevé à la Réalité universelle. On ne saurait L'invoquer ni La vénérer avec des fleurs et des feuilles. Les méditations et les mantras ne peuvent L'atteindre. Comment La vénérer sous la forme de Shiva ? - car en Elle n'existent ni distinctions ni unité.

2. Dans l'Un ne se trouvent ni servitude ni salut, ni pureté ni impureté. De l'union et de la séparation le Un est dégagé. Cette Vérité semblable à l'espace je suis.

3. Étant donné qu'en vérité je suis Nirvana, les pensées quant à la réalité ou l'irréalité du monde ne me perturbent absolument pas.

4. Toujours dégagé de la souillure de l'ignorance je suis, en moi la connaissance et l'illusion n'ont jamais vu le jour. Comment saurais-je dire si je suis asservi ou libre ?


5. Ni le péché ni la vertu n'ont jamais existé en moi ; par nature je suis Nirvana. Ni l'adorateur ni l'adoré je suis. Ni instructions ni rituels ne m'incombent ; je ne suis pas plus connaissance. Ma nature est celle du Nirvana.

6. Immaculé Nirvana je suis ; je ne suis ni celui qui comprend ni ce qui est compris. En moi, la cause n'existe pas plus que l'effet.

7. Ni un corps ni sans corps je suis. L'intellect, le mental et les sens ne sont pas miens. Comment pourrais-je parler d'attachement et de détachement puisque je suis le Nirvana immaculé ?

8. En moi n'existent ni naissance, ni mort, ni pureté, ni impureté, ni poison, ni l'eau de l'immortalité. En vérité, je suis même libre de la contamination du Nirvana. Je ne saurais parler des troisième et quatrième états.

9. Ni un imbécile ni un expert je suis, ni silencieux ni verbeux ; comment puis-je raisonner ou argumenter puisque même de la contamination du Nirvana je suis libre.

10. Renonçant à toute méditation, à toutes les actions bonnes et mauvaises, buvant l'eau de l'immortalité, les héros savent que de la contamination du Nirvana je suis libre.

11. Aucune injonction ritualiste ne peut m'obliger ; le mental, siège de toutes les anxiétés, n'existe pas en moi. Loin, loin de moi est aussi l'égoïté. Connaissance Absolue semblable à l'espace qui confère l'immortalité je suis.

12. Je ne puis dire si le monde est néant, s'il est partiellement réel ou partiellement irréel, ou, si tel une rivière toujours changeante qui coule à flots, il est en fait réel dans son ensemble. Connaissance Absolue semblable à l'espace qui confère l'immortalité je suis.

13. L'Infini ne comporte pas plus un iota de nom ou de forme qu'il ne se trouve en moi d'unité ou de diversité. Mon mental éhonté, pourquoi crées-tu une confusion ? Connaissance Absolue semblable à l'espace qui confère l'immortalité je suis.

14. Mon ami, il n'y a pas de raison de se tourmenter puisque tu n'es pas le corps. Tu es impérissable et éternel, alors pourquoi ces pleurs ? Repose en paix. Connaissance Absolue semblable à l'espace qui confère l'immortalité je suis.

15. Pourquoi es-tu perturbé, mon ami, puisque l'avarice, la concupiscence, l'attachement ne sont pas ce que tu es ? Une réalisation de la connaissance Absolue semblable à l'espace qui confère l'immortalité je suis.

16. Pourquoi cette soif de pouvoir, compagnon, alors qu'en vérité la richesse ne t'appartient pas ? "Mien" et "tien" ne sont pas en toi.

17. Ton cœur est sans intermédiaire, l'état d'absorption dans le Soi ne s'y produit pas plus que la possibilité de méditation sur le Soi. Le temps et la causalité n'ont jamais existé en toi.

18. J'ai enseigné l'essence de la Vérité au disciple. Il n'existe aucun "toi" ni "je", ni monde, ni Guru ni disciple. Sache que par nature je suis l'Absolue liberté. Je suis la Vérité Transcendante.

19. Lorsque le Soi, l'Absolue existence, seul est, et que C'est moi, alors où se trouve la Vérité Transcendante ? Où est la félicité ? Où est la connaissance qu'elle soit séculaire ou spirituelle ?

20. Inconnu du feu, de l'eau et de la terre, immobile, aussi omniprésent que l'espace, connaissance Absolue, sache que c'est ce que tu es.

21. Renonce, renonce au monde, et renonce aussi au renoncement, puis abandonne même l'absence de renoncement. Par nature aussi omniprésent que l'espace, connaissance Absolue tu es.


