PURE EXPRESSION DE LA VÉRITÉ
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Que
règne la paix et l'amour parmi tous les êtres
de l'univers. OM Shanti, Shanti,
Shanti.
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' Ashtavakra Gita
est une très ancienne Écrit de
l'Advaita Vedanta qui relate le dialogue sur la
nature du Soi, la Réalité et
l'asservissement entre le sage Ashtavakra et le roi
Janaka. Le texte insiste sur l'entière
irréalité du monde extérieur
et sur l'Absolue Unité de l'existence et ne
prescrit aucune moralité ni devoirs.
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Aux
yeux de l'Ashtavakra, notre véritable
identité, le Soi n'est pas plus contenu dans
les objets que les objets n'existent en Lui. Il est
sans forme et peut être découvert
simplement en reconnaissant notre Être
véritable en tant que Soi témoin.
Tout le reste est illusion le petit soi, le
monde, l'univers. Toutes ces choses prennent
naissance avec la pensée "je", l'idée
d'une identité distincte. Ce petit "je"
invente le monde matériel que, dans notre
ignorance, nous nous efforçons de maintenir.
Oubliant notre Unité originelle, fermement
liés à notre séparation
imaginaire, nous passons notre vie dominés
par un sentiment trompeur du but de la vie et des
valeurs. Constamment limités par notre
habitude de l'individualité,
créatures des préférences et
du désir, nous mettons continuellement les
choses en opposition les unes aux les autres
jusqu'à ce que le mal et la détresse
dus au choix nous consument entièrement.
Mais notre véritable nature est pure et
Conscience sans choix. Notre accomplissement est
déjà et toujours établi. Quand
cette connaissance se fait jour, le désir
s'évanouit. N'étant attaché
à rien, on devient silencieux.
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JANAKA dit :
1.
Comment acquérir la connaissance ? Comment
atteindre la libération ? Et comment gagner
l'état de détachement ? Dis-le moi,
s'il te plaît.
ASHTAVAKRA dit :
2. Si tu recherches la libération,
mon fils, évite les objets des sens comme du
poison et, cultive comme antidote la
tolérance, la sincérité, la
compassion, la modération et la
vérité.
3. Tu n'es composé d'aucun
élément la terre, l'eau, le
feu, l'air, ni même l'éther. Pour
être libéré, connais toi
toi-même comme étant composé de
la conscience, leur témoin.
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4. Si tu
parviens juste à rester au repos dans la
conscience, te percevant toi-même comme
distinct de ton corps, alors maintenant-même
tu deviens heureux, paisible et libre des
liens.
5. Tu n'appartiens pas à la caste des
prêtres ni à nulle autre caste, tu
n'es à aucune étape et tu n'es pas
perceptible à l'il. Tu es sans attache
et sans forme, le témoin de toute chose
alors sois heureux.
6. Vertu ou vice, plaisir ou douleur, ne
sont que le produit du mental et ne te concernent
pas. Tu n'es ni celui qui agit, ni celui qui
recueille les conséquences, tu es donc
toujours libre.
7. Tu es le témoin unique de toute
chose et tu es toujours totalement libre. La cause
de ton asservissement est que tu vois le
témoin comme étant autre.
8. Comme tu a été mordu par le
serpent noir et que tu as foi en ce concept faux :
"Je suis celui qui agit", bois l'antidote de la foi
dans le fait que "Je ne suis pas celui qui agit" et
soit heureux.
9. Au moyen du feu de la
compréhension : "Je suis l'unique pure
conscience" réduis la forêt de
l'ignorance en cendres et sois heureux et libre de
l'affliction.
10. Cela en qui tout ceci apparait est
imaginé à la façon dont on
voit un serpent dans une corde ; cette joie,
suprême joie et pure conscience est ce que tu
es, alors sois heureux.
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11. Si
l'on se pense libre, on est libre et si l'on se
croit attaché, on est attaché. Ici,
cet adage est vrai : "Le penser, c'est
l'être".
12. Ta nature réelle est telle le Un,
parfait, libre et conscience dénuée
d'action ou témoin universel
détaché de tout, sans désir et
en paix. C'est par le fait de illusion que tu
sembles impliqué dans le samsara.
13. Médite sur toi-même en tant
que conscience immobile, libre de tout dualisme
tout en renonçant à l'idée
fausse selon laquelle tu serais juste une
conscience détournée ou quoi que ce
soit d'externe ou d'interne.
14. Tu as longtemps été pris
au piège de l'identification au corps. Rompt
avec elle au moyen de la lame tranchante de la
connaissance : "Je suis la conscience" et sois
heureux mon fils.
15. Tu es en réalité
déjà détaché et sans
agir, déjà éclairé et
immaculé. La cause de ton asservissement
vient de ce que tu persistes à essayer de
calmer le mental.
16. Tout cela en fait est empli de toi et
déployé en toi, car ce dont tu es
fait est pure conscience alors ne sois pas
étroit d'esprit.
17. Tu es inconditionné et immuable,
sans forme et inébranlable, conscience
insondable et imperturbable, alors ne te
réfères à rien d'autre
qu'à la conscience.
18. Vois que ce qui est apparent est
irréel, tandis que le non-manifesté
est Éternel. Grâce à cette
initiation à la Vérité, tu
échapperas à la rechute dans
l'irréalité.
19. De même qu'un miroir existe
à la fois dans ses propres images
reflétées et au-dehors d'elles, le
Seigneur Suprême existe partout à
l'intérieur et en dehors de ce corps.
20. De même qu'un seul et même
espace universel existe à l'intérieur
et autour d'une jarre, ainsi l'Éternel et
Immortel Dieu existe dans la Totalité des
choses.
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JANAKA dit :
1. En vérité, je suis
immaculé et en paix, la conscience
au-delà de la causalité naturelle.
Tout ce temps mon affliction a été
une chimère.
2. De même que moi seul donne
lumière à ce corps, j'éclaire
le monde. Par conséquent, le monde entier
est mien ou, autrement dit : rien n'est.
3. Alors maintenant que j'ai
abandonné le corps et tout le reste, par
chance mon vrai moi devient apparent.
4. Les vagues, la mousse et les bulles ne
sont pas différentes de l'eau. De même
tout ce qui a émané de
soi-même, n'est autre que Soi-même.
5. Quand on l'analyse, le tissu
s'avère n'être que du fil. De
même lorsqu'on analyse tout ceci on
découvre que ce n'est autre que
Soi-même.
6. Tout comme le sucre produit à
partir du jus de la canne à sucre est
imprégné du même goût,
tout ceci, qui émane de moi, est
complètement imprégné de
moi.
7. C'est par l'ignorance de Soi-même
que le monde prend naissance et par la connaissance
de Soi-même qu'il n'apparaît plus. De
la méconnaissance de ce qu'est la corde, un
serpent semble apparaître et par la
connaissance de celle-ci, il cesse d'exister.
8. Etre radieux est ma nature essentielle,
et je ne suis rien de plus que cela. Quand le monde
s'illumine, c'est tout simplement moi qui
resplendis.
9. C'est en raison de l'ignorance que toute
cette imagination apparaît en moi à la
façon dont la corde semble être un
serpent, le reflet sur l'eau s'apparente à
la lumière du soleil et la nacre ressemble
à de l'argent.
10. Tout cela, qui a moi-même pour
origine, se résorbe tout autant en moi comme
une cruche redevient argile, une vague redevient
eau et un bracelet redevient or.
11. Quelle merveille je suis donc ! Gloire
à moi, pour qui il n'y a pas de destruction,
demeurant même au-delà de la
destruction du monde de Brahma jusqu'au dernier
brin d'herbe.
12. Quelle merveille je suis donc ! Gloire
à moi, solitaire, même si doté
d'un corps, n'allant ni ne venant nulle part, moi
qui demeure éternellement, remplissant tout
ce qui est.
13. Quelle merveille je suis donc ! Gloire
à moi ! Personne n'est aussi habile que moi
! Moi qui ai porté tout ce qui est toujours,
sans même y toucher avec mon corps !
14. Quelle merveille je suis donc ! Gloire
à moi ! Moi qui ne possède rien du
tout ou bien qui possède tout ce dont la
parole et l'esprit peuvent parler.
15. Connaissance, ce qui doit être
connu et le connaissant ces trois n'existent
pas en réalité. Je suis la
réalité immaculée dans
laquelle ils apparaissent en raison de
l'ignorance.
16. Vraiment le dualisme est la racine de la
souffrance. Il n'existe nul autre remède
hormis prendre conscience que tout ce que nous
voyons est irréel et que je suis la seule
réalité immaculée,
composé de conscience.
17. Je suis pure conscience cependant par
ignorance, je me suis imaginé être
doté d'attributs supplémentaires.
Méditer ainsi continuellement fait que ma
demeure est dans Ce qui n'est pas
imaginé.
18. Pour moi il n'y a ni servitude ni
libération. L'illusion a perdu son fondement
et a cessé. Vraiment tout cela existe en
moi, bien qu'en fin de compte cela n'existe
même pas en moi.
19. Prenant conscience que tout cela, y
compris mon corps, n'est rien, tandis que mon vrai
moi n'est autre que pure conscience, que reste-t-il
à l'imagination pour s'évertuer
dessus ?
20. Le corps, le ciel et l'enfer, la
servitude et la libération et la peur aussi,
tout cela est pure imagination. Que me reste-t-il
à faire, moi dont la nature même est
la conscience ?
21. Je ne perçois même pas de
dualisme dans une foule de gens, alors qu'ai-je
à y gagner si elle est remplacée par
un désert ?
22. Je ne suis pas plus le corps qu'il n'est
mien. Je ne suis pas un être vivant. Je suis
la conscience. Ma soif de vivre a été
mon asservissement.
23. Vraiment, c'est dans l'océan
infini de moi-même, stimulé par les
vagues colorées du monde, que soudainement
se lève le vent de la conscience.
24. Dans l'océan infini de ce que je
suis, le vent de la pensée s'apaise et le
bateau du monde où naviguent les êtres
vivants, les négociants, fait naufrage par
manque de marchandises.
25. Comme il est merveilleux que dans
l'océan infini de moi-même les vagues
d'êtres vivants se soulèvent, se
heurtent, jouent puis disparaissent selon leur
nature.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Se connaissant lui-même comme
véritablement un et indestructible, comment
un homme sage qui possède la connaissance de
soi prendrait-il plaisir à acquérir
des richesses ?
2. En vérité, lorsqu'on ne se
connaît pas soi-même, on prend plaisir
dans les objets de la perception erronée de
la même façon que l'avidité
pour l'argent factice de la nacre prend naissance
chez en celui qui la prend pour ce qu'elle n'est
pas.
3. Tout cela jaillit comme des vagues
à la surface de l'océan. En
reconnaissant "je suis Cela" pourquoi courir
partout comme quelqu'un dans le besoin ?
4. Après s'être entendu dire
que l'on est la conscience pure et le
suprêmement beau, ira-t-on convoiter les
objets sexuels méprisables ?
5. Quand le sage a compris qu'il est
lui-même dans tous les êtres et que
tous les êtres sont en lui, il serait
étonnant que son sens de
l'individualité soit en mesure de
continuer.
6. Il serait étonnant qu'un homme qui
a atteint l'état suprême de
non-dualité et qui est
déterminé à recevoir les
bienfaits de la libération soit toujours
sujet à la convoitise et attaché
à l'activité sexuelle.
7. Il serait étonnant que
déjà très affaibli et sachant
très bien que son excitation est l'ennemie
de la connaissance, il soit encore nostalgique de
la sensualité, même à
l'approche de ses derniers jours.
8. Il serait étonnant que celui qui
est détaché des choses de ce monde ou
du suivant, qui différencie le permanent de
l'éphémère et qui souhaite
ardemment la libération, ait toujours peur
de la libération.
9. Qu'il soit enchaîné ou
tourmenté, le sage est toujours conscient de
sa propre nature suprême et n'est ni
satisfait ni déçu.
10. La personne dont l'âme est grande
voit même son propre corps dans l'action
comme s'il s'agissait de celui d'un autre, alors
comment pourrait-il être perturbé par
la louange ou le blâme ?
11. Comment l'âme forte qui, en voyant
ce monde comme une pure illusion et en étant
dépourvue de tout intérêt pour
lui, pourrait-elle ressentir de la peur même
à l'approche de la mort ?
12. Qui est comparable à cette
personne dont l'âme est grande, dont l'esprit
est libre du désir même dans la
déception, et qui a trouvé
satisfaction dans la connaissance de Soi ?
13. Comment celui dont l'esprit est fort,
qui sait que ce qu'il voit n'est rien par nature,
peut-il jamais penser devoir se saisir d'une chose
ou devoir en rejeter une autre ?
14. Pour qui a éliminé
l'attachement et est exempt du dualisme et du
désir, un objet de jouissance qui vient de
lui-même n'est ni douloureux ni
agréable.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Le sage qui a la connaissance de soi,
jouant le jeu des réjouissances du monde, ne
ressemble en rien à ces bêtes de somme
égarées dans le monde du samsara.
2. Vraiment, le yogi ne ressent aucune
émotion, même à l'idée
d'être établi dans cet état
auquel les Devas à partir d'Indra aspirent
tous de façon inconsolable.
3. Celui qui a connu Cela est
intérieurement indifférent aux actes
bons ou mauvais, tout comme le ciel n'est pas
touché par la fumée quand bien
même il peut sembler l'être.
4. Qui peut empêcher la personne de
grande âme qui a connu ce monde entier comme
elle-même de vivre comme bon lui semble ?
5. Parmi les quatre catégories
d'êtres vivants, de Brahma jusqu'au dernier
brin d'herbe, seul l'homme de connaissance est
capable d'éliminer le désir et
l'aversion.
6. Rare est l'homme qui se sait
lui-même comme Seigneur non-duel du monde, et
celui qui sait cela n'a peur de rien.
|
ASHTAVAKRA dit
:
1. Il ny a rien qui te lie. À
quoi une personne pure comme toi devrait-elle
renoncer ? Mettant au repos l'organisme complexe,
tu peux trouver ton repos.
2. Tout cela émerge de toi comme une
bulle de la mer. Te connaissant ainsi
toi-même n'étant qu'Un, tu peux
trouver le repos.