V.  ESPRIT


1. La syllabe OM psalmodiée est l'essence de la connaissance qu'elle soit basse ou élevée. Elle est la réalité semblable à l'espace. En ce monde, ni existence ni non-existence. La Réalité est toujours libre de la dualité.

2. Tu es ce Soi dont les Écritures disent : "Tu es Cela !" [Tat Tvam Asi]. Sache que tu es libre du monde illusoire. Ne pleure pas, ô esprit, en vérité tu es Tout.

3. En toi ni élevé ni bas. Tu imprègnes tout de façon égale, et il n'existe ni dehors ni dedans. Alors pourquoi te lamentes-tu ô esprit ? Tout est la Réalité.

4. Ni ce qui est imaginé ni l'imagination n'existent en toi ; sache que la cause et l'effet ne te touchent point. Libre des mots et de toute expression est ce que tu es, éternellement le même. Mental ne pleure point.

5. Savoir qu'en Soi ne se trouvent ni élevé ni bas est être absorbé dans le Soi, savoir que le Soi est toujours libéré du temps et de l'espace est absorption dans le Soi. Ne pleure pas, esprit, tout est la Réalité.

6. Comme il n'y a pas de pot, il n'y a pas d'espace du pot. De même qu'il n'y a pas de corps sous forme d'ego, de substance qui conditionne, il n'existe aucun ego individuel. La cause et l'effet qui produisent des conditions n'existent pas dans le Soi. Alors pourquoi te lamentes-tu mon esprit ?

7. Peu importe que l'on vive dans une hutte retirée ou dans une maison avec la famille, car le Soi est tout autant libre de la multitude que de la solitude. Libre également, Il est de la connaissance théorique et pratique ; le Soi étant tout, mon esprit, ne pleure pas.


VI.  L' AVADHUT


1. L'univers entier est une projection de l'esprit ; il est donc un mode mental. La nature véritable du mental est la félicité, et lorsqu'il est réduit au silence, l'Absolue félicité est révélée.

2. L'Absolue Réalité étant inconnaissable du mental, comment la parole peut-elle L'expliquer ?

3. Le Soi est libre du jour comme de la nuit, et par conséquent le concept de son déplacement à travers le temps et l'espace n'est pas réel.

4. Aucun soleil n'illumine le Soi ; le feu et la lune ne peuvent donc y briller. Il n'est ni équanimité ni absence de désir ; comment alors l'action peut-elle s'y produire ?

5. On ne peut pas plus en dire qu'on peut Le connaître par l'absence d'action. Il n'est ni au-dedans ni au-dehors. Il n'est autre que l'Absolue félicité.

6. Comment peut-on dire du Soi qu'Il est le premier ou qu'Il est le dernier, puisqu'Il n'est ni élément ni composé, ni vide ni plénitude ? Éternelle, à jamais la même, l'essence de tout est la Réalité.

7. Que l'on déclare que le Soi est descriptible ou qu'il est indicible, ne mène nulle part. Il n'est pas plus celui qui sait que ce qui est su. On ne saurait L'imaginer ni Le définir. Comment pouvons-nous dire qu'Il possède un mental ou n'importe lequel des autres sens ?

8. L'espace, le temps, l'eau, le feu, la terre qui constituent le monde, ne sont que mirages. En vérité, le Un, impérissable, tout de félicité, seul existe. En Lui ni nuage ni eau.

9. Le potentiel de naissance ou de mort étant absents du Soi, aucune conception du devoir ni manque au devoir ne peuvent s'y appliquer. Cet éternel, indifférencié, omniprésent Soi seul est.

10. Les modifications de la matière primordiale et de la conscience individuelle se produisent dans le champs de la cause et de l'effet. Lorsque seul est le Soi éternel qui imprègne tout, comment peut-il contenir de matière ou d'esprit.

11. En Lui aucune souffrance, et aucune possibilité de souffrir, car il est libre de tout attribut.

12. En Lui pas de dualité. Comment ce principe Un éternel pourrait-il être sujet à l'âge, la jeunesse ou l'enfance ?

13. Le Soi ne dépend de rien et est illimité. La loi de la causalité ne Le touche nullement. Comment l'intellect, qui n'opère que dans la dualité et qui est périssable, pourrait-il Le discerner ?

14. Il n'appréhende pas plus qu'Il ne peut être appréhendé. Il ne prend pas plus naissance qu'il ne donne naissance. Nous ne pouvons qu'en dire qu'Il est sans destruction.