3. Bien que tout cela soit juste devant tes
yeux, comme c'est sans substance, ça
n'existe pas en toi qui est immaculé. C'est
une apparence comme celle du serpent dans la corde,
tu peux donc trouver le repos.
4. Egal dans la douleur et dans le plaisir,
égal dans l'espérance et dans la
déception, égal dans la vie et dans
la mort, et complet que tu es, tu peux trouver le
repos.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Je suis aussi infini que l'espace, et le
monde naturel est comme une jarre. Savoir cela est
connaissance, il n'y a alors ni renoncement, ni
acceptation ni dissolution.
2. Je suis tel l'océan et la
multiplicité des objets est comparable
à une vague. Savoir cela est connaissance,
il n'y a alors ni renoncement, ni acceptation ni
dissolution.
3. Je suis telle la nacre et le monde
imaginaire est comme l'argent. Savoir cela est
connaissance, il n'y a alors ni renoncement, ni
acceptation ni dissolution.
4. Autrement dit, je suis dans tous les
êtres et tous les êtres sont en moi.
Savoir cela est connaissance, il n'y a alors ni
renoncement, ni acceptation ni dissolution. 6.4
|
JANAKA dit :
1. C'est dans l'océan infini de
moi-même que le vaisseau du monde
dérive ici et là, mû par son
propre vent intérieur. Cela ne me perturbe
nullement.
2. Que par sa nature la vague du monde se
lève ou disparaisse dans l'océan
infini de moi-même, je n'y gagne ni n'y perd
rien du tout.
3. C'est dans l'océan infini de
moi-même que prend place la création
mentale qui porte le nom de monde. Je suis
suprêmement en paix et sans forme et comme
tel, je demeure.
4. Ma vraie nature ne se trouve pas plus
dans des objets que des objet n'existent en elle,
car elle est infinie et immaculée. Elle est
donc déliée, sans désir et en
paix et comme tel, je demeure.
5. Oui, je ne suis que la pure conscience et
le monde est tel le spectacle d'un
prestidigitateur, alors comment pourrais-je
imaginer qu'il puisse s'y trouver quelque chose
à accepter ou à rejeter ?
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Il y a asservissement quand l'esprit
aspire à quelque chose, se chagrine de
quelque chose, rejette quelque chose, maintient
quelque chose, se satisfait de quelque chose ou se
contrarie au sujet de quelque chose.
2. La libération, signifie que
l'esprit n'a plus soif de rien, qu'il ne se lamente
plus de rien, qu'il ne rejette plus rien, qu'il ne
retient plus rien et qu'il n'est ni content ni
mécontent.
3. Il y a asservissement quand l'esprit est
empêtré dans l'un des [cinq]
sens, et la libération c'est quand l'esprit
n'est emmêlé dans aucun des sens.
4. L'absence de "moi" est libération,
la présence du "moi" est servitude.
Médite cela attentivement, ne t'accroches
à rien, ne rejette rien.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Lorsque le dualisme de ce qui a
été fait et défait a
été laissé au repos ou que la
personne pour laquelle ils se produisent est en
paix, te permet ici et maintenant d'aller
au-delà du renoncement et des obligations en
leur étant indifférent.
2. Rare en effet, mon fils, est l'homme
chanceux dont l'observation du comportement du
monde l'a conduit à l'extinction de sa soif
de vivre, de sa soif de plaisir et de sa soif de
connaissances.
3. Tout cela est impermanent et
gâché par les trois sortes de
douleurs. Le sachant inconsistant,
dénué de substance et tout juste bon
pour le rejet, on atteint la paix.
4. Y a-t-il jamais eu un âge ou une
période de la vie où le dualisme des
extrêmes n'existait pas pour les hommes ? En
les abandonnant, une personne heureuse de prendre
ce qui vient atteint la perfection.
5. Qui ne finit pas indifférent
à l'égard de telles choses et
parvient à la paix en prenant conscience des
différences d'opinions des grands sages,
saints et yogis ?
6. N'est-il pas un guru celui qui,
détaché de tout et rempli de
sérénité, atteint la pleine
connaissance de la nature de la conscience, et
ainsi guide les autres pour sortir du samsara ?
7. Si tu voyais simplement les
transformations des éléments comme
rien de plus que les éléments
eux-mêmes, alors tu serais
immédiatement affranchi de tous liens et
établi dans ta propre nature.
8. Nos désirs sont le samsara.
Sachant cela, abandonne-les. Le renoncement des
désirs est le renoncement à ce
dernier. Maintenant tu peux rester comme tu es.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Abandonne le désir
l'ennemi, ainsi que le gain
caractérisé par la perte, abandonne
tout autant les bonnes actions, qui sont la cause
des deux autres pratique
l'indifférence envers tout.
2. Considère ces choses telles que
les amis, les terres, l'argent, les biens, les
épouses, et les héritages comme rien
d'autre qu'un rêve ou un tour de
prestidigitateur d'une durée de trois
à cinq jours.
3. À chaque fois qu'un désir
se fait sentir, vois en lui le samsara. En
t'établissant fermement dans le
détachement, sois libre des passions et
heureux.
4. La nature essentielle de la servitude
n'est autre que le désir, et son
élimination porte le nom de
libération. C'est tout simplement en ne
s'attachant pas à ce qui est changeant que
l'on atteint la joie éternelle de
l'épanouissement.
5. Tu es un, conscient et pur, tandis que
tout cela n'est que non-être inerte.
L'ignorance elle-même n'est rien, alors
à quoi bon vouloir comprendre ?
6. Royaumes, enfants, épouses, corps,
plaisirs vie après vie tu les as tous
perdus, tellement tu y étais
attaché.
7. Assez de la richesse, de la
sensualité et des actes de bonté.
Dans la forêt du cycle des
réincarnations [samsara], l'esprit
n'a jamais en eux trouvé la moindre
satisfaction.
8. Combien de vies de dur et douloureux
labeur effectué au moyen du corps, de
l'esprit et de la parole n'as-tu pas
traversées. Maintenant, arrête enfin
!
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de la page
ASHTAVAKRA dit
:
1. Impassible et libre de la
détresse, réalisant qu'être,
non-être et changement sont de la nature
même des choses, on trouve facilement la
paix.
2. En paix, s'étant
dépouillé de tous les désirs
au-dedans et ayant réalisé que rien
n'existe ici que le Seigneur, le Créateur de
toutes choses, nous ne sommes plus attachés
à rien.
3. En se rendant compte que le malheur et le
bonheur se produisent d'eux-mêmes du fait de
la destinée, nous demeurons satisfait, nos
sens sous contrôle et nous n'aimons ni ne
haïssons.
4. Voyant que le plaisir et la douleur, la
naissance et la mort viennent du destin, et que nos
désirs ne peuvent être assouvis, nous
restons inactifs, et même lorsque nous
agissons, nous ne nous attachons pas.
5. Conscient du fait que la souffrance ne
naît de nul autre que de la pensée,
c'est en abandonnant tous les désirs qu'on
se débarrasse d'elle et que l'on est heureux
et partout en paix.
6. En prenant conscience de "Je ne suis pas
plus le corps qu'il n'est mien. Je suis pure
conscience", j'atteins l'état suprême
et je ne me souviens plus des choses faites ou
non-faites.
7. En réalisant : "Je suis le seul
qui existe, de Brahma au dernier brin d'herbe", je
deviens libre de l'incertitude, pur, en paix et non
soucieux de ce qui a été atteint ou
pas.
8. En se rendant compte que ce monde
varié et merveilleux tout entier n'est rien,
on devient pure réceptivité et libre
des penchants, et comme si rien n'existait, on
trouve la paix.
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JANAKA
dit :
1. J'ai d'abord détesté
l'activité physique, puis les longs discours
et enfin la pensée elle-même ce
qui explique pourquoi je suis maintenant
établi.
2. En l'absence à la fois de tout
plaisir pris dans le son et autres perceptions
sensorielles et du fait que je ne suis
moi-même pas un objet des sens, mon esprit
est focalisé et libéré de
toute distraction ce qui explique pourquoi
je suis maintenant établi.
3. La distraction de choses telles que
l'identification erronée nous conduit
à lutter pour le calme mental. Reconnaissant
cette tendance, je suis maintenant
établi.
4. En abandonnant les sentiments de rejet et
d'acceptation, et le plaisir et la déception
ayant aujourd'hui cessés, brahmane je
suis maintenant établi.
5. La vie dans une communauté, puis
aller au-delà d'un tel état, la
méditation et l'élimination des
objets faits d'esprit au moyen ceux-ci j'ai
vu mon erreur je suis maintenant
établi.
6. Tout comme l'exécution des actions
est due à l'ignorance, leur abandon l'est
aussi. En reconnaissant pleinement cette
vérité je suis maintenant
établi.
7. Essayer de penser à ce à
quoi on ne peut pas penser est un acte non naturel
pour la pensée. Ayant par conséquent
abandonné telle pratique je suis
maintenant établi.
8. Celui qui a réalisé ceci a
atteint l'objectif de la vie. Celui dont la nature
est ainsi a fait ce qui doit être fait.
|
JANAKA dit :
1. La liberté intérieure de ne
rien posséder est difficile à
atteindre, même en n'ayant qu'un simple
pagne, mais je vis comme il me plaît en
abandonnant à la fois le renoncement et
l'acquisition.
2. Parfois, on éprouve de la
détresse en raison du corps, parfois en
raison de sa parole et parfois en raison de son
esprit. Les abandonnant tous, je vis comme il me
plait dans l'accomplissement de l'existence
humaine.
3. Reconnaissant qu'en réalité
jamais un acte n'est commis, je vis comme il me
plaît, accomplissant seulement et simplement
ce qui se présente.
4. Les yogis qui s'identifient avec leur
corps insistent sur l'accomplissement de certaines
actions et sur l'évitement d'autres actions,
mais je vis comme il me plaît en abandonnant
l'attachement et le rejet.
5. Je n'y gagne pas plus que je n'y perds
à me tenir debout, à marcher ou
à être couché, par
conséquent je vis comme il me plaît
que je sois debout, que je marche ou que je
dorme.
6. Je ne perds rien en dormant et ne gagne
rien par l'effort, donc par conséquent je
vis comme il me plaît, en abandonnant le
succès et l'échec.
7. Ayant en permanence conscience des
désavantages que représentent les
choses plaisantes, je vis comme il me plaît,
abandonnant le plaisant et le
déplaisant.
|
JANAKA dit :
1. Celui dont l'esprit est
prédisposé au vide par nature et
à qui il arrive de penser seulement
involontairement est libéré du fait
de vouloir délibérément se
souvenir à la façon de celui qui se
réveille d'un rêve.
2. Une fois mon désir
éliminé, je ne possède ni
richesse, ni amis, ni voleurs, ni cinq sens, ni
Écritures, ni connaissance.
3. Réalisant à la fois ma
suprême nature propre en la Personne du
Témoin, le Seigneur, et l'état
dénué de tout désir que ce
soit dans la servitude ou dans la
libération, je ne ressens aucune envie de
libération.
4. Les divers états de celui qui est
libéré du doute au-dedans et qui
au-dehors flâne comme il lui plaît tel
un idiot, ne peuvent être connus que de
quelqu'un qui est dans le même
état.
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ASHTAVAKRA dit
:
1. Si un homme de pure intelligence peut
atteindre le but grâce à la plus
fortuite des instructions, un autre peut chercher
la connaissance toute sa vie et demeurer
constamment perplexe.
2. La libération est aversion pour
les objets des sens. La servitude, est amour des
sens. Voilà la connaissance, maintenant,
fais comme il te plaît.
3. Cette prise de conscience de la
Vérité rend intelligent un homme
éloquent, et rend muet, stupide et paresseux
un homme énergique, aussi elle est
évitée par ceux dont le but est le
plaisir.
4. Tu n'es pas le corps ni le corps n'est
tien, tu n'es pas l'auteur des actions pas plus que
celui qui récolte leurs conséquences.
Tu es pure conscience éternellement, le
témoin, qui n'a besoin de rien alors
vis heureux.
5. Le désir et la colère sont
des objets de l'esprit, mais l'esprit ne
t'appartient pas plus qu'il ne t'a jamais
appartenu. Tu es la conscience sans choix et
immuable elle-même donc vis
heureux.
6. Te reconnaissant toi-même dans tous
les êtres et tous les êtres en
toi-même, sois heureux, sois libre du
sentiment de la responsabilité et sois
libéré du fait d'être
préoccupé par "moi".
7. Ta nature est la conscience d'où
jaillit le monde entier comme les vagues de la mer.
C'est ce que tu es, sans aucun doute, donc sois
libre du trouble.
8. Aies confiance, mon fils, aies la foi. Ne
te laisse pas leurrer. Tu es toi-même le
Seigneur dont la nature même est
connaissance, et tu es au-delà de la
causalité naturelle.
9. Le corps investi des sens se tient
immobile, va et vient. Toi-même, ni ne viens
ni ne vas, alors pourquoi te préoccuper de
cela ?
10. Que le corps dure jusqu'à la fin
de cette Ere ou qu'il prenne fin maintenant.
Qu'as-tu gagné ou perdu, toi qui nes
que pure conscience ?
11. Laisse en toi le grand océan, la
vague du monde, se lever et se résorber en
fonction de sa propre nature. Ce n'est pour toi ni
un gain ni une perte.
12. Mon fils, tu nes que pure
conscience et le monde n'est pas
séparé de toi. Alors, qui peut
l'accepter ou le refuser, et comment, et pourquoi
?
13. Comment la naissance, le karma ou la
responsabilité peuvent-ils se produire dans
cette conscience une, immuable, pacifique, sans
tache et infinie que tu es ?
14. Tout ce que tu vois, est toi
manifesté ; comment les bracelets, les
brassards et les anneaux de cheville pourraient-ils
être différent de l'or qui les compose
?
15. Abandonnant les distinctions telles que
"il est ce que je suis " et " je ne suis pas cela
", reconnaît que " Tout est moi ", et sois
sans distinction et heureux.
16. C'est par ton ignorance que tout cela
existe. En réalité, toi seul existe.
En dehors de toi, il n'y a personne à
l'intérieur ni au-delà du cycle des
réincarnations [samsara].
17. Sachant que tout ceci n'est qu'illusion,
on devient libre du désir,
réceptivité pure, et en paix comme si
rien n'existait.