15. Dans le Soi ni masculinité ni féminité, car de telles conceptions ne sauraient exister dans l'Éternité.

16. En Lui pas de plaisir ni de faculté pour jouir du plaisir, puisqu'Il est libre de défauts comme l'attachement. Tout aussi libre des doutes et de la souffrance, Un et éternel est le Soi ; par conséquent, les concepts de "je" et de "mien" ne s'y rapportent pas.

17. La Réalité ne s'Y trouve pas plus qu'Elle en est absente. Puisque Lui seul existe et qu'Il est Éternité, il s'ensuit qu'Il est libre de la douleur ainsi que du fait d'être libre de la douleur.

18. Ni gain ni perte. L'engouement et la sagesse du monde n'y ont pas de place. Lorsque seule existe la conscience éternelle, comment pourrait-Il comporter quelque discrimination ou sagesse ou autres ?

19. En Lui pas de "toi" ni de "je", par conséquent la famille et la caste n'y existent pas. Il n'est ni vrai ni faux. Il n'est ni de ce monde ni du prochain. Comment alors lui adresser des prières ?

20. Illusoire est le lien entre l'élève et le maître. Enseigner et contempler, ainsi abordés, ne sauraient être admis. "En vérité, je suis Shiva." cela seul est vrai, la Vérité toute entière. Comment alors Lui adresser des prières ou Le vénérer ?

21. Le corps est lui-même imaginé au sein du Soi, tout autant que l'est l'univers tout entier. Le Soi est libre de toutes différentiations. Alors, comme je suis la Réalité, je ne puis avoir la moindre pensée de vénération.

22. L'Absolue conscience n'a pas de corps. On ne peut pas dire qu'Elle est sans corps ni attributs. Tout ce que l'on peut en dire c'est qu'elle est Absolue félicité, et que cette félicité je suis. Voilà le sommet de la vénération, et c'est le point culminant de toute prière.

23. L'Avadhut, [homme libre], qui vit ce mystère de tous les mystères, et qui s'est élevé jusqu'à l'état de la félicité parfaite et ininterrompue, se déplace insouciant dans les foules, irradiant la félicité et la connaissance la plus élevée.

24. Il est vêtu d'un habit vieux et usé. Il marche sur une voie libre des mérites et des péchés des religions. Il vit dans le temple de la vacuité Absolue. Son âme est nue et libre des souillures et des modifications du monde illusoire.

25. L'Avadhut n'a pas d'idéal et ne s'efforce pas plus d'en atteindre un. Ayant perdu son identité dans le Soi, étant libre des limites du monde illusoire, libre également des perfections du yoga, ainsi déambule l'Avadhut. Il n'argumente avec personne, il ne s'intéresse ni aux objets ni aux personnes.

26. Libre des pièges des attentes et des espoirs, il a rejeté les haillons de la pureté, de la vertu, ainsi que tous les idéaux. Sa voie est dégagée de toutes considérations. On ne peut seulement dire de lui qu'il est pureté Absolue, et qu'il est loin, loin des nuages de la maya [illusion] et de l'ignorance.

27. En lui point de pensées comme "je ne suis pas dans le corps" ou "je ne suis pas le corps". Il est dénué de toute aversion, de tout attachement ou d'engouement pour quelque objet que ce soit ou personne que ce soit. Aussi pur que l'espace il marche, immergé dans la félicité immaculée de son état naturel.

28. L'Avadhut est comparable à l'incommensurable espace. Il est Éternité. En lui ni pureté ni impureté. En lui ni diversité ni unité ; ni servitude ni absence de servitude.

29. Dégagé de la séparation comme de l'union, libre de la jouissance comme de l'absence de jouissance, il déambule calme et paisible de part le monde. Ayant abandonné toute activité mentale, il est dans son état normal d'indicible félicité.

30. Le Soi, auquel l'Avadhut s'est naturellement uni, est illimité et inconcevable. Il est inconnaissable par le mental. Il n'est pas plus une partie qu'Il n'est divisé. De Lui on ne peut dire : "Son monde va jusque là et pas plus loin." En vérité, Il est difficile à décrire et difficile à obtenir.

31. L'Avadhut ne se soucie pas des choses du monde, parce que l'état naturel de la réalisation du Soi rend tout le reste complètement insignifiant. La mort et la naissance ne signifient rien ; il ne médite pas plus qu'il ne s'adonne à la vénération.