18. Une seule chose a existé, existe
et existera dans l'océan de l'être. Tu
n'es sujet ni à l'asservissement ni à
la libération. Vis heureux et
comblé.
19. Etant pure conscience, ne dérange
pas ton esprit avec des pensées de pour et
de contre. Sois en paix et demeure heureux en
toi-même, l'essence de la joie.
20. Abandonne entièrement la
méditation mais ne laisse pas ton esprit
s'attarder sur quoi que ce soit. Tu es libre par
nature, aussi que réaliseras-tu en
forçant ton esprit ?
|
ASHTAVAKRA dit
:
1. Mon fils, tu peux réciter ou
écouter d'innombrables Écritures,
mais tant que tu n'auras pas tout oublié tu
ne seras pas établi au-dedans.
2. Il se peut qu'en tant qu'homme instruit
tu te livres à la prospérité,
à l'activité et à la
méditation, mais ton esprit se languira tout
de même pour cela, qui est la cessation du
désir et au-delà de tous les
objectifs.
3. Tout le monde souffre en raison des
efforts fournis pour accomplir quelque chose, mais
personne ne s'en rend compte. Par rien de plus que
cet enseignement, le chanceux atteint la
tranquillité.
4. Le bonheur n'appartient à personne
d'autre qu'à cet homme suprêmement
paresseux pour qui même le fait d'ouvrir et
de fermer les yeux est source de nuisance.
5. Quand l'esprit est libéré
des paires d'opposés comme " j'ai fait ceci
" et " je n'ai pas fait cela ", il devient
indifférent au mérite, à la
richesse, à la sensualité et à
la libération.
6. Un homme est sobre et
répugné par les sens, un autre est
avide et attaché à eux, mais celui
qui est libéré à la fois des
faits de prendre et de rejeter n'est ni sobre ni
avide.
7. Tant que demeure le désir, ou
état d'absence de discrimination, les
sentiments de répulsion et d'attraction
demeurent, ils sont la racine et la branche du
samsara.
8. Le désir vient de l'usage et
l'aversion de l'abstention, mais tel un enfant,
l'homme sage est libre des paires d'opposés
et devient établi.
9. L'homme passionné veut
éliminer le samsara afin d'éviter la
douleur, mais l'homme détaché est
libre de la douleur et n'est pas affligé,
même lorsqu'il se trouve dans le samsara.
10. Qui est même fier de la
libération ou de son propre corps et les
perçoit comme étant siens, n'est ni
un voyant ni un yogi. Il n'est qu'une victime.
11. Si même Shiva, Vishnu ou Brahma
né du lotus étaient tes instructeurs,
tant que tu n'as pas tout oublié tu ne peux
pas être établi au-dedans.
|
ASHTAVAKRA dit
:
1. Celui qui est satisfait, les sens
purifiés, et qui jouit constamment de la
solitude, a gagné le fruit de la
connaissance ainsi que le fruit de la pratique du
Yoga.
2. Celui qui connaît la
Vérité n'est jamais affligé en
ce monde, car le monde rond tout entier n'est
rempli que de lui-même.
3. Aucun de ces sens ne contentent un homme
qui a trouvé satisfaction au-dedans, tout
comme les feuilles du nimba [neem] ne
satisfont pas l'éléphant qui
préfère les feuilles du shallaki.
4. Rare est l'homme qui n'est pas
attaché à ce qui lui a procuré
du plaisir et qui n'éprouve pas de regret
pour ce qui ne lui en a pas procuré.
5. Ceux qui désirent le plaisir et
ceux qui veulent la libération existent tout
deux dans le samsara, mais l'homme de grande
âme qui ne désire ni plaisir ni
libération est vraiment rare.
6. Seul le noble d'esprit est libre de
l'attraction ou de la répulsion pour la
religion, la richesse, la sensualité ainsi
que la vie et la mort.
7. Il ne ressent ni le désir
d'éliminer tout cela ni de colère
lorsque cela continue, ainsi l'homme chanceux vit
heureux quels que soient les moyens de subsistance
qui se présentent à lui.
8. Ainsi épanoui par cette
connaissance, content et son esprit pensant
vidé, il vit heureux en voyant, entendant,
ressentant, sentant et goûtant tout
simplement.
9. Celui pour lequel l'océan du
samsara s'est évaporé n'est sujet
à ni l'attachement ni à l'aversion.
Vide est son regard, sans but est son comportement
et inactifs sont ses sens.
10. Certes, pour l'esprit
libéré l'état suprême
est partout. Il n'est ni éveillé ni
endormi, et n'ouvre ni ne ferme les yeux.
11. L'homme libéré est
resplendissant partout, libre de tout désir.
Partout il apparaît en pleine maîtrise
et pur de cur.
12. Voyant, entendant, ressentant, sentant,
goûtant, parlant et marchant, l'homme de
grande âme qui est libéré du
fait d'essayer d'accomplir ou d'éviter est
véritablement libre.
13. Où qu'il soit, l'homme
libéré est libre des désirs.
Il ne blâme pas, ne loue pas, ne se
réjouit pas, n'est pas déçu,
et ne donne ni ne prend.
14. Lorsque celui dont l'âme est
grande n'est perturbé ni à la vue
d'une femme brûlant de désir ni
à l'idée de la mort imminente et
qu'il reste maître de lui-même, il est
véritablement libéré.
15. Rien ne distingue le plaisir de la
douleur, l'homme de la femme, le succès de
l'échec pour l'homme sage pour qui tout est
égal.
16. Ni agression ni compassion, ni
fierté ni humilité, ni
émerveillement ni confusion, pour l'homme
dont les jours dans le samsara sont
terminés.
17. L'homme libéré ne
dédaigne pas plus les sens qu'il n'est
attaché à eux. Il prend constamment
plaisir, avec un esprit détaché
autant dans le succès que dans
l'échec.
18. Qui est établi dans l'état
Absolu avec l'esprit vide ne connait pas plus les
alternatives du calme intérieur et de son
manque que celles du bien et du mal.
19. Libre du "moi", du "mien", du sentiment
de la responsabilité, et conscient que "rien
n'existe" car tous les désirs sont
éteints à l'intérieur, l'homme
n'agit pas même dans l'action.
20. Celui dont l'esprit pensant est dissout
atteint l'état indescriptible et il est
libre du spectacle mental de l'illusion, du
rêve et de l'ignorance.
|
ASHTAVAKRA dit
:
1. Que soit loué Cela dont le fait
d'en être conscient fait que l'illusion
elle-même ressemble à un rêve,
Cela qui est pur bonheur, paix et
lumière.
2. On peut ressentir toutes sortes de
plaisirs en acquérant divers objets de
jouissance, mais on ne peut être heureux
qu'en renonçant à tout.
3. Comment peut-il être dans le
bonheur, celui qui au-dedans a été
consumé par le soleil torride de la douleur
causé par la pensée des choses encore
à faire et qui ne voit pas tomber la pluie
du nectar de la paix ?
4. Cette existence n'est qu'imagination. En
réalité, elle n'est rien, mais il n'y
a pas de non-être pour les natures qui savent
distinguer être de non-être.
5. Le royaume de Soi-même n'est pas
plus distant quon ne peut en prendre
conscience par l'adjonction de limites à sa
nature. Il est inimaginable, sans effort, immuable
et immaculé.
6. Par la simple élimination de
l'illusion et la reconnaissance de leur nature
véritable, ceux dont la vision est parfaite
vivent libres de la douleur.
7. Sachant que tout n'est qu'imagination et
se connaissant comme étant
éternellement libre, le sage pourrait-il
jamais se comporter comme un fou ?
8. Sachant qu'il est Dieu et qu'être
et non-être ne sont qu'imagination, que
devrait apprendre, dire ou faire l'homme qui est
libéré du désir ?
9. Des considérations comme "je suis
ceci" ou "je ne suis pas cela" ont pris fin pour le
yogi devenu silencieux qui réalise : "Tout
est moi-même".
10. Pour le yogi qui a trouvé la
paix, il n'y a ni distraction ni concentration, ni
connaissance plus élevée ou
ignorance, ni plaisir ni douleur.
11. Que ce soit le ciel ou la
mendicité qui prévaut, le gain ou la
perte, la vie parmi les hommes ou dans la
forêt, cela ne fait aucune différence
pour un yogi dont la nature est d'être libre
des distinctions.
12. Pour le yogi libre des opposés
comme "j'ai fait ceci" et "je n'ai pas fait cela",
il n'existe aucune obligation religieuse, aucune
richesse, sensualité ou discrimination.
13. Pour le yogi libéré de son
vivant, rien n'a besoin d'être fait et son
cur est sans attachement. Les choses ne
dureront que jusqu'à la fin de la vie.
14. L'illusion, le monde, la
méditation sur Cela ou la libération
n'existent pas aux yeux de la grande âme
pacifiée. Tout cela n'appartient qu'au
domaine de l'imagination.
15. Celui par qui tout cela est vu peut tout
aussi bien distinguer que cela n'existe pas, mais
que peut faire celui qui est sans désir ?
Même lorsqu'il regarde il ne voit rien.
16. Celui par qui le Suprême Brahma
est vu peut penser : "Je suis Brahma", mais que
peut bien penser celui qui demeure sans
pensée et qui ne voit aucune dualité
?
17. Celui par qui la distraction
intérieure est vue peut y mettre fin, mais
qui est noble n'est pas distrait. Quand il n'y a
rien à atteindre, qu'y a-t-il à faire
?
18. Contrairement à l'homme du monde,
le sage ne voit pas en lui-même
l'immobilité silencieuse du dedans, la
distraction ou la faute, même quand il vit
comme un homme du monde.
19. Il n'accomplit rien, celui qui est libre
de l'être et du non-être, qui est
satisfait, sans désir et sage, même
lorsqu'aux yeux du monde il agit effectivement.
20. L'homme sage qui accomplit simplement ce
qui se présente à lui, ne rencontre
pas plus de difficulté dans
l'activité que dans l'inactivité.
21. Qui est sans désir, autonome,
indépendant et dégagé des
liens fonctionne telle une feuille morte
portée de-ci de-là par le vent de la
causalité.
22. Celui qui a transcendé le samsara
n'est sujet ni à la joie ni à la
tristesse. Avec un esprit en paix, il vit comme
s'il n'avait pas de corps.
23. Celui dont sa joie est en
lui-même, qui est paisible et pur au-dedans
ne désire aucunement le renoncement et ne
ressent pas le moindre sentiment de perte.
24. L'homme doté d'un esprit vide
naturellement et qui agit comme bon lui semble
n'est sujet ni à l'orgueil ni à la
fausse humilité, tout comme l'homme
naturel.
25. "Cette action a été faite
par le corps, mais pas par moi." La personne
à la nature pure qui pense ainsi n'agit pas
même lorsqu'elle agit.
26. Qui agit sans pouvoir dire pourquoi,
n'est pas fou pour autant, il est
libéré de son vivant, heureux et
béni. Il est heureux même au beau
milieu du samsara.
27. Qui en a assez des considérations
sans fin et a atteint la paix, ne pense, ne sait,
ne voit, ni n'entend.
28. Qui est à la fois au-delà
de l'immobilité silencieuse et de la
distraction mentale ne désire ni la
libération ni son opposé.
Reconnaissant tout comme n'étant que des
constructions imaginaires, cette grande âme
vit comme Dieu ici et maintenant.
29. Qui ressent de la responsabilité
au-dedans agit même lorsqu'il ne fait rien ;
il n'existe ni sentiment davoir fait ou pas
fait pour l'homme sage libre du sentiment de la
responsabilité.
30. L'esprit de l'homme libéré
n'est ni excédé ni comblé. Il
brille immobile, sans désirs, et
libéré du doute.
31. Celui dont l'esprit n'entreprend pas de
méditer ni d'agir, médite et agit
quand même mais sans objet.
32. Un homme stupide est perplexe lorsqu'il
entend la Vérité Ultime, tandis que
même un homme malin sy soumet à
la façon du fou.
33. Les ignorants font un grand effort pour
aiguiser leur esprit et arrêter la
pensée, tandis que les sages ne voient rien
à faire et restent en eux-mêmes comme
ceux qui sont endormis.
34. Qu'il agisse ou qu'il abandonne
l'action, l'insensé n'atteint pas la
cessation, tandis que le sage trouve la paix
simplement en connaissant la
Vérité.
35. Les gens ne peuvent pas parvenir
à se connaître par les pratiques,
aussi dotés de conscience pure, claire,
complète, au-delà de la
multiplicité et irréprochables
soient-ils.
36. L'homme stupide ne parvient pas à
la libération même en pratiquant
régulièrement, alors que l'homme
heureux reste libre et sans action simplement par
la compréhension.
37. L'homme stupide n'atteint pas la
Divinité parce qu'il le veut, alors que le
sage jouit de la Divinité Suprême sans
même le vouloir.
38. Même en vivant sans soutien aucun
et en recherchant ardemment l'accomplissement, les
insensés nourrissent le samsara, alors que
les sages ont tranché à la racine
même de son malheur.
39. L'homme stupide ne trouve pas la paix
parce qu'il la désire, alors que l'homme
sage qui discerne la Vérité a
toujours l'esprit en paix.
40. Comment y aurait-il connaissance de soi
pour celui dont la connaissance dépend de ce
qu'il voit ? Les sages ne voient pas ceci ou cela,
mais se voient eux-mêmes en tant que
l'infini.
41. Comment y aurait-il cessation de la
pensée pour les égarés qui s'y
efforcent. Pourtant, cet état est toujours
là naturellement pour l'homme sage se
délectant de lui-même.
42. Certains pensent qu'il existe quelque
chose et d'autres que rien n'existe. Rare est
l'homme qui ne pense ni l'un ni l'autre, et est
ainsi libre de la distraction.
43. Ceux dont l'intelligence est
déficiente se perçoivent en tant que
pure non-dualité, cependant à cause
de leur égarement ils ne le savent pas
vraiment et en conséquence, toute leur vie
durant ils ne connaissent aucun
épanouissement.
44. L'esprit de l'homme qui recherche la
libération ne peut trouver de repos
au-dedans, mais l'esprit de l'homme
libéré est constamment
dégagé du désir du fait
même qu'il ne possède aucun lieu de
repos.