32. Ce monde tout entier est un tour de magie, comme le mirage dans le désert. L'intense félicité, seule et sans second, est la Réalité et c'est cela l'Avadhut.

33. L'homme sage ne s'efforce pas, même pour bien se comporter, pour être vertueux ou pour se libérer. Il est libre de toutes actions et de tous mouvements, ainsi que du désir et du renoncement.

34. Que savent-ils, les experts, de Lui ? Même les Écritures ancestrales ne peuvent En parler à la perfection. Cette Absolue félicité, pour toujours indestructible, mais source de félicité pour tous, est l'Avadhut.


VII.  SAGESSE


1. Alors qu'en tant que pèlerin, j'entamai mon voyage vers Toi, mes petites notions d'omniprésence du Soi disparurent.

2. Quand mon esprit se mit à méditer sur Toi, il perdit tout intérêt pour les objets. Quand ma langue commença à faire Tes louanges elle perdit le pouvoir de louer les autres. J'oubliai mes trois grands péchés.

3. Celui dont l'intellect n'est plus attiré par les désirs et les plaisirs, celui dont la nature est devenue joyeuse et sensible, qui même dans son cœur n'a aucune idée de possessions, qui est tout de paix et impassible face à toute chose, qu'aucun évènement ni manifestation ne dérange - ce grand sage prend refuge dans le Soi ; vigilant pour toujours, aussi solennel que l'océan et plein de patience.

4. Qui a conquis les sentiments de plaisir, de colère, d'avarice, d'attachement, de vanité et d'aversion, celui-là est paix même, et libre de toute fierté.

5. Efficace dans ses initiatives, plein de compassion est le sage qui a pitié de beaucoup, mais pas de tous, et qui n'a d'hostilité envers personne.

6. Il supporte patiemment le chaud comme le froid, voyant le Soi éclairer tous les corps. Il déambule solitaire tel le rhinocéros ; détaché, solennel et paisible. Il est devenu un océan de Vérité et à jamais engagé dans l'œuvre de la clémence. Tel est l'Avadhut, libre de la naissance et de la mort.

7. Ceux qui connaissent la Réalité connaîtront le sens du mot AVADHUT par les quatre lettres qui le composent : A, V, Dh, T.


8. "A" signifie libération des pièges des espoirs et des attentes, pur au début, au milieu et à la fin, immergé dans la félicité-Soi.

9. "V" signifie à la fois déraciner tout désir de plaisir, subtil ou matériel, et la vie dans le présent en tant que suffisant de lui-même, le présent étant l'Éternité.

10. "Dh" est le corps physique, couvert de crasse et de poussière, mais dont le mental est constamment pur et le cœur toujours silencieux, au-delà de la contemplation et de la méditation.

11. "T" est l'incessante contemplation de la Vérité éternelle, ainsi qu'indifférence aux activités du mental et des sens. Il indique aussi le fait d'être libre de l'égoïsme et de l'orgueil.

12. Malheur à ceux qui abandonnent cette connaissance de la sagesse du Soi, qui en elle-même constitue la liberté éternelle et la joie dans tous les mondes, et qui se tournent vers le domaine du plaisir limité et de l'ignorance.

13. Ceux qui désirent acquérir cette félicité éternelle et la communiquer aux autres à travers leurs enseignements, doivent abandonner tous les plaisirs sensuels, particulièrement ceux qui viennent de l'union sexuelle.

14. Le corps se compose d'éléments impurs, de sang, de chair, d'os et autres. Malheur à ceux qui y sont attachés, et qui sont indifférents au Soi de constante félicité.

15. Il existe trois sortes de vin, faits à partir du sirop, du grain ou du miel. Mais il en existe un quatrième, le plus sombre de tous, le vin du sexe, qui a intoxiqué le monde tout entier.

16. Lorsque le mental échappe à tout contrôle, le corps, qui est objet de l'affection des ignorants, souffre aussi ; et quand le mental est sous contrôle, alors le corps aussi demeure en bon état.

17. Ainsi, vous, les amoureux de la sagesse, mettez vos esprit à l'abris des sentiments de plaisirs et engagez-les dans la sagesse spirituelle.

18. Voici le chant du grand Avadhut Dattatreya. Ceux qui le lisent et l'écoutent avec une attention respectueuse, ne renaissent pas ici sur terre.

Bénis je suis ; libéré je suis.
Je suis l'Infini dans mon Âme ;
Je ne trouve ni début, ni fin ;
Tout est mon Soi.


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