45. À la vue des tigres des cinq
sens, les chercheurs d'asile apeurés se
précipitent dans la grotte en quête de
la cessation de la pensée et d'un esprit
uni-dirigé.
46. À la vue du lion sans
désir, les éléphants des cinq
sens se sauvent silencieusement ou, s'ils ne le
peuvent pas, ils se mettent à son service
tels des courtisans.
47. L'homme libéré des doutes
et dont l'esprit est libre ne se préoccupe
pas des moyens d'atteindre la libération.
Qu'il soit en train de voir, d'entendre, de
ressentir, de sentir ou de goûter, il vit
à l'aise.
48. Celui dont l'esprit est pur et non
distrait en entendant simplement la
Vérité, ne voit rien à faire,
rien à éviter ou même de quoi
être indifférent.
49. La personne honnête accomplit ce
qui doit l'être, bon ou mauvais, car ses
actes sont comme ceux d'un enfant.
50. Par la liberté intérieure
on atteint le bonheur, par la liberté
intérieure on atteint le Suprême, par
la liberté intérieure on parvient
à l'absence de pensée, par la
liberté intérieure vient
l'État Ultime.
51. Lorsqu'on se voit soi-même ni
comme l'auteur ni comme celui qui récolte
les conséquences, toutes les vagues mentales
prennent fin.
52. Le comportement spontanément
modeste des sages est remarquable, mais pas le
calme délibéré de l'idiot.
53. Les sages débarrassés de
l'imagination, non liés et pourvus d'une
conscience sans entraves peuvent tout autant
s'amuser au milieu de nombreux biens que partir
pour des grottes de montagne.
54. Le cur d'un homme sage est sans
attachement, qu'il voit un brahmane érudit,
une être céleste, un lieu saint, une
femme, un roi, un ami ou qu'il leur rende
hommage.
55. Un yogi n'est jamais contrarié
même lorsqu'il est humilié par les
railleries des serviteurs, des fils, des
épouses, des petits-enfants ou d'autres
membres de la famille.
56. Même lorsqu'il est satisfait, il
n'est pas satisfait ; il ne souffre pas alors qu'il
est dans la douleur. Seuls ceux qui sont comme lui
peuvent connaître l'état merveilleux
d'un tel homme.
57. Le samsara, c'est de ressentir la
nécessité d'exécuter ou
d'accomplir quelque chose. Les sages dont la forme
est celle de la vacuité, dont l'apparence
est sans forme, qui sont immuables et
immaculés ne ressentent rien de la
sorte.
58. Même alors qu'il ne fait rien,
l'insensé est troublé par
l'agitation, alors qu'un homme adroit demeure
impassible même en faisant ce qu'il y a
à faire.
59. Debout il est heureux, assis il est
heureux, endormi il est heureux, et heureux il va
et vient. Heureux il parle, heureux il mange. C'est
la vie de l'homme en paix.
60. Qui par sa nature même ne ressent
aucun malheur dans sa vie quotidienne à la
façon des gens du monde, demeure impassible
tel un grand lac, purifié de toute
souillure.
61. Chez un insensé, même
s'abstenir d'agir aura l'effet d'une action alors
que même l'action de l'homme sage
amène les fruits de l'inaction.
62. Un insensé fait souvent preuve
d'aversion pour ses biens, mais celui dont
l'attachement au corps s'est évanoui n'est
sujet ni à l'attachement ni à
l'aversion.
63. Le mental de l'insensé est
constamment occupé par la pensée ou
par le fait de ne pas penser, mais celui de l'homme
sage possède la nature de la
non-pensée, car il pense à ce qui est
approprié.
64. Le voyant qui se comporte comme un
enfant, c'est-à-dire sans désir dans
toutes actions, n'est sujet à aucun
attachement de par sa pureté, même
dans le travail qu'il accomplit.
65. Béni soit celui qui se
connaît et qui demeure identique dans tous
les états, dont l'esprit est
libéré du désir ardent qu'il
soit en train de voir, d'entendre, de ressentir, de
sentir ou de goûter.
66. Il n'existe personne qui soit soumis au
samsara, il n'existe pas plus de sentiment
d'individualité, de but ou de moyen de
latteindre au yeux de l'homme sage qui est
constamment dégagé de l'imagination
et immuable comme l'espace.
67. Glorieux est celui qui a
abandonné tous les buts et qui est
l'incarnation de la satisfaction, sa nature
même, et dont la concentration
intérieure sur l'Inconditionné est
tout à fait spontanée.
68. En bref, l'homme de grande âme qui
est parvenu à connaître la
Vérité ne ressent pas plus de
désir pour le plaisir que pour la
libération, et il est toujours
dégagé de l'attachement où
qu'il soit.
69. Que reste-t-il à exécuter
pour l'homme qui est pure conscience et qui a
abandonné tout ce qu'il est possible
d'exprimer en mots, du ciel le plus haut à
la terre même ?
70. L'homme pur qui a vécu
l'Indescriptible atteint la paix du fait de sa
nature même, en réalisant que tout
ceci n'est autre qu'illusion et que rien n'est.
71. Il n'existent ni règles, ni
sérénité, ni renonciation, ni
méditation pour celui qui est pur
réceptivité par nature et qui n'admet
aucune êtreté connaissable dans la
moindre forme.
72. Celui qui brille de l'éclat de
l'Infini et qui n'est pas soumis à la
causalité naturelle ne connaît ni
servitude, ni libération, ni plaisir, ni
douleur.
73. La pure illusion règne dans le
samsara, lequel se poursuivra jusqu'à la
réalisation du Soi, mais l'homme
éveillé vit dans la beauté car
il est dégagé du moi et du mien, du
sentiment de responsabilité et de tout
attachement.
74. Le voyant qui se sait
impérissable et au-delà de la douleur
n'est pas soumis à la connaissance, au
monde, au sentiments d'être le corps ou que
le corps lui appartient.
75. À peine l'homme de faible
intelligence abandonne-t-il des activités
telles que l'élimination de la
pensée, qu'il sombre dans la course mentale
et le bavardage.
76. Même en écoutant la
Vérité, un imbécile ne se
débarrasse pas de sa stupidité pour
autant. Il peut sembler extérieurement
dégagé des imaginations, mais
au-dedans il désire ardemment les
perceptions sensorielles.
77. Bien qu'il soit actif aux yeux du monde,
l'homme qui s'est défait de l'action par la
connaissance ne trouve nul moyen de faire ou de
dire quoi que ce soit.
78. Pour l'homme sage qui est constamment
immuable et sans peur il n'existent ni
ténèbres ni lumière, ni
destruction, ni rien.
79. Ni l'héroïsme, ni la
prudence, ni le courage n'existent pour le yogi
dont la nature est au-delà de toute
description et libre de l'individualité.
80. Il n'existent ni paradis ni enfer, ni
même de libération dans la vie. En un
mot, aux yeux du voyant, rien n'existe du tout.
81. Il ne désire pas plus les
possessions qu'il ne se lamente de leur absence.
L'esprit calme du sage est rempli du nectar de
l'Immortalité.
82. L'homme serein ne loue pas plus les bons
qu'il ne blâme les méchants. Satisfait
et égal face à la douleur et au
plaisir, il ne voit rien à faire.
83. L'homme sage ne déteste pas plus
le samsara qu'il ne cherche à se
connaître lui-même.
Libéré du plaisir et de l'impatience,
il n'est ni mort ni vivant.
84. L'homme sage se distingue en
étant libre de l'appréhension, en
étant sans attachement aux choses comme les
enfants ou l'épouse, en étant libre
du désir pour les perceptions sensorielles
et ne se soucie même pas de son propre
corps.
85. Le sage, qui vit de ce qui se
présente à lui, qui va où bon
lui semble et qui dort où que le soleil se
couche à ce moment, est en paix partout.
86. Que son corps se lève ou
s'effondre, la grande âme n'y pense
même pas, car il a tout oublié du
samsara en se reposant sur le sol de sa nature
véritable.
87. La joie de la complétude en
soi-même et d'être sans possessions
caractérise le sage, il se comporte comme
bon lui semble, en étant
libéré de la dualité et
débarrassé des doutes et sans le
moindre attachement à quelque
créature que ce soit.
88. Le sage excelle dans le fait
d'être sans sentiment de "moi". La Terre, une
pierre ou de l'or sont tous pareils à ses
yeux. Les nuds de son cur ont
été entièrement
défaits, et il est libéré de
la cupidité et de l'aveuglement.
89. Qui peut se comparer à cette
âme comblée, libérée,
qui ne tient compte de rien et n'a plus aucun
désir dans son cur ?
90. Qui d'autre que l'homme juste et sans
désir, connaît sans connaître,
voit sans voir et parle sans parler ?
91. Mendiant ou roi, il excelle car il est
sans désir et son opinion est
dénuée du "bon" et du "mauvais".
92. Le sage qui a atteint le but et qui est
l'incarnation même de la
sincérité innocente n'est pas plus
sujet à la débauche ou à la
vertu qu'à la discrimination de la
Vérité.
93. Cela qui est vécu au-dedans par
celui qui est sans désir, libre de
l'affliction et heureux de reposer en
lui-même comment le décrire et
à qui?
94. L'homme de sagesse, satisfait quelles
que soient les circonstances, n'est ni endormi
même pendant le sommeil profond, ni endormi
au cours d'un rêve, ni éveillé
lorsqu'il est réveillé.
95. Le voyant est sans pensée
même lorsqu'il pense, sans les sens au beau
milieu des perceptions, sans compréhension
alors qu'il comprend et dénué du
sentiment de la responsabilité même en
présence de l'ego.
96. Ni heureux ni malheureux, ni
détaché ni lié, ni cherchant
la libération ni libéré, il
n'est ni quelque chose ni rien.
97. Pas distrait dans la distraction, pas en
équilibre dans l'immobilité mentale
silencieuse, pas stupide dans la stupidité,
cet être béni ne fait même pas
preuve de sagesse dans la sagesse.
98. L'homme libéré est
maître de lui-même en toute
circonstance et libre de l'idée du "faire"
et du "reste à faire". Il est le même
où qu'il soit et il est sans
cupidité. Il ne s'attarde pas sur ce qu'il a
fait ou n'a pas fait.
99. L'éloge ne le remplit pas de
bonheur tout comme le blâme ne le
dérange pas. Il n'a pas plus peur de la mort
qu'il n'est attaché à la vie.
100. Un homme en paix ne se précipite
pas vers les lieux prisés ou vers la
forêt. Quelle que soient les circonstances et
où qu'il se trouve, il reste le
même.
|
JANAKA dit :
1. À l'aide de la fine pince de la
connaissance de la Vérité j'ai pu
extraire des recoins de mon cur la
douloureuse épine des opinions sans fin.
2. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, ni les obligations religieuses, ni
la sensualité, ni les possessions, ni la
philosophie, ni la dualité, ni même la
non-dualité n'existent.
3. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, n'existent ni passé, ni
futur, ni présent. Il n'y a pas d'espace, ni
même d'Éternité.
4. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, n'existent ni soi ni non-soi, ni bon
ni mauvais, ni pensée ni même absence
de pensée.
5. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, n'existent ni rêve ni sommeil
profond, pas de veille ni de Quatrième
état [Turiya] au-delà, et
assurément aucune peur.
6. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, loin ou près il n'y a rien,
dedans ou dehors il n'y a rien, grand ou petit rien
ne l'est.
7. Pour moi qui suis établi dans ma
propre gloire, n'existent ni vie ni mort, pas de
mondes ni de choses du monde, pas de distraction ni
de silence de l'esprit.
8. Pour moi qui demeure en moi-même,
il n'est pas nécessaire de parler des trois
buts de la vie, du Yoga ou de la connaissance.
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JANAKA dit :
1. Dans ma nature immaculée ne se
trouvent ni éléments, ni corps, ni
facultés, ni mental. Il n'y a ni
vacuité ni désespoir.
2. Pour moi, qui suis libéré
du sentiment du dualisme, n'existent ni
Écritures, ni connaissance de soi, ni esprit
libre d'un objet, ni satisfaction et pas de
libération du désir.
3. Il n'y a pas de connaissance ni
d'ignorance, aucun "moi", "ceci" ni "mien", pas
d'asservissement, pas de libération et
aucune appartenance de la nature-soi.
4. Pour qui est toujours libre des
caractéristiques individuelles jamais une
action causale antécédente ne s'est
produite, aucune libération ne survient au
cours d'une vie ni d'accomplissement lors de la
mort.
5. Pour moi qui suis libre de
l'individualité, il n'est point d'acteur ni
de celui qui récolte les
conséquences, aucune cessation de l'action,
ni d'émergence de la pensée, aucun
objet immédiat et pas la moindre idée
de résultats.
6. Pas de monde, pas de chercheur de
libération, pas de yogi, pas de voyant, pas
d'être lié, pas d'être
libéré ; je demeure dans ma propre
nature non-duelle.
7. Il ne se produit ni émanation ni
retour, pas de but, de moyens, de chercheur ni
d'accomplissement ; je demeure dans ma propre
nature non-duelle.
8. Pour moi qui suis à jamais sans
tache, n'existent ni expert, ni standard, rien
à évaluer ou à juger et aucune
évaluation ni jugement.
9. Pour moi qui suis constamment sans
action, il n'y a pas de distraction ni de
concentration, aucun manque de
compréhension, aucune stupidité,
aucune joie ni tristesse.
10. Pour moi qui suis toujours
dégagé des
délibérations il n'existe ni
vérité conventionnelle, ni
vérité absolue, ni bonheur ni
chagrin.
11. Pour moi qui suis à jamais pur,
il n'y a pas d'illusion, pas de samsara, pas
d'attachement ni de détachement, pas
d'organisme vivant et pas de Dieu.
12. Pour moi qui suis à jamais
immobile et indivisible, établi en
moi-même, l'activité n'existe pas plus
que l'inactivité et la libération pas
plus que l'asservissement.
13. Pour moi qui suis béni et sans
limites, n'existent ni initiation ni
Écritures, ni disciple ni maître et
aucun but dans la vie humaine.
14. L'être et le non-être
n'existent pas plus que l'unité et le
dualisme. Qu'y a-t-il de plus à dire ? Il
n'y a rien en dehors de moi.
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